L’ACIM soutient le communiqué ( 1) de l’ABF appelant à la responsabilité des décideurs, pour ne pas sacrifier le service public essentiel que constituent les bibliothèques sur les territoires.
L’ACIM est attentive à préserver la place de la musique dans les bibliothèques et les médiathèques dans l’esprit de son Manifeste ( 2) et rappelle que :
- La présence de collections musicales multimédia et multi-supports matérialisées dans l’espace de la bibliothèque (CD, vinyles, méthodes, partitions, vidéos, livres, revues, …) reste indispensable. Selon les données 2013 ( 3) de l’Observatoire de la Lecture Publique : 97% des bibliothèques des villes de 20 000 habitants et plus possèdent des documents sonores musicaux (et 87% des bibliothèques de 5 000 à 19 999 habitants). Et les documents sonores musicaux sont prêtés un peu plus souvent que les livres imprimés, avec une moyenne annuelle de 1,7 prêt par an (contre 1,4 fois par an pour les livres).
- Loin de tout attentisme, les bibliothèques musicales font évoluer leurs pratiques, et développent des démarches d’innovation en lien avec les publics, et dans une relation au territoire :
- les collections physiques et les ressources numériques se voient complétées par le prêt d’instruments de musique, et la mise à disposition de tutoriels et de ressources d’autoformation.
- la bibliothèque musicale est devenue un espace pour faire [un maker space] (jouer sur place d’un instrument, s’initier à la musique assistée par ordinateur, et aux techniques de prise de son et de mixage, numériser ses vinyles…
- la bibliothèque musicale est aussi un lieu du vivre ensemble et du partage de connaissances avec des actions de médiation culturelle (concerts, écoutes musicales collectives, accueils de classes, éveil musical, conférences,…)
- c’est également un acteur de la vie musicale et un relais d’information du territoire, en assurant la promotion des artistes locaux, et en construisant des partenariats avec les autres institutions locales (conservatoire, opéra/théâtre, salle de concert, SMAC, festival,…)
- Aujourd’hui, une offre de ressources numériques en ligne ne saurait remplacer ces collections musicales, pas plus que le prêt de livres numériques n’est actuellement envisagé comme une solution de substitution au prêt de livres imprimés, mais comme une offre complémentaire.
- La Charte des bibliothèques ( 4) précise que : « Les collections des bibliothèques des collectivités publiques doivent être représentatives, chacune à son niveau ou dans sa spécialité, de l’ensemble des connaissances, des courants d’opinion et des productions éditoriales. » Pour la musique, des collections représentatives de l’histoire et de la géographie de cette discipline, – dans une visée de divertissement, de culture, de formation, de vulgarisation et d’information – constituent toujours un élément indispensable pour garantir la diversité culturelle, favoriser l’écoute et la pratique musicale amateur, et pour développer des actions de médiation et d’éducation artistique, et culturelle.
Note :
(1) [Communiqué] Ouvrir grand ou fermer des bibliothèques : l’ABF lance un appel à la responsabilité. Site de l’ABF (Association des Bibliothécaires de France) (19 juin 2015)
http://www.abf.asso.fr/1/22/532/ABF/-communique-ouvrir-grand-ou-fermer-des-bibliotheques-labf-lance-un-appel-a-la-responsabilite
(2) Manifeste : La musique a toute sa place en bibliothèque. Site de l’ACIM (Association pour la coopération des professionnels de l’information musicale) (3 juin 2011)
http://www.acim.asso.fr/2011/06/la-musique-a-toute-sa-place-en-bibliotheque/
(3) Synthèse des données d’activité 2013 des bibliothèques municipales et intercommunales. Site de l’Observatoire de la Lecture Publique
http://www.observatoirelecturepublique.fr/observatoire_de_la_lecture_publique_web/FR/syntheses_annuelles.awp
(4) Charte des bibliothèques, élaborée en 1991 par le Conseil supérieur des bibliothèques (CSB). Site de l’ENSSIB
http://www.enssib.fr/bibliotheque-numerique/documents/1096-charte-des-bibliotheques.pdf
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