Edition 2002 de la classification des documents musicaux : les cheminements d’une révision

  • Par administrateur
  • 16 septembre 2002
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Introduction

Musique en Bibliothèque sous la direction de Yves Alix et Gilles Pierret, vient de sortir aux éditions Electre-Cercle de la librairie, 368 pages ; ISBN 2-7654-0843-2 ; Prix 40 euros. Dans cet ouvrage se trouvera la version 4 des « Principes de classement des documents musicaux » (PCDM), que l’on connaît généralement mieux sous le surnom de « classification de Massy ».

Cette nouvelle version est le fruit d’un travail collectif, qui a duré une bonne année, de janvier 2001 à fin février 2002. Nous allons présenter ici les raisons qui nous ont amené à entreprendre ce chantier, les conditions dans lesquelles nous l’avons mené, et les résultats auquel nous sommes parvenus. Mais au préalable, il nous semble nécessaire de faire un petit rappel historique.

La version 4 n’a évidemment pas été créée ex nihilo, elle est le résultat d’un processus qui a commencé il y a des années, et on ne peut comprendre les logiques qui la sous-tendent que si on a une idée claire de la préhistoire et de l’histoire des PCDM.

Traditionnellement, on distingue deux approches qui président à l’élaboration des classifications :

- une approche théorique : la classification est élaborée en vertu de choix philosophiques.

- une approche pragmatique : la classification est élaborée en fonction des problèmes concrets à résoudre : la réalité des collections, les publics utilisateurs, la réalité commerciale pour l’acquisition des documents.

En l’occurrence, les choses ne sont si antinomiques, et on verra au fur et à mesure la part que l’une ou l’autre approche ont pris dans les diverses étapes du développement des classifications des documents musicaux.

Historique

On a vu que les discothèques, au début, étaient des secteurs bien distincts des bibliothèques, et qu’elles ne rassemblaient pratiquement que des disques. Dans ce contexte, l’utilisation d’une classification généraliste comme la Dewey ne pouvait même pas s’envisager. Par conséquent, on a mis en place un système de classement spécifique pour les disques, de manière pragmatique.

La première édition du « Manuel du Discothécaire », en 1971, met l’accent sur le libre accès, et sur la possibilité pour le public d’éviter de passer par l’intermédiaire du catalogue.

Elle préconise un classement par genres, « …comme chez les disquaires ou dans les revues spécialisées, sous les sept rubriques de la classification » :

- Musique classique (cote de type 00 XXX)

- Jazz ( J XXX)

- Folklore (musique transmise par tradition orale) (F XXX)

- Chanson (non classique) (C XXX)

- Expression verbale (Enr. non musicaux) (T XXX)

- Variétés (allusion à la musique pop) (V XXX)

- Divers (D XXX)

Malgré la simplicité du système, la construction des cotes et le classement souffrent d’incohérences.

La musique classique, par exemple, fait l’objet d’un système numérique décimal où les formes de composition sont définies par des indices numériques répartis en sept tranches. L’indice à deux chiffres apparaît en tête de la cote, suivi des trois premières lettres du nom du compositeur, et pourtant, c’est bien par ordre alphabétique de compositeur que l’on classe les disques.

Pour les autres genres, il n’y a pas d’indice numérique, mais une lettre désignant la rubrique, suivie des trois premières lettres du nom de la vedette.
Il faut noter également la présence dans ce livre du cadre de classement de la Discothèque de Saint Dié, où tous les genres font l’objet d’un système numérique.

La réédition du Manuel du Discothécaire, en 1978, propose un système rénové, qui est en quelque sorte la synthèse des deux systèmes présentés dans l’édition précédente. C’est donc une liste d’indices numériques. Mais ce système souffre toujours des mêmes incohérences concernant le classement des disques classiques, en contradiction avec la lecture de la cote de gauche à droite.

Il faut noter que ce type d’incohérence a parfois perduré avec le temps, et ne semble pas gênante dans certains établissements, où on trouve – actuellement – des classements contraires à la lecture de la cote de gauche à droite ; souvent, des dispositifs divers viennent compenser ce fait, comme l’usage de gommettes, les couleurs de cotes, etc.

En 1984 est publiée, sous l’égide de la Bibliothèque publique de Massy, la Classification des documents sonores réalisée par un groupe de discothécaires de la région parisienne. »

Cette classification, que l’on appellera dorénavant et familièrement « la Massy » est en fait la version n° 1 de ce qui deviendra les « PCDM ». Il s’agit d’un système numérique et décimal, avec des subdivisions communes et des tables annexes. Le classement selon la lecture de la cote de gauche à droite est clairement affirmé. Pour respecter ce principe est instauré le système qui consiste à diviser l’indice numérique en deux parties, entre lesquelles on insère les trois lettres, ce qui permet un sous-classement alphabétique ; on peut aussi maintenir l’indice entier et rejeter les trois lettres après, ce qui entraîne un sous-classement systématique. On utilise l’une ou l’autre solution selon les besoins.

Cette classification est organisée en sept classes largement subdivisées :

- 0 = Musiques de traditions nationales
- 1 = Jazz

- 2 = Rock

- 3 = Musique classique

- 4 = Langages musicaux nouveaux

- 5 = Musiques fonctionnelles, Divers

- 6 = Phonogrammes non musicaux

- 7 = Phonogrammes pour enfants

En fait, cette classification s’appuie sur l’expérience du cadre de classement de la Discothèque de France, mais en mettant en place un fonctionnement rationnel, et en prenant en compte l’évolution de la vie musicale générale, et les demandes du public.

La « Massy » a fait l’objet d’améliorations partielles, qui ont donné lieu à la publication de la version 2 par la Ville de Paris en 1985.

Avec la publication de Musique en Bibliothèques au Cercle de la Librairie en 1993, la classification subit des modifications plus importantes. Elle a alors vocation à concerner tous les types de documents concernant la musique : Livres, partitions, etc.

Elle prend alors le nom de « Principes de Classement des Documents Musicaux applicables aux collections de prêt ». Parmi les nouveautés de cette version 3, la plus importante est l’apparition de la Classe 800 = Sciences et techniques musicales, qui prend en compte tout ce qui relève de la formation musicale, notamment les partitions.

Pourquoi la Version 4 ?

On a vu que entre les années 70 et 1993, le classement avait subi plusieurs évolutions. Et c’est bien normal. Une classification qui n’évolue pas devient vite obsolète. Cela peut sembler une lapalissade, mais parfois on a tendance à l’oublier.

Sans rénovation, une classification se retrouve en décalage avec la réalité de toute une série de choses :

- les services et de leurs contraintes propres,

- les besoins des utilisateurs,

- les documents indexés : la vie musicale évolue vite : de nouveaux courants apparaissent, prennent de l’importance par rapport aux autres, puis s’étiolent, disparaissent et parfois réapparaissent.

Ces dernières années, il y a eu de nouvelles évolutions du contexte des discothèques :

- la réintégration des secteurs musiques au sein des médiathèques, avec un décloisonnement accentué, parfois au sens propre du terme. On assiste alors à la juxtaposition voire au télescopage des deux classifications : la Dewey et les PCDM.

- l’intégration accrue des différents supports : on est passé des discothèques aux Médiathèques musicales, qui regroupent disques, livres, vidéos, CD-ROM, partitions, périodiques.

Plus on attend, plus les décalages sont importants. Et il est important d’accompagner ces mouvements d’intégration. Il fallait dépasser le séparatisme dont les discothécaires sont accusés, parfois à tort, parfois à raison, sans pour autant nier les spécificités des secteurs musiques, sans pour autant tout noyer dans une polyvalence floue et mal maîtrisée.

Démarrage du processus de révision,
l’appel du 26 janvier 2001

La version 4 est un enfant d’Internet. Durant l’année 2000 a été mis en place le forum « Discothécaires_fr », modéré par Xavier Galaup. Très vite, la question de la classification est devenue un des principaux sujets de discussion. On a pu se rendre compte que, la nature ayant horreur du vide, tout le monde était en train de créer des adaptations maison de la Massy, chacun dans son coin. Durant la fin de l’année 2000, nous avons ainsi échangé nos impressions, indiqué ce que nous faisions, et nous nous sommes aperçus des disparités qui étaient en train de se creuser. Certains points revenaient sans cesse sur le tapis : le traitement des musiques électroniques – (que l’on n’appelait déjà plus « techno »), du rap, du reggae, du rock français. Tout ceci a poussé certains d’entre nous à publier un appel commun sur Biblio-fr et Discothécaires_fr le 26 janvier 2001, sous le titre « Rajeunissons collectivement la classification des documents musicaux ».

A partir de cet appel, un groupe de travail a été mis en place sur la base du volontariat, et à partir de mai, ce groupe s’est réuni plusieurs fois à la BM centrale de Lyon.

A ce moment là, il était prévu de procéder à une révision par étapes, notamment par l’élaboration d’une version intermédiaire (surnommée la 4ème de transition) destinée à être publiée dans la réédition de Musique en Bibliothèques, prévue pour l’automne suivant. Mais devant la rapidité des travaux du groupe, les promoteurs de cette réédition ont décidé de retarder la parution du livre de six mois, de manière à donner le temps d’élaborer une version complètement remaniée.

Les grands choix

Le groupe de travail s’est assez rapidement déterminé sur une série de choix fondamentaux :

- La nouvelle version concernerait essentiellement la musique, et ne prendrait plus en compte les documents non-musicaux que de façon tout à fait marginale.

- La nouvelle version devait pouvoir être « intégrée » dans la tranche 780 de la Dewey (la musique), pour pouvoir élaborer des indices hybrides, de manière à ce que le public n’ait affaire qu’à une seule classification, du moins en apparence.

- Les documents édités pour les enfants ne feraient plus l’objet d’une classe spéciale, mais seraient classés selon les mêmes principes que les autres documents. Leur rassemblement dépendrait d’un autre critère que la classification, exactement comme les livres pour enfants.

- La nouvelle version serait le résultat d’une révision radicale, et non un replâtrage de la version précédente.

- La nouvelle version devrait permettre non seulement de classer (cotation) mais aussi d’indexer au niveau des notices bibliographiques. Un même document devait pouvoir recevoir une cote simple et un indice détaillé dans sa notice bibliographique.

- La nouvelle version s’appliquerait de la même façon à tous les types de supports, en ce qui concerne aussi bien la cotation que l’indexation des notices bibliographiques.

- La structuration de la nouvelle version devrait permettre de nombreux choix aux établissements, sans renier le caractère de langage commun. Ainsi, par exemple, la nouvelle version serait très détaillée, mais devrait pouvoir être utilisée de façon simplifiée sans que cela ne génère d’incohérence.
En fonction de ces principes, le groupe a proposé la nouvelle architecture suivante :

Classe 0 = Généralités, Sciences et techniques musicales

Classe 1 = Musiques d’influences afro-américaines (Blues + Jazz + R’n’B + Rap + Reggae)

Classe 2 = Rock et variétés internationales apparentées

Classe 3 = Classique (Musique savante occidentale)

Classe 4 = Musique électroniques

Classe 5 = Musiques fonctionnelles, Divers

Classe 6 = Musique et cinéma

Classe 7 = Classe de décantation, inclassables

Classe 8 = Chanson francophone

Classe 9 = Musiques du Monde

Ce nouveau découpage se justifie par les raisons suivantes :

- Il fallait utiliser le Zéro pour les généralités et les questions transversales, ce qui est un caractère structurant essentiel de toute classification décimale. Ce caractère existait d’ailleurs déjà dans les versions précédentes, à l’intérieur de chaque classe.

- Il a donc fallu déplacer les musiques du monde dans une autre tranche numérique, et on a choisi la classe 9 par analogie avec la Dewey.

- La chanson Française était une sous-classe des Musiques du monde, mais elle représentait souvent plus du quart de la classe. Il était logique de lui consacrer une classe à part entière.

- Il fallait prendre en compte l’importance prise par le rap, le reggae, les musiques électroniques.

- La coupure entre Musique classique et musique contemporaine était souvent ressentie comme artificielle, ce qui a justifié une fusion.

- la classe 4, libérée, a pu recevoir les nouvelles musiques électroniques.

- Les musiques de film ont pu également bénéficier d’une classe spécifique.

Les réactions :

Le groupe de travail a rendu compte de ses travaux par le biais des listes de diffusion Biblio-fr et Discothécaires_fr. Assez rapidement, de fortes réactions se sont manifestées, qui développaient les trois arguments suivants :

- La version 3 n’était pas si obsolète que cela, il vaudrait mieux faire quelques corrections sans modifier la structure de l’édifice.

- Il n’est pas nécessaire de rendre l’intégration à la Dewey possible. D’ailleurs, a-t-on le droit de trafiquer la Dewey ?

- Il va falloir refaire les cotes d’un grand nombre de documents. Donc, il ne faudrait pas faire de modifications importantes.

On retrouve ici le couple approche théorique / approche pragmatique.

A noter également quelques accusations aussi anecdotiques que contradictoires : cette révision témoignait du séparatisme des discothécaires, ou bien au contraire témoignait de notre mépris des spécificités discothéconomiques…

Après quelques débats, le groupe de travail a décidé de maintenir le cap initial. Les raisons de ce choix étaient les suivantes :

- En tout état de cause, il n’y avait déjà plus de version 3, mais presque autant de versions 3 que d’établissements.

- On avait déjà trop attendu pour réviser les PCDM, procéder à un replâtrage signifierait reculer pour mieux sauter, mais dans des conditions pires encore.

- De toute façon, la version 3 n’allait pas s’autodétruire comme dans un feuilleton bien connu, et aucune police bibliothéconomique ne contraindrait un établissement à passer de force à la version 4.

En conclusion, notre objectif était de prendre un peu d’avance sur les événements, plutôt que de laisser s’aggraver un vieillissement.

Le contenu des nouvelles classes

A partir de l’été 2001, le groupe a fait un nouvel appel aux volontaires pour participer aux travaux de commissions chargées d’élaborer précisément le contenu des classes. Ce travail s’est effectué durant l’automne et l’hiver, et a permis l’élaboration de la version 4, dont voici les principales caractéristiques, classe par classe :

Classe 0, généralités :
Cette classe permet de classer tous les documents qui concernent l’ensemble du champ musical, et qui ne peuvent de ce fait se rattacher à aucune des autres classes en particulier.

Elle est notamment destinée à classer les dictionnaires généraux, tout ce qui touche à l’aspect théorique, philosophique, sociologique, historique, scientifique et technologique de la musique, ce qui touche à la science musicale et à sa transmission, donc à l’enseignement, aux pratiques musicales, et bien sûr tout ce qui relève de l’organologie. Elle remplace donc la classe 800 de la version précédente.

Cette classe a une caractéristique particulière : tous ses indices peuvent être utilisés non seulement comme indices principaux, mais aussi comme subdivisions communes à l’intérieur des autres classes, grâce au statut particulier du chiffre zéro.

Classe 1, Musiques d’influences afro-américaines :
La classe 1 a subi une réorganisation interne pour entériner le fait qu’il y avait de facto déjà 3 sous-classes (le Blues, le Jazz, le Rhythm’n’blues).
Elle rassemble désormais six sous-classes qui fonctionnent chacune comme une classe autonome. Cela permet de mettre en perspective des genres voisins apparentés, mais qui ont acquis une autonomie et un caractère international par rapport à leur origine. Il ne s’agit pas de musiques afro-américaines mais d’influences afro-américaines.

Classe 2, Rock et variétés apparentées : Cette classe n’a pas subi de modification structurelle, mais a été soigneusement détaillée.

Classe 3, Musique classique : en dehors de l’intégration de la musique dite « contemporaine », précédemment en classe 4, il n’y a pas eu de modification majeure.

Classe 4, Musiques électroniques :

Les subdivisions ont été énumérées selon l’accélération du tempo (BPM).
Le caractère expérimental de cette classe a été clairement affirmée par la commission qui a travaillé dessus. On peut donc penser que ce sera un des points sur lesquels il faudra revenir dans un avenir proche.

Classe 5 : Musiques fonctionnelles : Elle a subi quelques remaniements et elle est plus détaillée, mais ses logiques internes n’ont pas fondamentalement changé, en dehors de l’extraction des musiques de films, qui sont dorénavant en …

…classe 6 : Musiques de film (classe elle-même subdivisée)

Classe 7 dite classe de décantation : C’est aussi une classe expérimentale, destinée à classer provisoirement tout document que l’on n’a pas pu affecter dans une autre classe, que ce provisoire soit de longue durée ou non.

Classe 8, Chanson francophone : cette classe est une classe « d’usage local » qui devrait pouvoir être utilisée pour d’autres musiques si la classification était utilisée dans d’autres pays que la France. Ceci est donc le reflet d’une ambition à l’universalisme des PCDM.

Pour la chanson française, des subdivisions ont été prévues, notamment des subdivisions spécifiques pour certains genres particulièrement liés à l’enfance : les berceuses, les comptines, les chansons traditionnelles pour les enfants.

Classe 9, Musiques du Monde :

Comme on changeait de classe, on a fait le choix d’élaborer un découpage géographique complètement renouvelé, qui veut améliorer une logique par continents, ainsi qu’une logique de progression à travers le monde par voisinage géographique et culturel. Les subdivisions communes spécifiques ont été détaillées.
Ce découpage a été l’objet de discussions acharnées au sein de la commission, où l’influence de certains choix idéologiques s’est faite sentir, par exemple lorsqu’il a fallu déterminer si la Corse devait être sous le même indice que l’Italie, ou bien être considérée comme une région française. Le même problème s’est posé pour la Bretagne, l’Alsace et le Pays Basque, évidemment. En fin de compte, nous avons à chaque fois proposé plusieurs solutions, mais en privilégiant l’une d’entre elle.

Pendant que l’on travaillait au détail des classes, on a également tranché des point transversaux :

- La gestion des anthologies, compilations, récitals et anonymes a été mise au point de manière à appliquer le même système dans toutes les classes, et quel que soit le type de document. Pour cela, la logique du sous-classement numérique par rapport au sous-classement alphabétique (indices « cassés » ou non) a été poussée à fond.

- Un autre point que nous avons tranché durant le travail sur le contenu des classes concerne les subdivisons chronologiques. Dorénavant, il n’y a plus une seule table de subdivisions chronologiques, mais plusieurs, en fonction des besoins de chaque classe. Ainsi, on a développé une table pour la musique classique, une autre pour le rock, et une autre pour la chanson française. Il faudra évaluer à l’avenir le besoin d’élaborer des subdivisions chronologiques pour les autres classes.

Mise en œuvre, application dans les services

Comme il a été dit plus haut, il n’y a pas de police bibliothéconomique qui imposera une recotation des documents dans un temps imparti. Chaque service fera ce qu’il pourra et ce qu’il voudra sur une période qui correspondra à ses contraintes propres. Certains participants à l’élaboration ont planifié ce travail dans leur service sur une durée de deux à trois ans.
A titre d’exemple, une petite médiathèque qui a servi de cobaye a recoté tout son fonds musical (4000 CD, 300 livres et vidéos) en 4 mois et demi, deux personnes consacrant une journée par semaine à cette tâche.

Evolutions futures :

Il n’y a pas de classification parfaite, il n’y a qu’un compromis le moins incohérent possible dans une période donnée entre une exigence théorique et une exigence pragmatique.

On a vu qu’un des problèmes était le cercle vicieux formé par la réactualisation et la recotation : la recotation constitue un frein à la réactualisation, mais moins on réactualise, plus on court le risque d’avoir à re-coter encore plus massivement à une échéance plus lointaine.
Evidemment, pour résoudre cette question, il faudrait pouvoir accompagner régulièrement les évolutions dont nous parlions au début : évolution des services, évolution des documents, évolution de la vie musicale, évolution des publics.

Et donc, l’idéal serait de pouvoir faire évoluer la classification de manière à étaler dans le temps des modifications échelonnées et les travaux de recotation qu’elles impliquent, plutôt que de se retrouver tous les dix ans avec une refonte trop lourde à digérer.

Il semble donc nécessaire de mettre en place des procédures qui nous permettent de réaliser des révisions plus fréquentes mais moins profondes. Nous avons la chance de disposer dorénavant d’outils de communication qui nous permettent de faire ce genre de travail dans de bien meilleures conditions qu’auparavant.

Nous appelons donc à la mise en place d’une instance qui assure la maintenance de ce travail et des réactualisations régulières.