Jonathan Garry
Bibliothécaire musical | Bibliothèque de Caen (14)
Pourriez-vous nous présenter le Discolab ?
Le Discolab ( http://www.discolab.fr/ ) est un site Internet fonctionnant quasi-exclusivement sur le principe d’un agrégateur de chroniques musicales. Projet personnel depuis l’origine, ce site n’est affilié à aucune collectivité ou association professionnelle.
Quels étaient vos objectifs en développant ce projet ? Pourquoi ? A qui s’adresse-t-il ?
Avec la multiplication des ressources (blogs, réseaux sociaux) sur la thématique de la musique, la veille professionnelle dédiée représente un travail énormément chronophage. Dans une logique de mutualisation des informations, de sélection des éléments intéressants et d’essaimage au sein du milieu professionnel, ce site, qui à l’origine était un simple outil de travail personnel, s’est avéré avoir une utilité largement plus diffusable que prévu. Il s’adresse donc en priorité aux bibliothécaires musicaux devant effectuer une veille musicale, tant au niveau de l’actualité musicale que des informations professionnelles sur l’évolution du métier et de la place de la musique en bibliothèque. Par extension, il est aujourd’hui fréquenté également par de nombreux internautes en recherche d’actualité ayant trait à la musique.
A quelle date avez-vous préparé la mise en place du projet ? A quelle date avez-vous lancé le projet ?
Ce projet a été développé en 2009 et mis en ligne en janvier 2010. Durant les rencontres nationales des bibliothécaires musicaux 2010 se déroulant à Aix-en-Provence, une présentation aux professionnels a été réalisée, lançant définitivement le projet et sa fréquentation. Une refonte graphique a été mise en place en janvier 2011.
Avez-vous bénéficié d’un support et d’un accompagnement technique de la part des services informatiques dans la réalisation de votre projet ?
Ce projet étant personnel, aucun accompagnement spécifique n’a été ni demandé, ni proposé.
Ce projet a-t-il été accompagné d’une démarche de médiation et de communication à destination du public et des décideurs (élus, responsables administratifs) ?
La communication sur ce site se fait exclusivement par le biais des réseaux Internet, et elle s’auto-alimente perpétuellement par les échanges entre les utilisateurs. Je n’ai pas souhaité faire de communication envers les élus, ne voyant pas réellement un intérêt susceptible d’apporter un apport conséquent en terme de visibilité.
Quels ont-été les freins principaux à la mise en place de ce projet (techniques, administratifs, juridiques,…) ?
Les principaux freins sont d’ordre financiers (financement à titre personnel et refus systématique d’incorporer des publicités rémunératrices), de temps (exclusivement sur le temps personnel) et de gestion (malgré les relances récurrentes, aucun professionnel ne s’étant manifesté pour participer à ce projet, malgré la fréquentation).
Quels sont les retours de la part des usagers quant à l’utilisation ?
Les retours directs restent rares, ils s’effectuent directement sur les plateformes de réseaux sociaux. Par contre, de nombreux artistes auto-gérés, labels indépendants ou Web Manager me contactent très régulièrement (quasi-quotidiennement) afin que je chronique leurs albums ou que je fasse une promotion d’un évènement musical. Même si 90% des chroniques présentes sont agrégées (c’est à dire qu’elles sont rédigées sur d’autres blogs, puis récupérées sur le Discolab avec leur accord), je m’autorise ces critiques d’albums, à titre personnel.
Quels conseils ou recommandations formuleriez-vous à des collègues qui voudraient se lancer dans une aventure similaire ?
Il est indispensable de posséder des connaissances en programmation informatique et de disposer d’assez de temps libre pour alimenter correctement le contenu d’un tel site. Récupérer de l’information reste un travail simple, la sélectionner et la valoriser devient par contre plus difficile. Ce projet fonctionne actuellement pour la musique, mais il peut s’adapter aisément aux autres offres des bibliothèques (veille sur la littérature, les jeux vidéo, les animations, etc …) et je donnerai sans problème la totalité des données techniques et des fichiers nécessaires, le Discolab étant sous logiciel libre et mon travail sur ce site sous licence Creative Commons.
Avez-vous des projets pour développer ou faire évoluer ce projet ?
Le principe des sites Internet de veille tend à disparaitre progressivement, au profit des réseaux sociaux. A terme, ce type de projet, malgré ses atouts, est voué à disparaitre pour laisser la place à des pratiques plus interactives et/ou collaboratives, ce que permettent des plateformes sociales. Il est donc indispensable de démocratiser leur accès dans les lieux de Culture et de pousser les collectivités à atteindre cet objectif d’être présent là où sont les gens, usagers et non-usagers des bibliothèques.
Quelques sont vos goûts musicaux ? Quel disque écoutez-vous en ce moment ?
Les goûts musicaux, c’est évidemment trop difficile à définir en quelques lignes. Disons que j’ai un penchant certain pour la période Grunge des 90’s (adolescence oblige) mais que mon métier m’a permis de m’ouvrir à pratiquement tous les courants. En ce moment même, ma platine me passe l’excellent album de Nicolas Jaar « Space is only noise » et que je me dis que, vraiment, la Musique fait du bien.
Suivre le Discolab sur les médias sociaux
1 commentaire(s) sur “Jonathan Garry présente le Discolab : entretien avec un Hybride #1”