« La nuit de la lecture 2018 » une playlist proposée par les membres du CA de l’ACIM

  • Par administrateur
  • 28 décembre 2017
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Pour accompagner la 2ème édition de la Nuit de la lecture, qui aura lieu le 20 janvier 2018, les membres du conseil d’administration de l’ACIM vous proposent une playlist noctambule, à travers la diversité des répertoires musicaux visités par la nuit : jazz (Miles Davis, Thelonious Monk, Ahmad Jamal) classique (Frédéric Chopin, Dmitri Chostakovitch, Claude Debussy), chanson (Alain Bashung, Johnny Hallyday), pop/rock (Elton John, Derek & the dominos, Neil Young), rap (Hyacinthe, BigFlo & Oli), reggae/dub (Linton Kwesi Johnson, Bob Marley), …
nuitdelalecture.culturecommunication.gouv.fr


Nicolas Blondeau – Part Time « Night Drive » – album « PDA » (Mexican Summer, 2013)
Part Time, alias David Speck, est un musicien lo-fi américain plutôt confidentiel, dans la veine d’Ariel Pink, ou de John Maus. De la pop expérimentale bricolée avec un synthé post-punk, et des bribes d’italian disco. Romantisme, mélancolie et rétro new wave des années 80 : The CarsChina CrisisFeltRobert Smith et Johnny Marr. La vidéo Youtube est une mash-up utilisant le found footage de « Young and healthy as a rose  » [Mlad i zdrav kao ruza] un film yougoslave de Jovan Jovanovic (1971) … une bande de jeunes loubards de Belgrade débarque la nuit dans un grand magasin…


Sophie LamblinAlain Bashung « La nuit je mens »- album « Fantaisie militaire » (1998/Barclay)
Ecrit par Jean Fauque et Alain Bashung, cette chanson nous entraîne, à travers son texte impressionniste d’une rare intensité émotionnelle, dans une balade dont on ne sort pas indemne.


Sylvette PeignonMiles Davis  « Nuit sur les Champs-Elysées », extrait de la Bande originale du film « Ascenseur pour l’échafaud » de Louis Malle
Du jazz car la nuit noire et sombre me parait indissociable de cette atmosphère musicale.
Ce jazz là et la trompette de Miles Davis car son jeu est intemporel et dès les premières notes de ce morceau on bascule dans une autre dimension, un temps suspendu, hors des tracas de la journée, enveloppé dans le noir de la nuit. Ce morceau-là car il accompagne la balade sur les Champs-Elysées de Jeanne Moreau irrésistible de désarroi et de beauté dans le film « Ascenseur pour l’échafaud ».
La nuit, le jazz et un bel hommage à deux monstres sacrés disparus: Miles Davis et Jeanne Moreau.


Nicolas ClémentHarry Belafonte with Zoot Sims QuintetThe Night Has a Thousand Eyes (1948) tiré du 45t EP ‘BALLADS BY BELAFONTE’ (Jubilee Records)
« Ne me murmure pas des choses que tu ne veux pas dire
Pour les mots au fond de l’intérieur peut être vu par la nuit
La nuit a mille yeux
Et il connaît la vérité à part celle qui ment
La romance peut avoir refroidi dans le passé
Mon amour pour toi sera éternel et brillant
Aussi brillant qu’un ciel étoilé
Et la nuit merveilleuse qui a mille yeux
J’ai vécu ma vie à travers un rêve
Car je savais que je trouverais ce moment suprême (bien sûr « la nuit de la lecture » !)
Une nuit de bonheur et de tendres soupirs
Et le sourire d’un millier d’yeux
Une nuit de bonheur et de tendres soupirs
Et le sourire d’un millier d’yeux
La nuit a mille yeux » (traduction » google traduction »…)
il existe une version instrumentale – hyper connue et très bossa – de Sonny Rollins


Amandine MinnardElton John « Tonight »
Parce que cette version jouée en 1986 en Australie avec l’Orchestre Symphonique de Melbourne peut avoir un effet certain sur les poils des bras. C’est une des plus belles chansons d’Elton John composée 10 ans plus tôt pour un album, Blue moves, qui devait être le dernier et reste un de ses chefs d’œuvre. Les paroles sont de Bernie Taupin et ce morceau est à l’origine entièrement joué seul au piano par Elton John.


Stanislas ChapelPiano Magic « The Blue Hour » – album « Ovations » (Darla Music-2009)
et son texte mélancolique à souhait:
« The clouds, they go their way
With indifference to us
A melancholy light
The ghost of Summer past
The moon relieves the sun
Across the evening sky
And here we come undone
And here we say goodbye
Take the last kiss from my lips
Take the last look at my face
And then surrender all we have
Or I will never walk away
The whispers in the bough
Are but rumours on the wind
This love was never ours
And yet we took it in
The headstones mark the lost
Erased by time and tide
Ashes cast to sea
Blow back as memories… »


Christian MassaultDerek & the dominos – Leyla
Ma chanson de nuit, parce que c’est un joli mot de la langue arabe,
parce que le désespoir d’Eric Clapton et son amour impossible pour Patti Boyd ont marqué mon année 1970,
parce que c’est un des plus simples et des plus beaux riffs de guitare de l’histoire du rock,
parce que la guitare slide de Duane Allman et le piano de Jim Gordon nous entraînent au bout de la nuit et vers l’apaisement … ad libitum !


Sophie CornièreJohnny Hallyday « Retiens la nuit »
À titre personnel ça ne m’émeut pas, mais en tant que professionnelle, comment ne pas proposer « Retiens la nuit » interprétée par Johnny Hallyday ? Une chanson écrite par Charles Aznavour et composée par Georges Garvarentz. Je vous offre donc cet earworm avec grand plaisir.


Pierre Rebuffet
Comme nous ne sommes pas nombreux à défendre ce genre musical [la musique classique], je propose trois extraits. Des pièces courtes :
Frédéric Chopin : « Nocturne en ut dièse mineur » par  Wladyslaw Szpilman
Si ce n’est pas la meilleure interprétation du nocturne en ut dièse mineur, c’est en tous les cas celle qui est la plus chargée de sens.

George Bizet – « Je crois entendre encore » (Les pécheurs de perles) par Alain Vanzo
Ici, c’est bien l’interprétation d’Alain Vanzo que je voulais pour illustrer les frémissements des sens à la nuit
Je crois entendre encore,
Caché sous les palmiers,
Sa voix tendre et sonore
Comme un chant de ramier!
O nuit enchanteresse!
Divin ravissement!
O souvenir charmant!
Folle ivresse! doux rêve!

[…]

Dmitri Chostakovitch – « La berceuse », tirée des chants de la « poésie populaire juive, op. 79 » chantée par Elisabeth Soderström
Et enfin Chosta… j’adore son sens de la fête.
La berceuse se termine ainsi :
Ma peine est plus noire que la nuit, dors,
moi je ne dors pas.
dors, mon ange, dors, mon fils, dors
liou-liou…


Arsène Ott Neil Young « Tonight the night » album « Tonight the night »
Je vois que dans la « nuit de la lecture », le mot nuit inspire plus que le mot lecture. Il est vrai qu’on a eu droit souvent droit à « music…, sex, drugs and rock’n’roll« , mais assez rarement à « books…, sex and rock’n’roll« .
Alors dans le fil musical de la nuit, j’inscrirai la chanson Tonight’s the night de Neil Young :
« Well, late at night
when the people were gone
He used to pick up my guitar
And sing a song in a shaky voice
That was real as the day was long.

Tonight’s the night, yes it is,
tonight’s the night
Tonight’s the night, yes it is,
tonight’s the night. »

Pourquoi ? Au-delà de la chanson titre de l’album, c’est l’un des premiers disques à m’avoir accompagné, l’un des plus sombres et l’un des plus écorchés de Neil Young. Une nuit et quelques jours de séances d’enregistrement sans concession qui sont venus heurter et hanter mes oreilles de teenager en 1974. Après toutes ces années, j’aime bien rendre visite à cet album, que nous fassions un peu de brasse coulée ensemble, et que nous nous laissions ensuite aspirer par les méandres du temps.
La nuit remue, l’oeuvre de Henri Michaux permettra peut-être de prolonger ces écoutes avec un fil de mots.


Adélaïde KientziStéphane et Lionel Belmondo « Après un rêve » (mélodie de G. Fauré) sur l’album Hymne au soleil (Discograph, 2003)
Originalement c’est une mélodie de Gabriel Fauré pour chant et piano…très romantico-moderne, donc. J’aime la version de Belmondo car justement, elle apporte un côté un peu « voix éraillée » jazzeuse, le bugle sonnant comme une complainte, avec des intonations parfois très imparfaites. Pour moi cette musique évoque la nuit dans ce qu’elle a de contemplatif, l’imaginaire, le rêve.
Je vous laisse découvrir le texte (de Romain Bussine, d’après un poème anonyme italien) :
Après un rêve
Dans un sommeil que charmait ton image
Je rêvais le bonheur, ardent mirage,
Tes yeux étaient plus doux, ta voix pure et sonore,
Tu rayonnais comme un ciel éclairé par l’aurore;

Tu m’appelais et je quittais la terre
Pour m’enfuir avec toi vers la lumière,
Les cieux pour nous entr’ouvraient leurs nues,
Splendeurs inconnues, lueurs divines entrevues,

Hélas! Hélas! triste réveil des songes
Je t’appelle, ô nuit, rends-moi tes mensonges,

Reviens, reviens radieuse,
Reviens ô nuit mystérieuse!


Corinne BrunThelonious Monk – ‘Round Midnight
Pour le 20 janvier 2018, nous avons choisi de participer à la Nuit de la lecture avec comme thème : Jazz – textes et musique. En prime time, rencontre-signature avec Laurent De Wilde à l’occasion de la réédition de son ouvrage sur Thelonious Monk. Alors, voici non pas une nouveauté, ni une récente redécouverte, mais puisqu’on ne s’en lasse pas…
Espérant que vous aurez plaisir à le réécouter avec attention.
Et au plaisir de vous accueillir à la médiathèque de la Cité de la musique le 20 janvier !


Dominique AuerLhasa de Sela « 1001 Nights »
Corinne m’ayant devancé d’un cheveu sur Round’ midnight, voici mon choix, souvenir d’une étoile filante trop tôt disparue.


Emeline MonraisseAhmad Jamal « Blue moon »
Je n’ai pas osé participer à cette playlist car la seule chose qui me soit venue à l’idée à l’évocation de la nuit est … Lionel Richie All niiiiight loooong (all niiight, all niiight)
Depuis je l’ai dans la tête c’est tragique.
Sinon ça marche « blue moon » ??? La version d’Ahmad Jamal est classe, j’en avais fait une bafouille sur Bmol : http://bmol.bm-grenoble.fr/ahmad-jamal-blue-moon/
Attention ce message comporte du placement de produit …


Damien PoncetProgramme : « le jour est le brouillon de la nuit »
Issu du premier album choc de Programme, le projet de l’ex-Diabologum Arnaud Michniak, « le jour est le brouillon de la nuit » est à l’image de ce projet hors norme : littéraire, expérimental, sombre et percutant.


Mikaël BrientLinton Kwesi Johnson – Five nights of bleeding
Texte du poète anglo-jamaïcain Linton Kwesi Johnson, qui traite des règlements de compte entre bandes et sound systems rivaux dans les années 70. Mis en musique et accompagné par le Dennis Bovell Band, le titre apparaît sur le premier album d’LKJ, « Dread Beat and Blood ». Ce disque est à ma connaissance le premier album de dub poetry.


Jérôme Lamour – Dans la série rap français 2017 :
Hyacinthe feat. Jok’Air « La nuit les étoiles »
Hyacinthe est une des figures de proue de cette génération de rappeurs inspirée aussi bien du milieu hip-hop dans lequel elle a grandi que de la tradition de la chanson française dont elle n’hésite plus à se réclamer. Il livre ici sa vision d’une ville la nuit : entre aventures, amour, sentiments contrariés et contrastés où les états d’âme font écho à la vie de quartier.

BigFlo & Oli « Dans mon lit »
Les 2 frères originaires de Toulouse font le point sur leurs rêves d’enfant mis à l’épreuve de leur vie d’adultes. Quand sur fond de solitude la nuit est propice à la rêverie et à la mélancolie.

Et parmi les morceaux reggae éternels :
Gregory Isaacs « Nigth nurse »
Gregory Isaacs fantasme l’infirmière de nuit qui viendra le soulager du mal qui le ronge : son coeur est brisé en deux… Le plus grand tube du « cool ruler » et un délire érotico-love-love, qui vaut essentiellement par sa ligne de basse (maintes fois reprises) et par ses interprétations en live où Isaacs électrise le public féminin. On peut aussi jouer au docteur la nuit…

Bob Marley « Ambush in the night »
Ecrit peu après l’attentat qui faillit coûter la vie à Bob Marley et ses proches en 1976, « Ambush in the night » relate la violence politique de la Jamaïque, alors tenue par les gangs liés aux 2 candidats rivaux à la présidentielle. Le combat pour le pouvoir qui affame le peuple, l’omniprésence des armes à feu, et la supériorité du Tout puissant sur la brutalité des humains.


Jonathan GarryThe Flaming Lips « One night while hunting for faeries and witches and wizards to kill »


Marc CrozetClaude Debussy « Nuit d’étoiles ». Natalie Dessay (soprano) et Philippe Cassard (piano) [Virgin classics 2012]
Composée en 1880, alors que le jeune Claude-Achille n’a que 18 ans (ce sera sa première œuvre publiée), sur un poème de Théodore de Banville. Sensualité, mélancolie, sens de la couleur : tout Debussy est déjà là.