Table-ronde à écouter ou télécharger sous forme de podcast ici
Modérateur de la table-ronde : Arsène Ott / Président de l’ACIM – Bibliothèque municipale de Strasbourg
Les acteurs de la filière musicale auront-ils encore besoin des bibliothèques pour mener un travail de médiation autour des musiques qu’ils défendent ? Les outils développés par l’intermédiaire des nouvelles technologies viendront-ils remplacer ce rôle dévolu jusqu’alors aux bibliothèques et aux acteurs de terrain ?
En ouverture de séance, un tour de table est destiné à présenter les diverses organisations invitées :
Les allumés du jazz
Valérie Crinière, déléguée générale, Le Mans
regroupement de 41 labels indépendants
Edite une feuille d’infos trimestrielle
Plate-forme de téléchargement extrêmement discrète car très attaché au support CD traditionnel.
Thierry Mathias créateur du label, Tarbes : éditeur indépendant qui souhaite aborder dans son catalogue toutes les musiques autour d’un concept de livre objet, trait d’union entre les différentes disciplines artistiques (plastique, poésie, photo…)
Le rôle joué par les médias traditionnels est un rôle d’uniformisation, celui des médiathèques est d’encourager l’exploration, la découverte.
Benjamin Barouh, représentant du label, Nantes : éditeur indépendant attaché au concept de travail éditorial soigné
Avec l’augmentation exponentielle de la population, de l’accès aux services et le développement des technologies, l’intérêt de la population pour la musique et la taille du marché que cela représente a considérablement augmenté aussi entraînant à sa queue un nombre incalculable de créations non distribuées.
Le rôle des médiathèques pourrait être, en mutualisant leurs ressources, de faire connaître ces créations et se positionner ainsi dans une perspective alternative au tout internet (des « majors »).
Prikosnovénie : Label world/électronique/new-âge…
démarchage direct auprès des médiathèques qui représentent 15% de leur chiffre d’affaire.
Insiste sur la qualité acoustique des productions traditionnelles par rapport aux résultats obtenus en fichiers compressés de type mp3 ou wma.
La diversité offerte par les médiathèques représente une alternative au fourre-tout de l’internet. Mais celle-ci est remise en question par l’uniformisation générée par le recours généralisé aux procédures de marchés publics.
Les Musicophages
Nicolas Bordes, coordinateur de la Médiathèque Associative, Toulouse
Médiathèque associative (18000 CD prêts payants, fanzinothèque, multimédia, rencontres musique vivante, information documentation formation)
L’action de l’association repose sur le concept suivant : la musique (CD ou concert) n’existe pas qu’en cela, il est important d’identifier puis de faire partager dans sa diversité l’environnement du processus créatif. L’avenir de cette association (dont le profil est, pour partie, assez proche de celui des médiathèques) réside dans une position de médiation entre public et Internet et un investissement accru dans son rôle d’animation.
Le Pôle régional des musiques actuelles de Haute Normandie
Frank Rolland, directeur, Rouen
Partenaire institutionnel incontournable du développement régional dans le domaine de la création musicale. Il a un rôle de médiateur auprès de l’ensemble des acteurs de la filière musicale et propose une aide à la formalisation puis la mise en œuvre de projets de création musicale.
Pour eux les médiathèques représentent un maillon incontournable dans la structure de la diffusion régionale de la musique.
Réflexions croisées
Au cours des quelques interventions croisées qui ont suivi ces présentations individuelles certains points ont été évoqués :
L’ensemble des acteurs de la filière de l’édition indépendante défend unanimement l’objet CD qui renferme beaucoup plus que la seule musique qu’il contient et ne semble pas vouloir croire à la disparition de celui-ci au profit du seul téléchargement.
Le débat entretenu autour du téléchargement l’est principalement par les majors qui bénéficient de la sorte, grâce au tapage médiatique, d’une publicité déguisée.
La question des marchés a aussi été évoquée, les labels indépendants déplorent le fait que les médiathèques soient obligées d’y recourir, ces procédures poussant à une uniformisation assez générale des fonds et les obligeant à passer par l’intermédiaire des sociétés distributrices.