Compte-rendu de Arnaud Chepfer des interventions de Adélaïde Kientzi et Arsène Ott, mis en ligne par Nicolas Blondeau
I] Adélaïde Kientzi de retour du Congrès Annuel de l’AIBM à Götteborg 18-23 juin 2006
Nous rend compte des ateliers auxquels elle a assisté :
– La Bibliothèque Universitaire de Lingnam à Hong-Kong :
Depuis 2004 cette Bibliothèque Universitaire propose Naxos en ligne pour ses usagers. Surtout 2 grandes bases : des textes lus et des CD, soit la Bibliothèque musicale de Naxos et de la Bibliothèque de documents parlés de Naxos.
La numérisation et la mise ligne ont été faites par la BU, mais elle pose des problèmes de format entre Naxos et BU qui est en format Marc 21 et pas Naxos.
Les mises à jour et le catalogage sont automatisés, fait par Naxos.
Il y a 90% de Musique Classique et 10% de Jazz, Musique Traditionnelle et Variétés.
– Concertprogrammes : une collaboration entre musicologues et bibliothèques :
Mise en place d’une base de données britannique et irlandaise d’objets de communication de concerts du 18è siècle à aujourd’hui sur un site internet.
Pour en savoir plus sur concertprogrammes
– Bibliothèques et musique locale en Suède :
Les BM suédoises collectent les CD de musique locale et les autoproduits pour les conserver et les mettre en prêt. C’est une volonté politique, il y a un budget à cet effet. Les artistes ont la possibilité de vendre leurs CD via les BM, les CD y sont consultables mais non empruntables, pour en favoriser la vente.
– Présentation du logiciel d’autoformation musicale I-MAESTRO, logiciel soutenu par la Commission Européenne : Leçons toutes prêtes sur le Net : partitions, écoutes, textes et commentaires, tout cela est imprimable. En cours d’élaboration, pas encore opérationnel.
Pour en savoir plus sur I-MAESTRO
– Titres Uniformes Musicaux (TUM) :
Projet Amadeus, élaboration d’un logiciel-chapeau (type MOCCAM) qui permet n’importe quelle recherche dans n’importe quelle langue du monde, à condition qu’il y ait des TUM dans les bibliothèques concernées. En cours d’élaboration .
Pour en savoir plus sur le projet Amadeus
– Discothèque de la BM de Rotterdam :
300 000 CD / 10 000 DVD / 300 000 partitions.
Depuis Novembre 2005, en nombre de titres l’équivalent de 5 000 CD y sont téléchargeables. Fonctionne par carte de lecteur, le titre « vit » durant 7 jours, après il meurt tout seul.
La numérisation a été faite par la BM, en WMA. Il n’y a que des labels indépendants, les majors ayant refusées de donner leur accord.
http://www.bibliotheek.rotterdam.nl/
II] Arsène Ott, les bibliothèques musicales et les Nouvelles Technologies :
Il faut redéfinir le terme de « collection musicale », on ne peut plus se contenter de la notion de support, il nous faut élargir nos périmètres d’action, modifier nos notions d’unité de lieu et d’unité de temps à cause de l’élargissement de l’offre musicale aux vus des accès pour tous à tous les sites musicaux mondiaux.
Se pose la question de notre identité professionnelle ! D’après Arsène Ott, notre avenir est dans le référencement (la critique et la connaissance) des sites et des ressources en ligne et dans l’aide à l’orientation des abonnés.
A] Données chiffrées :
1) La filière musicale :
Prendre garde à la multiplication des supports mais surtout à la multiplication des formats (MP3, WMA…)
La BNF a une nouvelle mission : dépôt légal du web.
Pour accéder aux données chiffrées il y a :
L’Observatoire de la musique
http://rmd.cite-musique.fr/observatoire/
Musique Info http://www.musiqueinfo.com
Et son équivalent : Disques en France
http://www.disqueenfrance.com
Question : Dans les futurs marchés publiques ne faudra-t-il pas prévoir des fournisseurs par abonnements à des musiques en ligne ?
2) Sur le net :
En France en 2000 il y avait 29,6 millions de personnes équipées d’un téléphone mobile, en 2005 il y en a 48.1…
Site référence Le journat du Net
http://www.journaldunet.com
B] Prendre acte des changements professionnels :
1) DADVSI :
L’Interassociation Archives-Bibliothèques-Documentation
http://droitauteur.levillage.org/
2) Dépôt légal de l’Internet :
Tout ce qui est mis en ligne peut faire l’objet d’un dépôt légal, le collectage se fait par robots (sur les domaines .fr par exemple)
3) Fonds numérisés :
Gallica : la plus importante collection de fonds numérisés de France, ne propose que les documents tombés dans le domaine public (pour les documents sonores l’échéance est de 70 ans). A peine 70 enregistrements sonores proposés en ligne :
http://gallica.bnf.fr
La Médiathèque Musicale de Paris (MMP) utilise deux formats de numérisation, pour deux utilisations distinctes, avec 2 qualités :
Sur le Net : MP3 et OggVorbis.
Sur place, téléchargement avec clefs USB : FLAC (Free Lossless Audio Codec), qui ne génère pas de perte de données.
http://www.paris.fr/portail/Culture/Portal.lut ?page_id=467
Quelques sites de références :
Patrimoine numérique : catalogue des collections numérisées
http://www.numerique.culture.fr
INA : Institut National de l’Audiovisuel
http://www.ina.fr
Archives pour tous, un nouveau service proposant la consultation gratuite, et téléchargement payant.
http://www.ina.fr/archivespourtous/index.php
La Médiathèque Pédagogique de la Cité de la Musique
http://mediatheque.cite-musique.fr/masc/
Environ 1000 concerts enregistrés dont 400 enregistrements audio et 120 vidéos. Environ 150 nouveautés ajoutées par an.
Dastum
Collecte, conservation et documentation du patrimoine culturel de Bretagne et de la musique traditionnelle
http://www.dastum.net
Un accès pour la grand public avec :
Le panorama de la musique bretonne
http://musiques-bretagne.com/panorama/
4) Fonds local en musique :
Le e-music box
http://www.lemusicbox.bm-limoges.fr
Seulement des artistes limousins, écoutes en ligne.
Fonds local de la BMS
http://bms.strasbourg.fr
Tous genres, tous labels, seulement des productions locales
5) En Alsace, quelques sites ressources de repérage et de collectage sur la région :
Loco.artefact
Le site des artistes de la scène alsacienne
http://www.loco.artefact.org
Musiques en stock
http://vince.milles.free.fr/
Alsazic
Musiques actuelles en Alsace
http://www.alsazic.free.fr
Bluezik
http://www.bluezik.net/start.php ?newlang=french
C] Ressources libres de droit :
1) Moteur de recherche : Yahoo ! Audio search
Recherche directe en MP3 :
http://audio.search.yahoo.com/
2) Bases de données : On peut considérer comme des bases de données, les sites commerciaux, en bibliothèques musicales.
Il y a, bien sûr, les sites de vente de produits culturels en ligne tels que Amazon, Alapage, Fnac, Virginmega…
Allmusic Guide
http://www.allmusic.com
Un guide surtout orienté vers le marché anglo-saxon et américain.
Certaines bases de données proposent des recherches thématiques, ou par artistes ou par groupes, les résultats se présentent parfois sous forme cartographique :
Le Hall de la Chanson
http://www.lehall.com
Discogs
http://www.discogs.com
Music Map
http://www.music-map.com
3) Peer to Peer (P2P) :
En français le « poste à poste »
voir l’article de wikipedia
http://fr.wikipedia.org/wiki/Poste_%C3%A0_poste
Ratiatum est un magazine en ligne dédié à l’actualité du partage de fichiers (Peer to Peer) et d’Internet http://www.ratiatum.com
4) Les musiques sous licence libre :
De nombreux artistes choisent de diffuser leur musique sur le Web sous licence libre
voir article :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Licence_libre
Pour la musique, l’une des licences les plus utilisées est la licence Creative Commons
http://fr.wikipedia.org/wiki/Creative_commons
De nombreuses plate-formes de musique libre ont vu le jour. Wiki404 est un répertoire qui recense ces plate-formes :
http://rezal404.org/wikini/wakka.php ?wiki=Mp3Legal
Parmi les plus connus, on peut citer :
Jamendo, qui s’utilise avec le logiciel de P2P (peer to peer) BitTorrent
http://www.jamendo.com/fr/
Dogmazic (ex-Musique-libre.org)
www.dogmazic.net
Le site américain Internet Archive propose un très grand nombre de ressources soit libres de droit soit sous licence libre : musique enregistrée, films, logiciels, labels virtuels…
www.archive.org
Another-Record
Ce site français, référence des indépendants, des micro-labels, libres de droit. Les MP3 sont hébergés sur la plate-forme archive.org :
www.another-record.com
5) Système de recommandation En gros « dites moi ce que vous écoutez, je vous dirais qui vous êtes ». Une espèce de radio virtuelle et interactive qui créée votre « profil d’écoute ». Le risque, c’est que cela renforce les habitudes d’écoutes plus qu’il n’ouvre les oreilles. Mais permet de relier les gens qui écoutent une certaine musique entre eux, comme une communauté d’écoutes.
Pandora
www.pandora.com
Environ 10 000 musiciens référencés.
Mystrands
www.mystrands.com
6) Quid du Web 2.0 et la musique ?
Il se met en place déja un fonctionnement collaboratif du type de Wikipédia :
MP3Tunes
www.mp3tunes.com
On peut y stocker sa discothèque et donc l’écouter n’importe où dans le monde, sans avoir à la trimballer, on peut choir les morceaux qu’on veut, etc…
The Hype Machine
http://hype.non-standard.net
> plateforme de blogs musicaux avec échanges possibles.
Radio Blog Club et Last.fm
www.radioblogclub.com
www.last.fm
> juke-boxes géants de blogs musicaux.
MySpace
www.myspace.com
106 millions d’utilisateurs (2 octobre 2006) une recherche par genre et par région, bel exemple de « glocalisation » !
MySpace Music – Recherche
7) L’offre légale payante :
Plusieurs possibilités d’achat ; soit à l’unité (ex : 0.99 € / titre), soit par abonnement (ex : 10€ / mois). Le site plus gros du monde est MusicMe : www.musicme.com
Pour les bibliothèques, le projet d’abonnement le plus abouti est Ithèque : http://itheque.net Ithèque propose : 83 000 œuvres de musique classique / 13854 livres audio / 1418 livres (ebook) / 165 vidéos.
Ce service est proposé sur le site de la BMVR de Troyes pour ses abonnés, ainsi que celui du label Naxos (environ 5 000 CD disponibles, cf B.U d’Hong-Kong) : www.naxos.com
La médiathèque de Dole propose sur son site l’accès à la discothèque Naxos (Naxos Music Library). Accès à distance après identification de l’usager. Ecoute en streaming dans une colection de 11 000 CD. En France, ce service est proposé depuis l’été 2006 par la société Abeille Musique
http://www.naxosmusiclibrary.com/
8) Création musicale en ligne :
Mise à disposition de logiciels de création musicale en ligne, genre de studio à distance. Payant.
http://www.ejamming.com
CONCLUSION :
La baisse des prêts de documents sonores doit être mise en perspective d’un élément important, et plutôt rassurant pour le moment : le taux d’équipement informatique des foyers français est d’environ 50%, hors nos statistiques de prêts n’ont pas baissés de 50%, loin de là !
Il nous faut passer de la logique d’économie de stock (notre fonds) à la logique d’économie de l’accès.
La bibliothèque est dans le marché des biens rares et exclusifs, elle n’est pas hors-marché, c’est donc dans l’offre et l’accessibilité aux biens rares et exclusifs qu’est sa place et son avenir.