Bollywood et les musiques du cinéma populaire indien

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  • 19 décembre 2007
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Sommaire

1 – Bollywood, qu’est-ce que c’est ?

2 – Spécificités du cinéma populaire indien

3 – Caractéristiques principales des musiques du cinéma populaire

4 – Petit florilège d’interprètes et de compositeurs incontournables

5 – Sélection de documents disponibles à la Médiathèque

6 – Pour en savoir plus …

7 – Chronologie sommaire

Une discographie commentée réalisée par Christophe Libouban de l’Espace musique de la Médiathèque de Vincennes – Octobre 2007

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1- Bollywood, qu’est-ce que c’est ?

Bollywood, c’est le nom que l’Occident a donné à la dynamique industrie cinématographique indienne installée à Bombay (désormais appelée Mumbai, la plus grande ville de l’Inde), et dont les films sont principalement réalisés dans les langues hindî et urdu (langue apparentée). Il s’agit de la composante la plus populaire du cinéma indien.

Le terme « Bollywood », assez mal connoté en Inde, est une contraction des noms Bombay et Hollywood (le symbole américain de l’industrie du cinéma commercial).

A noter : on trouve également, sur le même principe, le terme Kollywood (pour le cinéma aussi très productif en langue tamoule sorti des studios implantés dans le quartier de Kodambakkam à Chennai (anc. Madras), dans le sud de l’Inde ; de même que Lollywood, employé parfois pour désigner le cinéma pakistanais réalisé à Lâhore.

L’Inde est le premier pays producteur et consommateur de films au monde, avec une moyenne de 800 films produits chaque année (et autant de bandes originales) et environ 15 millions de spectateurs quotidiens.

Ce prolifique cinéma populaire indien, transcendant les frontières nationales, linguistiques et culturelles, s’est exporté dans toute l’Asie, de la Chine au Moyen-Orient, la Russie et jusqu’en Afrique, aux Caraïbes et finalement en Occident. La vidéo puis le DVD ont largement contribué à ce mouvement (sous-titres en anglais, en arabe, en russe, etc.).

Plusieurs productions bollywoodiennes ont ainsi bénéficié ces dernières années d’un retentissement international ( Lagaan (2001), Devdas (version 2002), …), en mettant, grâce à des budgets importants et des coproductions étudiées, l’accent sur un style luxueux cherchant à séduire le public occidental.

Un phénomène de mode a d’ailleurs lieu en Occident, où, associé à une fascination certaine pour ses côtés les plus kitsch, on commence à apprécier la virtuosité et l’ampleur du divertissement « made in Bollywood ». On trouve maintenant « du Bollywood » dans la publicité, au travers de manifestations culturelles autour de l’Inde, des reportages télé, dans les magazines de mode, etc.

La musique, les chansons et les chorégraphies sont les vecteurs qui ont permis ce large succès.

- Extrait du film Awara (réal. Raj Kapoor, 1951)

2- Spécificités du cinéma populaire indien

Si le cinéma indien a largement puisé dans le cinéma d’Hollywood, c’est pour mieux en transformer les codes et trouver sa propre originalité qui est indissociable de la relation quasi rituelle que les indiens entretiennent avec leurs films.

Le cinéma populaire, culture pan-indienne et fonction sociale :

L’Inde change, mais toujours dans un incessant aller-retour entre tradition et modernité culturelles.

Dans un pays où les complexes ancrages séculaires traditionnels doivent garder l’équilibre avec une modernisation accélérée, sans pareille ou presque à l’échelle planétaire, la modernité est présente dans les films mais elle ne renvoie pas à un modèle occidental ; elle s’attache plutôt aux propres visions et attentes qu’ont les indiens du monde moderne.

Etape par étape depuis l’indépendance (1947) et les années 50, le cinéma commercial s’est associé empiriquement à une forme de modernité en replaçant les mélodrames mythologiques dans un contexte contemporain. Dieux et héros du panthéon hindou ont été transposés à l’écran en personnages du peuple capables d’exploits sensationnels dont le public, conquis d’avance, se moque bien se savoir s’ils sont plausibles.

Profondément ancré dans la culture de l’Inde, le cinéma y remplit une fonction sociale majeure.

La fiction se fait l’exutoire de toutes les frustrations. Outre le divertissement sans égal qu’ils apportent pour toute une partie de la population qui n’en a guère d’autre, les films sont le creuset où une société pluriculturelle désamorce violences et crises sociales au travers de fictions codifiées, qui peuvent jouer avec les tabous mais où au final l’ordre social sera rétabli, la tradition valorisée et le sens moral préservé. Les thèmes abordés sont, de façon récurrente, les amours impossibles entre individus de castes opposées, l’autorité paternelle castratrice, la lourdeur des conventions, … Les personnages soumis à l’ordre social s’en émancipent le temps du film, et ceci est acceptable parce que fictif. Tout le kitsch (dans les décors, costumes, danses, musiques) mis en scène est là pour apporter la preuve permanente de l’illusion et du caractère irréel et provisoire des situations, et qu’il existe une force plus importante que tout le reste : le devoir, et tenir sa place dans la société.

Mais il ne faut cependant pas effectuer de réduction hâtive : la société indienne n’est pas soumise à une industrie du cinéma qui serait de connivence avec un état conservateur. C’est le public, par le succès qu’il accorde aux films, qui a façonné un cinéma à son goût et qui lui apporte des repères.

On peut donc parler de véritable religion du cinéma et de langage commun, de rituel. Celui-ci touche un public si varié qu’il transcende les catégories sociales et géographiques.

Le cinéma populaire est ainsi devenu une sorte de tissu social aussi bien du côté des masses urbaines que des populations rurales. Il rassemble toutes les classes sociales, leur permet de s’orienter dans leur complexité et leurs contradictions, et laisse loin derrière lui un cinéma d’auteur, par ailleurs passionnant, mais plus apprécié de l’Occident.

- Extrait du film Mother India (1957, réal. Mehboob Khan)

La comédie musicale, un divertissement au service de l’ordre social :

La plupart des indiens connaissent mieux la culture populaire et les chansons des musiques de films (qui sortent avant le film lui-même) que la culture et la musique classique traditionnelles. Le succès d’un film repose avant tout sur les chants et les danses.

A quelques exceptions près, l’Inde ne produit que des comédies musicales estampillées Bollywood. C’est le genre qui s’est imposé pour exploiter au maximum les références à la culture indienne au travers des danses, des costumes et des musiques, mais aussi comme véhicule visuel et sonore d’une émancipation fictive des individus, notamment érotique. Le cinéma populaire n’hésite pas à mettre en scène les rêves les plus audacieux et emprunte à Hollywood ses clichés auxquels viennent s’ajouter chansons et danses.

Danse et musique sont exploitées comme moyens d’expression universels : la république de l’Inde compte en effet 3000 dialectes, une cinquantaine d’idiomes couramment parlés, 23 langues officielles, plusieurs courants religieux pour plus d’un milliard d’habitants.

La comédie musicale fait langue commune pour la nation indienne. Elle développe une structuration simple des intrigues autour des numéros musicaux. Elle permet de traduire tourments et/ou bonheurs des personnages, leurs émotions et leurs fantasmes, et une simplification de la vie par delà les lourdeurs des conventions sociales.

Les intermèdes musicaux, à côté du développement de l’intrigue, ont également pour fonction de se substituer aux scènes de contacts sexuels qui ne seraient pas tolérées par le public et les censeurs si elles étaient exprimées de façon directe ; la danse y est érotisée, les actrices et les danseuses filmées de façon à mettre en avant leurs formes généreuses aussi bien par le jeu avec leur partenaire que par les costumes et les décors. Toute cette mise en scène consiste à suggérer le plus, tout en restant dans la norme des mœurs d’une société encore rigide sur ces questions, et où les films sont souvent visionnés en famille.

L’industrie encourage la standardisation de films qui légitiment in fine les normes sociales afin d’établir un contrôle sur la population.

Véritablement atypique, le cinéma hindi (qu’on qualifie parfois de masala, par la nature entremêlée des styles abordés), observe le cinéma occidental depuis longtemps, le copie et le parodie avec savoir-faire et vivacité, mais sans jamais trahir son identité propre.

Si une industrie du cinéma s’est développée à une si grande échelle, c’est par l’adhésion rapide des populations à un spectacle total. Un art capable de mêler, souvent sur une durée de près de 3 heures, représentations et récit, danses et chansons, romances et souffle épique, comique et mélodrame.

Les films n’ont jamais été perçus comme une nouveauté, mais comme le prolongement naturel des arts traditionnels du théâtre, de la danse et de la forte représentation visuelle associée aux divinités et mythes religieux, indissociables de la culture indienne. L’intégration de numéros musicaux est une constante du théâtre classique indien et du théâtre urbain parsi des 19ème et 20ème siècles, et le théâtre musical chanté et dansé est un divertissement majeur dans tous les états de l’Inde, avec ses déclinaisons régionales.

Les chorégraphies fastueuses et sophistiquées, véritables clips vidéos, sont prétextes aux sublimations les plus folles. Souvent, les metteurs en scène sont d’abord des chorégraphes confirmés. Les chorégraphies ont été influencées par de multiples styles contemporains et occidentaux revisités à la sauce indienne, du rock’n’roll à la techno.

-Extrait du film Sholay (1975, réal. Ramesh Sippy)

La starisation des acteurs comme moyen de communication du rêve à la réalité :

De façon indissociable, la starisation des acteurs, bien plus que les chanteurs et musiciens, est un phénomène fondamental pour comprendre le succès des films. Il existe une grande porosité entre vie et cinéma.

Même si les acteurs ne miment que des play-back des chansons exécutées par de vrais chanteurs, ils sont de véritables icônes pour les indiens, et leur vie privée, étalée pour être connue de tous, se mêle pour se confondre avec celle publique. Ils sont les reines et rois du glamour, de la romance, de l’action et de la danse, et admirés de tous comme des modèles de réussite, de beauté et de talent. Ces icônes permettent de vivre de façon interposée le bonheur et le rêve d’une vie faite de succès, au delà de la salle de cinéma et de la fiction.

Il est plus que fréquent de trouver des acteurs célèbres prolongeant leur vie publique en faisant de la politique par exemple, ou plus sûrement réinvestissant leur fortune dans l’industrie cinématographique ou du spectacle (sociétés de production, émissions TV, produits dérivés, etc.).

L’élite des acteurs a marqué chaque époque de façon emblématique. On peut en citer rapidement trois exemples parmi des dizaines dans des périodes proches :


- un acteur comme Amithab Bachchan (né en 1942) par exemple, a fixé à jamais le mythe du héros indien entre 1965 et 1985, pendant l’âge d’or de Bollywood. Justicier solitaire, hors-la-loi romantique, dénonçant dans tous ses rôles les crimes impunis et la corruption, prônant l’entente entre les communautés, chantant -fait rare- lui-même un grand nombre des chansons de ses films, se retirant du métier avant de revenir, il reste encore aujourd’hui la personnalité la plus adulée et respectée de plusieurs générations d’indiens.

Shah Rukh Khan (né en 1965), son héritier en popularité et en durée fait partie intégrante du cinéma indien contemporain (Devdas, Veer-Zaara, Dilwale Dulhania LeJayyenge, etc., etc.) où sa présence est incontournable.


- Aishwarya Rai (née en 1973) (Devdas, Mohabbatein, …), miss Monde 1994, est la reine de beauté qui a remporté le plus de succès dans le cinéma indien et est également très connue en Occident, symbolisant l’évolution actuelle de Bollywood vers plus de modernité (à l’indienne).

-Extrait du film Mohabbatein (réal. Aditya Chopra, 2000)

3 – Caractéristiques principales des musiques du cinéma populaire

Au-delà des préjugés occidentaux sur un cinéma que l’on pourrait facilement qualifier de complaisant et répétitif, existent, à travers la musique et les chansons des films, un style facilement identifiable doublé d’une grande fraîcheur d’inventivité dans les arrangements, et que l’on retrouve de la fin des années 40 à nos jours.

-Extrait du film Yaadon Ki Baaraat (réal. Nasir Hussain, 1973)

Un élément culturel fédérateur :

- La musique et surtout les chansons (dénommées « filmi geet » dans le cinéma populaire) qui accompagnent les films sont des éléments constitutifs majeurs dans une culture principalement de tradition orale. A côté des acteurs, l’image des chanteurs et des compositeurs ne fait pas l’objet d’un culte délirant, mais ils jouissent d’une notoriété certaine et sont extrêmement respectés. Mais ce sont les chansons, plus que leurs interprètes, qui sont les vraies stars.

Elles permettent de lever les barrières linguistiques au sein du territoire. La majorité des films produits dans le nord de l’Inde sont en hindi, mais il en existe de nombreuses copies traduites.

Il n’existe quasiment pas de films non musicaux à Bollywood, quelque soit le genre abordé : mélodrame, comédie, film d’aventure ou d’action, fantastique, « western curry », … Les chansons et la musique sont les composantes caractéristiques du cinéma populaire indien. Il n’y a pas de césure franche entre le parlé et le chanté, c’est un tout. La chanson est dans la culture indienne une extension de la parole dans l’expression des sentiments des protagonistes.

Par ailleurs, des films plus récents qui ne sont pas complètement des produits « bollywoodiens » et distribués vers un public occidental (Le Mariage des moussons de Mira Nair (2001) par exemple) contiennent également des numéros musicaux.

- La musique mélange ses racines hindoustanies avec de nombreux autres courants musicaux et des influences occidentales et orientales (jazz, rock, musique soufie, flamenco, classique, électronique, variété internationale, …) de façon extrêmement créative et réactive, tout en restant immédiatement reconnaissable. Son importance est si grande qu’il n’existe à proprement parler en Inde pas d’autre production musicale de variétés.

- La musique est partout, diffusée constamment par les médias audiovisuels. Les musiques et chansons des films sortent d’ailleurs sur le marché plusieurs semaines ou mois avant les films eux-mêmes, et si elles marchent c’est que le film sera un succès.

- La radio a été un des supports de la propagation de la musique de film. Après l’indépendance (1947), la radio, sous monopole d’état, la rejetait des ondes parce que jugée indigne face à des musiques traditionnelles valorisant le nationalisme indien. C’est la diffusion des chansons des films par les puissantes stations cingalaises et pakistanaises qui a eu raison des prérogatives gouvernementales : par leur audience grandissante en Inde, les chansons de films se sont imposées au sein des programmations courantes.

- Les supports : la cassette audio a relayé les radios pour envahir le marché et propager la musique, le vinyle n’ayant jamais concerné en Inde qu’une minorité bourgeoise. Puis CD et DVD se sont répandus, et comme les cassettes, souvent piratés, copiés et recopiés à outrance.

Un format stylistique identifiable et dupliqué, une concentration de la création :

- Le contenu des numéros musicaux d’un film standard tourne toujours autour du même bâti. En résumé : quelques chansons phares exécutées en solo ou en duo, dont le public va souvent complètement s’emparer tels des hymnes, déclinées en plusieurs variations ; il y a au moins une chanson d’amour ou de romance, un duo et une chanson pour un numéro de danse. A côté, quelques instrumentaux plus débridés illustrant souvent une scène de danse ou de nightclub, ou d’action, et où l’on retrouve la patte du compositeur de manière plus libérée, son sens des arrangements et son talent à incorporer les influences extra-indiennes.

- Les mélodies, mimées en play-back par les acteurs dans les films, sont chantées et enregistrées pendant tout l’âge d’or de Bollywood (c’est à dire en gros des années 50 à 80) par un petit nombre d’interprètes, dotés d’une très large technique et d’un grand professionnalisme (une ou deux prises suffisent en général pour enregistrer un titre).

Au vu du nombre de films, comptant chacun une moyenne de 5 à 7 numéros musicaux, c’est une quantité phénoménale
d’enregistrements qu’ont cumulés certains interprètes
.

- Les compositeurs sont les directeurs musicaux des films. Ils reprennent volontiers leur patrimoine musical propre en y incorporant des citations de mélodies populaires traditionnelles. Par ailleurs, les plus grands succès sont facilement détournés et fusionnés avec d’autres mélodies.

Un peu à la façon dont on retrouve les mêmes acteurs célèbres dans la plupart des films à succès, la majorité des musiques ne sont écrites que par un nombre réduit de compositeurs et d’arrangeurs dont la plupart ont reçu une éducation musicale classique. Ces directeurs musicaux des films composent et enregistrent vite, et travaillent souvent sur plusieurs partitions en même temps (comme les acteurs sont souvent à l’œuvre dans plusieurs productions simultanément). Ils ont une grande maîtrise des techniques de studio et savent exploiter au maximum les technologies et musiciens à leur disposition, selon les époques.

- Les paroliers partenaires des compositeurs ont également leur notoriété. La poésie est importante dans la culture indienne, et leurs textes sont traduits précautionneusement dans les différentes versions des films, ce qui aide ces derniers à devenir des succès nationaux.

Cette concentration, qui de fait réduit et formate sur le fond la variété stylistique des productions, remplit en fait de pair, avec la façon dont sont construits les scénarios des films, la mission de trouver à travers le divertissement un dénominateur formel commun et une unification des publics.

Ce schéma est récurrent dans les cinq dernières décennies.

En même temps, inventivité des formes et éclectisme des influences musicales :

Comme pour les images, les décors ou les costumes des films, la musique est très inventive et réactive. D’ailleurs, elle ne se refuse pas la parodie (voire l’auto-parodie : l’humour filmique ou musical est très présent), qui n’est pas considérée comme péjorative.

Les compositeurs ont toujours eu une capacité virtuose à s’approprier rapidement les nouveaux courants musicaux pour les réinjecter dans leurs orchestrations flamboyantes ; ils n’hésitent jamais, depuis la fin des années 50, à mélanger musiques indiennes folklorique et classique hindoustanies ou d’origines musulmanes (dont ils gardent une connaissance aiguisée) à des genres musicaux d’origines externes au sous-continent : classique, jazz, rhythm’n’blues, funk, disco, rock-pop anglo-saxon, techno, mais aussi flamenco, musiques latines, du Moyen-Orient, … tout y est passé ou presque selon les tendances prégnantes aux époques.

Bien avant que l’on emploie le terme galvaudé de « world music » à -et pour- toutes les sauces, les directeurs musicaux de Bollywood avaient expérimenté des fusions bien plus osées et concluantes. Avec un sens du mélange et de l’adaptation jamais naïf, mais au contraire totalement fascinant de créativité maîtrisée dans les arrangements et irrésistible de fraîcheur dans l’exécution et l’architecture sonore.

4 – Petit florilège d’interprètes et de compositeurs incontournables

Interprètes

Aux débuts du cinéma parlant (à partir de 1931), les acteurs chantaient eux-mêmes dans les films. Les technologies de prise de son et des studios progressant, les chansons sont, à partir du milieu des années 40, préenregistrées par des chanteurs professionnels (« playback singers ») et mimées ensuite par les acteurs, libérés ainsi de la contrainte de chanter et jouer en même temps dans les numéros musicaux des films.

On l’a dit, c’est une poignée d’interprètes qui vont dominer la plupart des enregistrements jusque dans les années 80. Leurs vies ont parfois été aussi mélodramatiques que les films pour lesquels ils ont travaillé …
Depuis les années 80, certains artistes ont également réussi à s’imposer, sur les traces de leurs illustres aînés.

Quelques chanteuses …

Lata Mangeshkar (née en 1929)

Le Rossignol de l’Inde, la reine de la mélodie romantique et la chanteuse détenant le record mondial (non vérifié !) du nombre le plus important d’enregistrements effectués, avec probablement plus de 25.000 titres chantés, dans 14 langues indiennes, depuis 1942. Ses cassettes sur la marque The Gramophone Company of India (autrefois monopole d’état) ont été diffusées par millions.
Elle perd très jeune son père, qui était acteur et chanteur, et doit chanter pour subvenir aux besoins de sa famille. Dotée d’une voix hors du commun au timbre cristallin, ayant connu un succès immédiat, elle a remporté toutes les récompenses culturelles indiennes pendant une carrière d’une longévité exceptionnelle. Sa grande technique, inspirée par le khyal (chant modal classique du nord de l’Inde), lui a permis d‘interpréter tous les styles populaires au goût du jour, en solo ou en duo (souvent avec Mohammed Rafi). Elle a travaillé avec les grands compositeurs des années 50 (notamment SD Burman et Salil Chowdhury), et enregistré des chansons pour tous les films à succès de cette période, et au-delà.

- Lata Mangeshkar : »Ghadi Ghadi Mora Dil Dhadke” (1958)

Musique : Salil Showdhury

Paroles : Shailendra

Film : Madhumati (réal. Bimal Roy)

Extrait de la compilation “Lata Mangeshkar : The Nightingale of India”

- Lata Mangeshkar : »Bahon Me Chale Aao” (1973)

Musique : Rahul Dev Burman

Paroles : Majrooh Sultanpuri

Film : Anamika (réal. Raghunath Jalani)

Extrait de la compilation “Il était une fois Bollywood”

Asha Bhosle (née en 1933)

La sœur de Lata Mangeshkar ! Elle commence à enregistrer en 1948, et jusqu’à nos jours la légende dit qu’elle a gravé près de 20.000 chansons. Capable de chanter aussi bien des airs populaires que traditionnels dans différents langages, elle s’est très bien adaptée aux différentes influences extra-indiennes injectées par les compositeurs au travers des différentes périodes (rock, latin, disco, …).
Victime de déboires personnels, elle est restée quelque peu dans l’ombre de Lata Mangeshkar et Geeta Gutt dans les années 50, avant d’obtenir le succès à partir de 1957 date du début de son travail avec le compositeur OP Nayyar. Elle a depuis enregistré avec les plus grands compositeurs, dans tous les styles, et également des duos fameux avec les chanteurs Mohammed Rafi et Mukesh, la chanteuse Shamshad Begum ou encore sa sœur Lata quoiqu’une rivalité sous-jacente ait limité leurs collaborations. De nombreux hits jalonnent sa carrière entre les années 60 et 80, notamment pour des films aux couleurs musicales sous influences pop, funk, etc. Elle reste une des grandes chanteuses populaires les plus respectées, et une influence certaine pour les plus jeunes générations. En 2005, elle a enregistré un album de certaines de ses plus fameuses chansons avec le Kronos QuartetYou’ve stolen my heart »).

- Asha Bhosle : »Ina Mina Dika” (1956)

Musique : C. Ramchandra

Paroles : Rajinder Krishan

Film : Asha (réal. Haridas Bhattacharya)

Extrait de la compilation “The Rough Guide to Bollywood legends : Asha Bhosle”

- Asha Bhosle : »Aaj Ki Raat” (1973)

Musique : Rahul Dev Burman

Paroles : Majrooh Sultanpuri

Film : Anamika (réal. Raghunath Jalani)

Extrait de la compilation “Beginner’s Guide to Bollywood”, CD2 : Funky Bollywood”

Geeta Dutt (1930 – 1972)

Une des plus sérieuses rivales de Lataji et Ashaji dans les années 50 où elle est la spécialiste des filmi de danse et de séduction. Elle enregistre un nombre conséquent de titres composés par SD Burman, OP Nayyar, ou de son mari Guru Dutt. Mais elle sombre dans l’alcoolisme suite à son mariage raté et la mort de son époux, et décède prématurément alors que sa carrière s’est étiolée.

- Geeta Dutt : »Yeh Lo Main Haari Piya” (1954)

Musique : OP Nayyar

Paroles : Majrooh

Film : Aar Paar (réal. Guru Dutt)

Extrait de la compilation “Bollywood Divas : The Voices behind the Silver Screen”

Suraiya (1929 – 2004)

La plus grande chanteuse des années 40, et la mieux payée des artistes féminines de l’époque. Elle défraye aussi la chronique à la fin de cette décennie par sa relation tumultueuse avec le célébrissime acteur Dev Anand. Son audience chute dans les années 50 qui voient la fin de son règne au sommet.

- Suraiya : »Beech Bhanwar Mein” (1947)

Musique : Naushad

Paroles : Shakeel Badayuni

Film : Dard (réal. Abdul Rashid Kardar)

Extrait de la compilation “Bollywood Divas : The Voices behind the Silver Screen”

Alka Yagnik (née en 1966)

De formation classique, c’est une des playback singers les plus marquantes depuis la fin des années 80. Elle a su se placer dans les traces de Lata et Asha. Alignant hit après hit, elle est très demandée à Bollywood où les actrices exigent souvent d’être doublées par sa voix pour les filmi. Elle est réputée pour sa voix mélodieuse, qu’elle exploite aussi maintenant dans le monde de la pop.

- Alka Yagnik (en duo avec S.P. Balasubramaniam) : »Dekha Hai Pehli Baar” (1991)

Musique : Nadeem Shravan

Paroles : Sameer

Film : Saajan (réal. Lawrence D’Souza)

Extrait de la compilation « Best of Bollywood »

Quelques chanteurs …

Mohammed Rafi (1924 – 1980)

Un des plus célèbres chanteurs de l’histoire de Bollywood, il a eu un rayonnement immense et une influence durable un peu à la façon d’un Frank Sinatra. Il a travaillé avec les plus importants compositeurs et directeurs musicaux, et a enregistré des milliers de titres, dans tous les styles. Il est la « voix fantôme » derrière tous les grands acteurs, de Dev Anand à Amitabh Bachchan. Doté d’une formation classique et d’une voix sur trois octaves, il débute à Bollywood au milieu des années 40. Le compositeur Naushad parachève sa formation et lui ouvre les portes du succès au début des années 50, succès qui ne le quittera plus jusqu’à sa mort.

Parangon du gentleman et de l’homme cultivé, marié à Asha Bhosle, il a enchaîné les sessions d’enregistrement avec une virtuosité sans pareille : le compositeur Laxmikant racontait qu’en une session d’une journée Mohd. Rafi avait mis en boîte six chansons mémorisées pour quatre films différents, avec toutes les nuances propres à chaque style d’interprétation demandé …
Toujours au service de la chanson, capable de passer des registres des musiques traditionnelles, classiques ou religieuses au dernier style pop en vogue, son sens du phrasé a fait école.

- Mohammed Rafi : »Jo Baat Tujh Mein Hai” (1963)

Musique : Roshan

Paroles : Sahir

Film : Taj Mahal (réal. M. Sadiq)

Extrait de la compilation “The Rough Guide to Bollywood legends : Mohd. Rafi ”

- Mohammed Rafi : »Chand Mera Dil” (1977)

Musique : RD Burman

Paroles : Mahrooh

Film : Hum Kisise Kum Naheen (réal.Nasir Hussain)

Extrait de la compilation “The Rough Guide to Bollywood legends : Mohd. Rafi ”

Kishore Kumar (1929 – 1987)

Chanteur, acteur comique interprète de ses chansons, réalisateur, scénariste, producteur, les talents multiples de Kishore Kumar lui ont permis une carrière exceptionnelle dans l’industrie du film de Bollywood, de la fin des années 40 à sa mort. Sans formation classique, il a développé son propre style « sur le tas » et sur les conseils du populaire directeur musical Sachin Dev Burman. Personnage truculent, il s’est souvent imposé face aux compositeurs et réalisateurs, dont il exigeait notamment qu’ils le paient d’avance avant de jouer ou chanter. Il a expérimenté sa voix dans des styles de filmi très variés, incluant des sonorités occidentales jazz, pop, électroniques ; il reste également célèbre pour son intérêt dans la technique de chant du yodel …

- Kishore Kumar : »Ek Sawai Hai” (1965)

Musique : RD Burman

Paroles : Jaipuri

Film : Bhoot Bungla (réal. Mehmood))

Extrait de la compil. “The Kings and Queens of Bollywood : classic sixties Indian film themes”

Mukesh (1923 – 1976)

Mukesh Chand Mathur est l’un des plus célèbres chanteurs de playback avec Rafi et Kumar. Ce grand chanteur de romances est principalement connu pour son travail avec le réalisateur Raj Kapoor pendant les années 50. *

- Mukesh : »Hanste Bhi Rahe Rote Bhi Rahe” (1951)

Musique : Shankar Jaikishan

Paroles : Hasrat Jaipuri

Film : Awaara (réal. Raj Kapoor)

Extrait de la compilation “Bollywood Crooners : Men in Bollywood Music, 1950 – 1958”

Kumar Sanu (né en 1957)

Un des chanteurs leader pour la période de la fin des années 80 et des années 90. Il participe à la renaissance d’un son qui, tout en restant tourné vers la modernité, réintroduit la mélodie plus classique.

- Kumar Sanu : »Ek Ladki Ko Dekha” (1994)

Musique : RD Burman

Paroles : Javed Akhtar

Film : 1942-A love story (réal. Vidhu Vinod Chopra)

Extrait de la compilation “Best of Bollywood”

Les duos …

Les duos sont souvent les morceaux de bravoure des séquences musicales des films, et sont fort attendus par le public. Ils requièrent de la part des chanteurs une mise en place réciproque et commune parfaite dans le rendu des émotions, afin que les acteurs puissent ensuite s’exprimer pleinement.

Certains duos ont été des moments clés dans la carrière de leurs interprètes.

- Lata Mangeshkar & Manna Dey : »Jahan Main Jaati Hoon” (1956)

Musique : Shankar Jaikishan

Paroles : Shailendra

Film : Chori Chori (réal. Anant Thakur)

Extrait de la compilation “Bollywood Duets : Magic Moments, 1949 – 1959”

- Asha Bhosle & Kishore Kumar : »Roz, Roz, Roz” (1970)

Musique : Laxmikant & Pyarelal

Paroles : Bakshi

Film : Khilona (réal. Chander Vohra)

Extrait de la compil. “The Kings and Queens of Bollywood : classic indian film themes”

Compositeurs

Les meilleurs directeurs musicaux de Bollywood ont une réputation énorme auprès du public. Ils composent toutes les musiques d’un film. Ils ont des carrières longues et prolixes.

- Extrait du film Teesri Manzil (réal. Vijay Anand, 1966)

Très rapidement après l’arrivée du son dans les films au début des années 30, des instruments occidentaux comme le piano ou la clarinette sont intégrés aux orchestrations.

Surtout, à partir des années 40, patrimoines musicaux indiens classiques et populaires sont fusionnés.

- compositeur – Naushad : »Toote Na Dil Toote Na” (1949)

Interprète : Mukeh

Paroles : Majrooh Sultanpuri

Film : Andaz (réal. Mehboob Khan)

Extrait de la compilation “Golden Voices from the Silver Screen, volume 3”

Naushad (1919 – 2006) : un des plus grands directeurs musicaux de l’histoire du cinéma indien. Inspiré des ragas, il a adapté la musique classique indienne à l’univers des films. De formation classique hindoustanie, il a été le premier à combiner flûte et clarinette, sitar et mandoline, et l’un des premiers à utiliser le mixage du son et la séparation de la voix et des instruments dans l’enregistrement. Critiqué par la suite pour le manque de variété de sa musique – critique infondée car il a su également s’adapter le cas échéant à l’occidentalisation de la musique – sa carrière s’est étiolée à la fin des années 60 avec l’arrivée de compositeurs plus versés aux goûts du jour, et bien qu’il fut considéré comme un maître jusqu’à sa disparition.

Avec les années 50 et l’occidentalisation de l’industrie du film, de plus en plus de directeurs musicaux commencent à introduire dans leurs compositions des idiomes musicaux extérieurs : jazz, latin, rock’n’roll, …Il n’est plus étonnant de trouver des mélodies arrangées en mambos, valses, swings voire yodels, ou encore un solo de guitare slide hawaiienne dans une chanson (instrument qui d’ailleurs était originaire de l’Inde).

- compositeur – S.D. Burman : »Thandi Hawayen” (1951)

Interprète : Lata Mangeshkar

Paroles : Sahir

Film : Naujawan (réal. Mahesh Kaul)

Extrait de la compilation “Bollywood Bizarro : Crazy & Exotic Songs in 1950’s Bollywood”

Sachin Dev Burman (1906 – 1975) : né au Bengale dans une famille de musiciens, il débute sa carrière dans l’industrie du cinéma à Calcutta avant de travailler pour Bollywood. Il est également chanteur. Autant à l’aise dans des compositions influencées par la culture folklorique bengali que dans les déclinaisons d’apports occidentaux qu’il a fortement contribué à répandre, il reste une pièce majeure de l’âge d’or bollywoodien, aussi enthousiaste dans sa musique que dans sa passion pour le football ou le hockey. Quelque peu freiné par la maladie au début des années 60, il est resté néanmoins très actif et au faîte des modes, et son travail recherché jusqu’à la fin de sa vie (une centaine de films à son actif). Il a également formé son fils Rahul à la composition et l’a lancé dans la profession où celui-ci va acquérir une popularité croissante avec un son emblématique des années 70.

Autres compositeurs notoires : OP Nayyar, C. Ramchandra, Hemant Kumar

– compositeurs – Shankar & Jaikishan : »Jan Pahechan Ho” (1965)

Interprète : Mohammed Rafi

Paroles : Shaleindra

Film : Gumnaam (réal. Raja Nawathe)

Extrait de la compil. “Beginner’s Guide to Bollywood, volume 2 ; CD2 : Bollywood Rock & Roll”

Shankar Raghuvanshi (1922 – 1987) & Jaikishan Panchal (1929 –1971) : un des duos de compositeurs les plus prolifiques de Bollywood en leur temps (environ 150 musiques de films, entre le début des années 50 et 70), ils étaient également les mieux payés du business. Exploitant les possibilités totales de la palette sonore de l’orchestre, leur musique à la fois dynamique et mélodique a joué un rôle clé dans le développement d’un son rock’n’roll archétypal dans le Bollywood des années 50 et 60. Ils avaient l’habitude de composer leurs chansons séparément avant de se regrouper pour les enregistrements.

Autres compositeurs notoires : S. Showdhury, Chitragupt, MS Viswanathan, Roshan Lal Nagrath

Le son « groove » se répand de façon étendue dans les années 70 et au début des années 80, avec les apports funk, puis disco et electro.
A l’image de ce qu’on pouvait voir ailleurs dans le monde et particulièrement bien sûr aux Etats-Unis (thrillers urbains, films d’espionnage, Blaxploitation, …), les films d’action connaissent en Inde dans les années 70 et 80 une grande popularité. Ils développent une imagerie provocante, violente et sexy, que vient soutenir une musique funky qui n’a rien à envier à ses modèles américains. Cette musique, moins facilement adaptable aux « filmi geet », qui restent les piliers des numéros musicaux, sert principalement d’illustration aux scènes d’action (et contrairement aux chansons préenregistrées avant le tournage, elle est composée après que le film soit monté). Mais il y aussi nombre de réussites et de hits en matière de chansons « groovy » dans ces années … et un bon paquet de curiosités.

Années 70 :

- compositeur – R.D. Burman : »Dum Maro Dum” (1971)

Interprète : Asha Bhosle

Paroles : Anand Bakshi

Film : Hare Rama Hare Krishna (réal. Dev Anand)

Extrait de la compilation “Il était une fois Bollywood”

Rahul Dev Burman (1939 – 1994) : le fils de SD Burman a bénéficié d’un enseignement complet de la part de son père. C’est lui qui a introduit le « groove indien » dans les films et a utilisé les sons électroniques avec un vrai sens créatif et une grande modernité dans la fusion des styles. Il est emblématique de la période 1960-1980, a plus de 350 musiques de films à son actif, et a fortement contribué à la renommée de la carrière de sa femme, la chanteuse Asha Bhosle.

- compositeurs – Kalyanji & Anandji : »Theme music (sad)” (1975)
Film : Dharmatma (réal. Feroz Khan)

Extrait de la compilation “Beginner’s Guide to Bollywood, CD2 : Funky Bollywood”

Kalyanji Veerji Shah (1928 – 2000) & Anandji Shah (né en 1933) : ces deux frères ont commencé leur carrière comme assistants dans les années 50. A partir de la fin des années 60, ils ont participé complètement à la construction d’un son moderne, à l’instar d’un RD Burman. Très efficace dans l’extrapolation des BO américaines, leur relecture de la musique occidentale s’illustre dans une période ou le « western curry » et les films « façon James Bond » étaient à la mode. Ils ont composé pour environ 400 films.

Autres compositeurs notoires : Laxmikant & Pyarelal, Sonik & Omi, Sapan & Jagmohan, Uttam Singh (arrangeur)

Années 80 :

- compositeur – Bappi Lahiri : »I Am A Disco Dancer” (1982)

Interprète : Vijay & chorus

Paroles : Anjaan

Film : Disco Dancer (réal. B. Subhash)

Extrait de la compilation “Beginner’s Guide to Bollywood, volume 2 ; CD1 : Bollywood Disco”

Bappi Lahiri (né en 1953) : il est le compositeur culte des BO disco des années 80, le « Disco King » qui a pris la relève derrière les RD Burman et autres frères Shah.

Depuis les années 90, le cinéma populaire indien s’est transformé.
Les intrigues des films sont mieux construites et plus crédibles, le jeu des acteurs plus nuancé. L’accent reste mis sur le divertissement, mais les numéros musicaux kitschs et provocants ont laissé place à des séquences de danses ultra-chorégraphiées, plus glamour.

L’ouverture de la distribution vers l’international, l’émergence d’un public de classes moyennes dans les villes du fait des mutations économiques du pays et de sa modernisation, de nouvelles générations de réalisateurs, producteurs, acteurs, musiciens en phase avec les évolutions de la société et rompus aux dernières techniques cinématographiques et numériques, l’invasion des médias étrangers par le biais de la télévision câblée : tous ces éléments ont contribué à une transformation esthétique importante pour un cinéma qui veut se positionner sur une échelle mondiale, tout en conservant son message de conservation des valeurs traditionnelles.

Au niveau musical, on constate un retour de la mélodie et de l’importance de la chanson. Mais – et sans vouloir verser dans une nostalgie passéiste – si elle reste toujours à la fois un mélange des derniers courants internationaux en vogue et des éléments empruntés dans les musiques traditionnelles, cette musique hybride a cependant tendance à se diluer dans un son un peu trop formaté, sous les effets d’une mondialisation digérée à grande vitesse par les jeunes générations.

Si on trouve des directeurs musicaux qui tentent des mélanges intéressants, le décalage ou la « naïveté » (aux résultats parfois quasi « expérimentaux » dans l’appropriation des courants musicaux exogènes dans les décennies précédentes) ont fait place à un autre type d’efficacité, plus réaliste, mais qui perd un peu en originalité.

En tout cas, les bandes originales des films continuent à connaître un grand succès populaire en Inde, et maintenant en occident où la mode Bollywood se répand dans les cours de danse, les soirées et spectacles à thèmes, et autres manifestations culturelles …

- compositeur – A.R. Rahman : »Chaiyya Chaiyya” (1998)

Interprètes : Sukhwinder Singh & Sapna Awasti

Paroles : Gulzar

Film : Dil Se (réal. Mani Ratnam)

Extrait de la compilation “Best of Bollywood”

Allah Rakha Rahman (né en 1967) : le très productif compositeur de la nouvelle génération. Originaire de l’Inde du Sud (né à Chennai), musulman pieux, le « Mozart de Madras » maîtrise aussi bien la musique carnatique (classique de l’Inde du Sud) que celle hindoustanie (Nord), et les développements occidentaux les plus modernes. Il s’est très tôt attaché à renouveler la musique de film, en y introduisant les séquences électroniques et les ordinateurs sans renoncer à son héritage culturel indien. Critiqué à ses débuts pour cette démarche, il s’est imposé par sa créativité et est devenu extrêmement populaire (et très riche, avec plus de 200 millions d’albums vendus …) grâce à de nombreux succès en tamoul ou en hindî, et à l’export : « Bombay » (1995), « Dil Se » (1998), « Taal » (1999), « Dil Hi Dil Mein » (2000), « Lagaan » (2001), …

- compositeur – Anu Malik : »Chori Chori” (2001)

Interprètes : Alka Yagnik, Babul Supriyo & chorus

Paroles : Sameer

Film : Chori Chori Chupke Chupke (réal. Abbas & Mastan Alibhai Burmawalla)

Extrait de la compilation “The Music of Bollywood” (volume 3)

Anu Malik : très actif depuis 1981, il est réputé être le plus versatile des directeurs musicaux indiens. Souvent accusé d’être un simple plagiaire, il connaît cependant de grands succès commerciaux depuis 1993 ; il assume totalement les critiques, citant volontiers ses emprunts. Il est également chanteur.

Autres compositeurs notoires : Rajesh Roshan, Jatin & Lalit, M.M. Kreem

5 – Sélection de documents disponibles à la Médiathèque

Les documents mentionnés dans cette sélection sont disponibles dans les collections de la Médiathèque de Vincennes, ou sont en cours d’acquisition.

DVD

* signale les DVD dont un extrait a été diffusé pendant la séance.
Tous les documents se trouvent à l’Espace Adultes, sauf indiqué.

Films Bollywood

Andaz ; Aan = Mangala, fille des Indes / deux films de Mehboob Khan, 1949 et 1952

Cote : V KHA V.O.

Black / un film de Sanjay Leela Bhansali, 2005

Cote : V BHA V.O.

Bombay talkie / un film de James Ivory, 1970

Cote : V IVO V.O.

Chokher Bali / un film de Rituparno Ghosh, 2003

Cote : V GHO V.O.

Chroniques indiennes / un film de Buddhadeb Dasgupta, 2003

Cote : V DAS V.O.

Coup de foudre à Bollywood / un film de Gurinder Chadha, 2003

Cote : V CHA

Devdas / un film de Sanjay Leela Bhansali, 2002

Cote : V BHA (espace musique)

Dhoom / un film de Sanjay Gadhvi, 2004

Cote : V GAD V.O.

Dil to Pagal Hai / un film de Yash Chopra, 1997

Cote : V CHO V.O.

Dilwale Dulhania Le Jayenge / un film de Aditya Chopra, 1995
Cote : V CHO V.O.

La Famille indienne / un film de Karan Johar, 2001

Cote : V JOH V.O. (espace musique)

Hum Tum / un film de Kunal Kohli, 2004

Cote : V KOL V.O.

Kabhi Kabhi / un film de Yash Chopra, 1976

Cote : V CHO V.O.

Kuch Kuch Hota Hai / un film de Karan, 1998

Cote : V JOH V.O.

Lagaan = il était une fois en Inde / un film d’Ashutosh Gowariker, 2001
Cote : V GOW

Le Mariage des moussons / un film de Mira Nair, 2001

Cote : V NAI V.O.

Mohabbatein / un film de Aditya Chopra, 2000 *

Cote : V CHO V.O. Mother India / un film de Mehboob Khan, 1957 *

Cote : V KHA V.O.

New-York Masala / un film de Nikhil Advani, 2004

Cote : V ADV

Raincoat / un film de Rituparno Ghosh, 2004
Cote : V GHO V.O.

Saathiya / un film de Shaad Ali, 2002

Cote : V ALI V.O.

Sancharram, un amour secret / un film de Licy J. Pullappally, 2004

Cote : V PUL V.O.

Sholay / un film de Ramesh Sippy, 1975 *

Cote : V SIP V.O.

Swades = nous le peuple / un film d’Ashutosh Gowariker, 2004

Cote : V GOW V.O.

Vanaprastham, la dernière danse / un film de Shaji Karun, 1999

Cote : V CHO V.O.

Veer-Zaara / un film de Yash Chopra, 2005

Cote : V CHO V.O.

Documentaires

Bollywood, la cinéville / un film de Amaury Voslion, 2004

(Bonus DVD 2 de Mother India)

Cote : V KHA V.O.

Helen, queen of the nautch girls / par A. Korner, 2006

(Bonus DVD 2 de Bombay Talkie)
Cote : V IVO V.O.

Streets musicians of Bombay / un film de R. Robbins, 2006

(Bonus DVD 2 de Bombay Talkie)

Cote : V IVO V.O.

Disques compacts

** signale les CD dont un extrait a été diffusé pendant la séance.
Tous les documents se trouvent à l’Espace Musique. Compilations & anthologies (interprètes, compositeurs, films)

Bar Bollywood : classic & new Bollywood flavours
. Enr. 1955 – 2005. Chansons et mélodies extraites des films : Shree 420, C.I.D., Mughal-E-Azam, Junglee, Waqt, Padosan, Caravan, Mere Jeevan Saathi, Silsila, Disco Dancer, Prem Rog, Hero, Ram teri Ganga Maili, Ram Lakhan, Maine Pyar Kiya, Lekin, Hum, Vishwatma, Saudagar, The Gentleman, Hum Appke Hain Koun, Mohabbat, Kaho Na Pyar Hai, Kurushetra, Jism, Kuch Naa Kaho, Murder, Tumsa Nahin Dekha, Zeher, Fareb.

Cote : 031.7 A

Beginner’s guide to Bollywood . **
Enr. 1951 – 2002. CD1 « Vintage Bollywood », chansons et mélodies extraites des films : Sawan Bhadon, Hasina Maan Jaayegi, Aamne Saamne, Howrah Bridge, Aasha, Albela, Mother India, Mughal-E-Azam, Loafer, Jewel Thief, Chhalia, Sharmilee, Yaadon Ki Baaraat, Love story. CD2 « Funky Bollywood », chansons et mélodies extraites des films : Hare Rama Hare Krishna, Dharmatma, Muqaddar Ka Sikandar, Anamika, Hum Kisises Kum Naheen, Anjaan Raahen, Upaasna, Apradh, Yaadon Ki Baaraat. CD3 « Modern Bollywood », chansons et mélodies extraites des films : One 2 Ka 4, Aks, Sapnay, Kaho Naa … Pyaar Hai, Lootmaar, Hum, 1942 A Love Story, Aur Pyar Ho Gaya, Razia Sultan, Om Jai Jagadish, Dilwale Dulhania Le Jayenge, Jism..

Cote : 031.7 A

Beginner’s guide to Bollywood, volume 2 . **
Enr. 1947 – 1985. CD1 « Bollywood Disco », chansons et mélodies extraites des films : Dard Ka Rishta, Amaan, Lootmar, Disco Dancer, Kasam Paida Karne Wale Ki, Hum Kisise Kum Naheen, Pyaas, Locket, Dilse Mile Dil, Pyaara Dushman. CD2 « Bollywood Rock & Roll », chansons et mélodies des films extraites des films : Gumnaam, Teesri Manzil, Shagird, Upkar, Caravan, Loafer, Bombay to Goa, Prem Nagar, Talash, Upaasna, Hanste Zakhm. CD3 « Bollywood Kitsch », chansons et mélodies extraites des films : Anjaan Raahen, Shehnai, 12 O’Clock, Sapnon Ka Saudagar, Purab Aur Pacchim, Chalti Ka Nam Gaadi, Bombay to Goa, Albela, Aamne Saamne, Devta, Kaala Sona

Cote : 031.7 A

Best of Bollywood . **
Enr. 1991 à 2000. Avec : Lata Mangeshkar, S.P. Balasubrahmanyam, Udit Narayan, Nusrat Fateh Ali Kahn, Kumar Sanu, Sonu Nigam, Alka Yagnik….

Cote : 031.7 A

Bollywood bizarro : crazy & exotic songs in 1950’s Bollywood . (The Golden Voices of Bollywood ; vol. 6. Rare gems from the 1950’s) . **
Avec (chant) : Lata Mangeshkar & Amirbai Karnataki, Kishore Kumar, Talat Mahmood, Geeta Dutt, Mohammed Rafi, Asha Bhosle, Hemant Kumar, ….

Cote : 031.7 A

Bollywood crooners : men in Bollywood music 1950 – 1958 . (The Golden Voices of Bollywood ; vol. 4. Rare gems from the 1950’s) . **

Avec (chant) : Mukesh, Manna Dey, Mohammed Rafi, Talat Mahmood, Kishore Kumar, Hemant Kumar, Khan Sahib Amir Khan, Dwijen Mukherjee.

Cote : 031.7 A

Bollywood divas : the voices behind the silver screen . (The Golden Voices of Bollywood ; vol. 3. Rare gems from the 1950’s) . **

Avec (chant) : Uma Devi, Suraiya, Rajkumari, Shamshad Begum, Surinder Kaur, Geeta Dutt, Asha Bhosle, Mubarak Begum, Lata Mangeshkar.

Cote : 031.7 A

Bollywood duets : magic moments 1949 – 1959 . (The Golden Voices of Bollywood ; vol. 5. Rare gems from the 1950’s) . **

Avec (chant) : Suraiya & Shyam, Mohammed Rafi & Geeta Dutt, Lata Mangeshkar & Kishore Kumar, Lata Mangeshkar & Shamshad Begum, Lata Mangeshkar & Hemant Kumar, Asha Bhosle & Jagmohan Bakshi, Geeta Dutt & Manna Dey, ….

Cote : 031.7 A

Bollywood gold

Avec : Lata Mangeshkar, Mohd. Rafi, Asha Bhosle, RD Burman, Kishore Kumar, Mukesh, Jolly Mukherjee & Sridevi, Mahendra Kapoor, ….

Cote : 031.7 A

Bollywood night .
Enr. 1951 – 2006. CD1 = « Electro & modern Bollywood ». CD2 = « Funky & kitsch Bollywood ». Avec : Lata Mangeshkar & Sonu Migam, DJ Gem, Jadi Jawa, Nachural Productions, Sufi Yatra, Dum Dum Project feat. The Ishanti, Rhanna Jasi, Prativedhanta Prapoupada, Avtar Music, Sameera, Clinton, Intermix, Kuldeep Manak, Asha Bhosle, Kishore Kapoor, Kishore Kumar, Mohd. Rafi, ….
Cote : 031.7 A

The Bombay connection : funk from Bollywood action thrillers 1977 – 1984. (Bombay Connection, vol. 1) .

Avec (compositeurs) : Kalyanji & Anandji, RD Burman, Sapan & Jagmohan, Sonik & Omi, Laxmikant & Pyarelal, Govind & Naresh, Bappi Lahiri, Charanjit Singh.

Cote : 031.7 A

Bombshell baby of Bombay : bouncin’ nightclub grooves from Bollywood films 1959 – 1972. (Bombay Connection, vol. 2) .

Avec (compositeurs) : Kalyanji & Anandji, RD Burman, Laxmikant & Pyarelal, Shankar & Jaikishan, OP Nayyar, Chitragupta

Cote : 031.7 A

Bride and prejudice = Coup de foudre à Bollywood : bande originale du film / réalisé par Gurinder Chadha ; Anu Malik, compositeur

Cote : 031.7 A

Doob doob o’rama : filmsongs from Bollywood .

Avec : Lata Mangeshkar, Mohd. Rafi, Moonram Pirai, Asha Bhosle, RD Burman, Sharda, Kishore Kumar, ….

Cote : 031.7 A

Golden voices from the silver screen, vol. 1 : classic indian film soundtrack songs from the television series « Movie Mahal ».

Enr. 1955 – 1981. Avec (chant) : Asha Bhosle, Lata & Usha Mangeshkar, Mohammed Rafi, Geeta Dutt, Manna Dey, Batish Sudha Malhotra & Chorus.

Cote : 031.7 A

Golden voices from the silver screen, vol. 2 : classic indian film soundtrack songs from the television series « Movie Mahal ».

Enr. 1951 – 1971. Avec (chant) : Asha Bhosle, Lata Mangeshkar, Mohammed Rafi, Geeta Dutt, Manna Dey, Mukesh.

Cote : 031.7 A

Golden voices from silver screen, vol. 3 : classic indian film soundtrack songs from the television series « Movie Mahal ». **

Enr. 1949 – 1978. – Avec : Asha Bhosle, Lata Mangeshkar, Mohammed Rafi, Kishore Kumar, Shamshad Begum, Mukesh, Bhupinder.

Cote : 031.7 A

Il était une fois Bollywood : once upon a time Bollywood . **
Enr. 1951 – 1994. Avec (chant) : Ananda Shankar, Lata Mangeshkar, Mohd. Rafi, Mukesh, Kishore Kumar, Kumar Sanu, Ashe Bhosle, Talat Mahmood, P. Susheela, T.M. Sounderajan, ….

Cote : 031.7 A.

The Kings and queens of Bollywood : classic sixties indian film themes . **
Avec (chant) : Asha Bhosle, Kishore Kumar, Mohamed Rafi, Lata Mangeshkar, ….
Cote : 031.7 A.

The Music of Bollywood . **

Enr.1971 – 2001. Avec (chant) : Kishore Kumar, Asha Bhosle, Lata Mangeshkar, Mohd. Rafi, Sapna, Kanchan, Amit Kumar, Rahul Dev Burman, Remo Fernandes, Alka Yagnik, Anu Malik, Sunidhi Chauhan, Usha Khanna, Manhar, Anand, Sonu Nigham, Shailendra Singh, Chitra, Jagjit Singh, Kumar Sanu, …. Extraits des bandes originales de films indiens : Sholay ; Johnny Mera Naam ; Jaanbaaz ; Kaalia ; Qurbani ; Mera Gaon Mera Desh ; Yaarana ; Khamoshi ; Aa Gale Lag Jaa ; Saagar ; Jawaani Diwaani ; Tere Mere Sapne ; The Train ; Chori Chori Chupke Chupke ; Julie ; Zamaane Ko Dikhana Hai ; Bombay ; ….

Cote : 031.7 A

Musique et cinéma du monde : Inde . (Musique et cinéma du monde) .
Extraits de bandes originales (titres des films indiqués entre parenthèses). Avec (chant) : Udit Narayan, Alka Yagnik, Sukhwinder Sing and Srinivas (Lagaan) ; Shreya Ghosal (Jism) ; Lata Mangehkar, Kumar Sanu (Dilwale Dulhania Le Jayange) ; Michael Danna (Le Mariage des moussons) ; Kumar Sanu (1942 – A love story) ; S.P. Balasubramaniyam & S. Janaki (Karna) ; Sadhana Sargam (Alaipayuthe) ; Raghunath Manet & Preema (Indian Love) ; Lata Mangeshkar (Mugal-E-Azam) ; Karthik, Timmy, Tipu (Boys) ; Raghunath Manet & Nithyasree (Pondicherry) ; Schreya Ghosal (Devdas).

Cote : 520 A

Dance Raja Dance : the south indian film music of / Vijaya Anand, comp.

Enr. 1983 – 1992.

Cote : 031.7 ANA

Interprètes

The Enchantress of India / Asha Bhosle, chant . (The Golden Voices of Bollywood ; vol. 2. Rare gems from the 1950’s) .
Compilation ; enr. 1953 – 1959.
Cote : 031.7 BHO

The Rough guide to Bollywood legends : Bollywood diva : action, suspense & romance / Asha Bhosle, chant . **
; enr. 1957 – 1999.

Cote : 031.7 BHO

You’ve stolen my heart : songs from R. D. Burman’s Bollywood / Kronos Quartet ; Asha Bhosle, chant ; R. D. Burman, comp. .

Avec les participations de : Zakir Hussain, Wu Man.

Cote : 031.7 BHO

Magic moments / Lata Mangeshkar, chant.

Compilation

Cote : 031.7 MAN

The Nightingale of India / Lata Mangeshkar, chant . (The Golden Voices of Bollywood ; vol. 1. Rare gems from the 1950’s) . **
Compilation ; enr. 1951 – 1959.

Cote : 031.7 MAN

The Rough guide to Bollywood legends : vocal artistry from the king of Bollywood / Mohammed Rafi, chant . **
Compilation ; enr. 1957 – 1977.

Cote : 031.7 RAF

Livres

Tous les documents se trouvent à l’Espace Adultes.

Beauté indienne : le style Bollywood / Bérénice Geoffroy-Schneiter – (Assouline, 2004).

Montre les différentes représentations de la beauté féminine idéale en Inde, dans les oeuvres d’art anciennes comme dans l’esthétique des films produits dans les studios de Bollywood.

Cote : 791.436 GEO

Bollywood : dans les coulisses des Film Cities / Pierre Polomé ; illustrations de Virginie Broquet – (Ed. Du Rouergue, 2005).

Carnet de voyage en Inde à travers les cinéma populaire.

Cote : 791.436 POL

Il était une fois Bollywood / Jonathan Torgovnik, photos ; introduction de Nasreen Munni Kabir – (Phaidon, 2003).

Avec plus de huit cent films réalisés chaque année, l’Inde est le plus grand producteur de cinéma au monde. Son industrie cinématographique, Bollywood, est devenue un phénomène de société.
Cote : 791.436 TOR

6 – Pour en savoir plus …

Sites Internet

Il existe une quantité énorme de sites et de blogs sur l’univers de Bollywood.

Petite sélection :

http://www.arte.tv/fr/cinema-fiction/bollywood/764488.html

Toujours archivé sur le site d’Arte, un dossier comprenant interviews, portraits, bibliographie, liens Internet, …

http://www.filmigeek.net

En anglais. Un blog critique sur le cinéma indien avec la plus large part donnée au cinéma populaire. Chroniques, chronologies, index films et acteurs, listes de recommandations, liens, …

http://www.uiowa.edu/ incinema/index.html

En anglais. Pages de chroniques et notes critiques faites par un universitaire américain sur une centaine de films incontournables du cinéma populaire indien.

http://www.bollywhat.com/

En anglais. Pour tout savoir sur le sujet et devenir un « Bollywood addict » …

http://thirdfloormusic.blogspot.com/

http://partiessareesandmelodies.blogspot.com/

En anglais. Deux blogs axés sur les bandes originales des films de l’âge d’or de Bollywood (années 40 à 80).

Eléments bibliographiques

Articles :


- « Au-delà de Bollywood : le cinéma indien », par Aruna Vasudev in Bibliothèque(s) (Revue de l’Association des Bibliothécaires de France), n° 31 (mars 2007).

- « En Inde, la religion du cinéma : au-delà du kitsch de Bollywood », par Elisabeth Lequeret in Le Monde Diplomatique, août 2004.

- « Le cinéma populaire indien : un parfum d’opium … », par Joël Farges in Critique internationale (culture populaire et politique) 07, printemps 2000 (Ed. Presses de Sciences Po).

Travaux universitaires :


- « Les filmi geet : la grande passion indienne. La chanson du cinéma indien : quelles fonctionnalités, quelles significations ? », mémoire de DESS réalisé par Mlle Karthika Nair, Université Lyon II, 2000-2001.

http://www.indereunion.net/IREV/karthika/geet1.htm

7 – Chronologie sommaire

1896 : première projection cinématographique en Inde, à l’hôtel Watson de Bombay. Seulement six mois après la présentation de leur invention à Paris, les frères Lumière envoient deux opérateurs vers l’Australie : c’est à l’occasion de leur escale à Bombay que les Indiens découvrent le cinématographe.

1913 : premier film muet indien de fiction, dont le sujet est mythologique. C’est le départ d’une production artisanale prolifique, et de l’âge d’or du muet (nombre de films de cette époque ont disparu).

1929 : fondation près de Bombay de la Prabhat Film Company.

1930 : fondation à Calcutta de la New Theatres Ltd. (d’où sortira la première version de Devdas, en langue bengali).

1931 : naissance en Inde du cinéma parlant qui éradique presque instantanément les films américains des écrans. Premières comédies musicales (où les acteurs interprètent leurs chansons), inspirées du théâtre traditionnel et des grands mythes religieux fondateurs. Un discours politique fait également jour coïncidant avec l’affirmation du mouvement national indien.

1934 : création de la Bombay Talkies par le producteur Himansu Rai.

1940-1950 : émergence de producteurs indépendants et de réalisateurs qui vont souvent travailler jusque dans les années 60 et 70. Les séquences musicales sont préenregistrées et jouent le rôle le plus important des films. C’est l’âge d’or de la chanson et des mélodies. C’est aussi une période d’euphorie où la structuration de studios copiés sur le modèle d’Hollywood contribue à lancer le star-system indien ; la demande du public s’accroît conjointement au développement exponentiel des productions.

1947-1960 : renforcement d’une conscience politique après l’accession de l’Inde à l’indépendance. Désir de fédérer la nation. Film emblématique : Mother India (1957).

1960-1970 : l’inspiration est de plus en plus recherchée au-delà des frontières, avec des thématiques liées à la jeunesse et à l’exaltation des sens. La musique se teinte de couleurs rock, pop, jazzy, exotiques.

1970-1980 : l’âge d’or du cinéma commercial et d’action à Bollywood. Mise en avant de la figure du super héros masculin confronté à la violence urbaine (la star absolue de l’époque est Amitabh Bachchan). Le cinéma est devenu le divertissement majeur des masses urbaines et des populations rurales, et une sorte de tissu social. Le cinéma d’auteur vient loin derrière. La musique prend les ingrédients du funk puis du disco pour créer un son groove indien caractéristique.

Années 90 et 2000 : affirmation d’un style luxueux de productions qui se tournent vers un public occidental. Succès de films comme ceux de Mira Nair, ou par exemple de la dernière version glamoureuse à souhait de Devdas (2002). Musicalement la mélodie est de retour cherchant à continuer d’allier tradition et modernité, dans un son international plus dilué.