Compte-rendu de la réunion des Bibliothécaires Musicaux Franc-Comtois Lundi 23 Mai 2011 Centre Socio-Culturel de l’ESCAIE, Etueffont (90)

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  • 20 juin 2011
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Rencontres des Bibliothécaires Musicaux Franc-Comtois Lundi 23 Mai 2011
Centre Socio-Culturel de l’ESCAIE, Etueffont (90)

Ce lundi 23 mai, nous avons assisté à la rencontre bisannuelle des Bibliothécaires Musicaux Franc-Comtois. Organisée par les bibliothécaires musicaux de la Médiathèque départementale du Territoire de Belfort, la journée s’articulait de cette façon :

9 h 30 – 11 h 30 : Réunion réservée au comité des discothécaires de Franche-Comté

- Le catalogage est la description standardisée ou normalisée des documents. Question : Comment traitez-vous les notices de vos fournisseurs ?

- PMB un logiciel libre – Le nouveau choix de la MDP du Territoire de Belfort et de son réseau

11 h 30 – 12 h : Présentation de l’EISCAE par son directeur Stéphane Dalzon

12 h – 12 h 30 : Visite de la médiathèque d’Etueffont

14 h – 16 h 30 : La programmation des Eurockéennes 2011
Présentation des artistes qui se produiront au festival des Eurockéennes en juillet 2011

Intervenants : les deux programmateurs du festival, Kem Lalot et Christian Alex.

L’intérêt principal de cette journée résidait dans la présentation d’Isabelle Walter, bibliothécaire de la MDTB. Cette dernière nous a présenté la politique d’informatisation du réseau belfortin, mise en place par la MDTB depuis 2006.

En voici un compte rendu :

I. Le catalogage est la description standardisée ou normalisée des documents.

Question : Comment traitez-vous les notices de vos fournisseurs ?
En intervenant en premier, Joseph Ilana propose de dissocier cette première question et de l’aborder sous deux aspects :
1.Qualité des notices, faut il rester dans la norme ?

Le débat orienté en partie par Chantal Fontaines s’engage avec plusieurs avis différents, allant du puriste, qui ne peut voir une notice avec des incohérences et ceux qui n’ont plus assez de temps et qui valident les notices de nos fournisseurs, mêmes s’ils ont conscience des énormités qu’elles comportent.

Bien entendu, ce travail peut être mutualisé, automatisé, sous-traité, ou que sais-je encore, mais il faut que quelqu’un s’y colle à un moment ou à un autre.

Olivier Monnier intervient en disant que remplir une fiche de catalogage dans les règles de l’art est un travail que peu d’entres nous seraient capables de réussir. Heureusement que l’informatique est présent (« sourire général »).

En conclusion, tout le monde est quand même d’accord qu’il serait préférable que nos notices soient de qualité.

2. Traitement des notices de nos fournisseurs.
Je ne pense pas ici à la description bibliographique en elle-même (auteur, titre, éditeur, date), qui gagne certainement à cette externalisation, mais à l’indexation, qui est en générale erronée, ou inadaptée. Il en va de même des résumés.

Question : Faut-il passer du temps sur la notice ou passer plus de temps sur l’indexation du document ?

Il en ressort que le plus important et de bien connaître son document donc d’apporter une plus grande attention à l’indexation ce qui permettra de ranger le document à sa bonne place.

Enfin dernière remarque, c’est bien beau d’indexer, mais encore faut-il avoir derrière les outils qui permettent d’exploiter finement cette indexation.

II. Le réseau départemental du Territoire de Belfort et le SIGB PMB

Le projet initial de la MDTB et la solution PMB

Créer un catalogue commun aux bibliothèques du réseau afin de permettre aux habitants du département d’avoir un aperçu complet sur le fonds disponible dans tout le département. Avec bien sur la possibilité de faire venir l’ouvrage souhaité dans sa bibliothèque d’inscription.

La difficulté essentielle pour mettre en place ce projet était le financement. En effet les SIGB (systèmes intégrés de gestion des bibliothèques) payants proposaient des solutions clés en main mais les sommes demandées dépassaient de beaucoup le budget de la MDTB. Le logiciel libre était la solution. De plus cela correspondait aussi à un choix personnel des membres de l’équipe chargés du projet.

A ce moment là, en 2006, PMB est apparu naturellement comme le logiciel répondant à leurs besoins. Ces caractéristiques techniques, citées ci-dessous, permettent une grande souplesse de modification et d’adaptation pour quelqu’un maitrisant bien l’informatique. Son interface d’utilisation est très simplifiée permettant une manipulation aisée par tous les bibliothécaires du réseau (employés et bénévoles).

La Médiathèque départementale de son côté avait besoin de renouveler son logiciel et devait choisir entre passer à la nouvelle version payante de son SIGB professionnel (Aloes de la société Opsys) ou rester sous sa vieille version en attendant de passer elle aussi à PMB.
Dans le passé, plusieurs bibliothèques du réseau avaient protesté contre la différence de logiciel entre le réseau et la MDTB, le choix du libre est donc apparu plus correct.

Qu’est ce que PMB ?

Créé en 2002-2003 par le directeur de la BM d’Agneaux, ce logiciel libre s’est installé progressivement comme un des plus utilisés en France (il gère actuellement des bibliothèques ayant 300 000 notices).

Sous licence CeCiLL, 100% web, sous plateforme Apache avec PHP et MySQL, fonctionnant aussi bien sous Linux que sous Mac ou Windows, il est gratuit au téléchargement et à l’installation.
Mais la société chargée de son développement, PMB service, offre diverses prestations payantes :

– formation

– installation

– adaptation

– maintenance

– hébergement.

Ce SIGB gère l’Unimarc pour le catalogage et la Z39.50 ainsi que l’ISO 27.09 pour les importations de données.

Très orienté web 2.0, PMB offre un opac interactif ou le lecteur peut consulter son compte, faire des recherches mais aussi faire des demandes, faire des remarques et critiques sur des documents (interface de gestion de validation par les bibliothécaires).

Pour le module de gestion, 7 onglets sont présentés :

– Circulation (prêt/retour)

– Catalogage

– Autorités

– Editions

– DSI (diffusion sélective de l’information)

– Acquisition

– Administration

Le plan de développement

1ere étape : former l’équipe de la MDTB en faisant intervenir PMB service.

2eme étape : former le réseau en assurant eux mêmes les formations.

3eme étape : homogénéiser les pratiques de travail du réseau. Création d’un comité de réflexion.

4eme étape : installation du logiciel dans les premières bibliothèques volontaires.

5eme étape : créer une assistance contre une petite participation financière des communes.

6eme étape : suivre l’évolution du logiciel en installant les nouvelles versions puis en formant le personnel des bibliothèques.

7eme étape : Mettre en place un groupe de travail pour établir un cahier des charges des évolutions nécessaires à la MDTB

8eme étape : Passage de la MDTB sur PMB

9eme étape : Mise en commun des catalogues.

Premiers problèmes rencontrés :

– Aucun personnel supplémentaire ni participation d’une société au projet. Seulement 3 membres de l’équipe doivent le mettre en place. Le projet aurait du s’achever en 2012 mais le chantier a prit du retard.

– Techniquement chaque bibliothèque doit disposer d’un matériel puissant et d’une ligne internet ADSL fiable ce qui n’est toujours pas le cas aujourd’hui.

– Certaines réticences des bibliothécaires du réseau et de la MDTB devant le projet.

Les avancées :

-L’équipe a été formée mais le temps a passé et l’utilisation du logiciel reste peu courante parmi les membres de l’équipe. Une nouvelle formation sera nécessaire pour le plus grand nombre.

– Le personnel des bibliothèques du réseau change assez souvent, de nouvelles formations sont programmées chaque année. De plus une assistance à l’utilisation téléphonique est à disposition.

– Le comité de réflexion sur l’homogénéisation des pratiques a rendu ces dernières conclusions en début d’année. Le résultat de leur travail est actuellement déjà en fonctionnement ou en cours de validation.

– Actuellement 23 bibliothèques sont équipées du logiciel, 6 souhaitent s’équiper d’ici peu, 3 ne sont pas informatisées et ne montrent aucune volonté de le faire, 1 bibliothèque reste réticente.

– Grace à l’utilisation d’un Dynds (qui permet de surpasser le problème du changement automatique des adresses IP), nous pouvons nous connecter sur la plupart des bases du réseau pour y faire la maintenance ou finaliser les échanges de notices (la mairie doit cependant accepter d’ouvrir son accès par le biais du port 80). L’assistance passe aussi par des déplacements sur lieu quand nécessaire.

– Le logiciel a changé de version plusieurs fois depuis le début des projets mais seules les versions stables sont installées.

– La MDTB a commencé à se retrouver pour étudier ce qui manque sur PMB. C’est en cours.

– Un premier essai de catalogue en ligne pour la MDTB et ses 2 annexes a été réalisé mais la mise à jour pose un problème.

– Actuellement nous nous orientons sur l’utilisation des connecteurs externes pour permettre au public la consultation des catalogues car l’utilisation d’une seule base pour tous parait trop compliquée (chaque bibliothèque ayant ses propres tarifs de prêt).

Bémols à ce type de proposition :

Pourquoi PMB ? Des solutions libres alternatives existent comme le SIGB Koha. Le choix fait en 2006 par la MDTB n’est peut être plus aujourd’hui le plus pertinent.

Il semble toujours délicat de conseiller à des bibliothèques de façon arbitraire des SIGB privés et payants mais il en est de même quand l’on offre un monopole à un prestataire certes issu du « libre » mais tout de même privé.

Ce chantier d’informatisation à marche forcée d’un réseau départemental représente un coût certain, financièrement et surtout humainement. La charge de travail semble colossale quand elle est ramenée à la taille du réseau haut-saônois. Cependant, une réflexion pourrait être lancée dans le cadre de la refonte du projet d’établissement et la remise à plat de nos missions.

Conclusion :

Si l’on ramène ce type de réflexion à d’autres médiathèques départementales ou intercommunales, il est clair qu’une solution de ce type serait envisageable. Installer un logiciel gratuit et en assurer la maintenance tout en finançant une partie du matériel informatique permettraient sans doute à des médiathèques départementales ou intercommunales de voir leur réseau s’informatiser plus rapidement.
Cela aurait pour avantage de professionnaliser plus rapidement ces réseaux, de les moderniser car PMB permet, en plus de sa fonction de SIGB, clairement de développer des outils de communication efficients et simples à utiliser pour de petites structures. De plus l’idéal à moyen terme, de catalogues départementaux unifiés apparait moins utopique avec ce type d’outils.

III. Présentation de l’EISCAE

Après cette très intéressante mise en perspective de la politique d’informatisation du réseau de la Médiathèque départementale du Territoire de Belfort, nous avons pu assister à la présentation de l’EISCAE par son directeur Stéphane Dalzon.

Le Centre Intercommunal Socioculturel « EISCAE » de la Communauté de Communes du Pays Sous Vosgien est chargé de la mise en œuvre de la politique sociale, éducative et culturelle de la communauté de communes, fondée initialement en 1998.

L’EISCAE est d’abord un bâtiment bien connu de la population qui regroupe actuellement :

- une salle de spectacle,

- une médiathèque,

- la halte garderie,

- une salle associative

- la place du marché de terroir

Il est officiellement depuis 2003, un Centre Socioculturel habilité par la CAF de Belfort et la Direction de la Cohésion sociale (DDCSPP, anciennement service Jeunesse et Sports) et reconnu par le Conseil Général. Ses objectifs majeurs tendent aujourd’hui à réhabiliter tout particulièrement le rôle et la participation des habitants comme acteurs et auteurs de la dynamique locale, au sein de l’EISCAE, en complément des initiatives locales portées par les associations.

L’Eiscae, son centre, sa médiathèque, sont de bels exemples de la qualité de services mis en place grâce à la mise en commun de moyens intercommunaux.

Après la pause déjeuner, nous avons assisté à la présentation de la programmation 2011 du festival des Eurockéennes de Belfort. Son co-programmateur Kem Lalot, nous a commenté cette affiche en son et lumière dans le bel amphithéâtre de l’Eiscae. Nous avons trouvé surtout fort intéressant de pouvoir dialoguer et le questionner sur la politique artistique du festival. Pour ne rien gâcher, nous avons eu la primeur de quelques infos exclusives ainsi que des explications sur la nouvelle disposition technique des différentes scènes.

Un grand merci à l’Accolad, à toute l’équipe de la MDP90 pour cette journée très enrichissante !!

Et un merci particulier à Isabelle Walter de la MDP90 pour le partage de son support d’intervention.

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