Introduction
Le Fado « ivrogne et vagabond » est né au début du XIXè siècle, dans les ruelles du Barrio Alto et de l’Alfama, quartiers populaires de Lisbonne. La réputation sulfureuse de cette musique nocturne est liée à ce premier public : prostituées, marins, marginaux, mauvais garçons de ces vieux quartiers de la capitale portugaise.
Ses origines sont nombreuses et encore controversées : Vient-il du Lundum brésilien (mélange de rythmiques noires importées par les esclaves africains) ou de la modinha (musique de cour portugaise) ? Descend-il des joutes oratoires des troubadours, présents depuis le XIIè siècle dans le sud de l’Europe ? Est-il un héritage des chants arabes et juifs ? Les Portugais préfèrent l’idée selon laquelle, le fado, ce chant profond du manque, a été colporté par les marins au long cours. Il semble que ce soit un peu tout cela à la fois.
A l’instar du flamenco pour l’Espagne ou du tango pour l’argentine, le fado est devenu la musique emblématique du Portugal : il exprime l’âme de son peuple, l’odeur de sa terre. Il est l’expression même de la saudade lusitanienne, grande constante de l’âme portugaise qui désigne un mélange de regret et de désir, sentiment nostalgique teinté de sensualité et de fatalisme, qui rend sensible l’absence. Plus qu’un chant, c’est une complainte qui interroge un destin contre lequel on ne peut rien. Le terme » fado » est d’ailleurs issu du latin fatum (l’inéluctable destin). L’amour inaccompli, la jalousie, la nostalgie des morts et du passé, la difficulté à vivre, le chagrin, l’exil… en sont les thèmes récurrents.
Le chanteur soliste, homme ou femme (fadista) est traditionnellement accompagné par deux guitaristes. L’un joue de la guitarra : guitare au son métallique en forme de poire, typiquement portugaise, de la famille des cistres ; l’autre de la viola : guitare espagnole classique.
« Le fado est né un jour
Où le vent soufflait à peine
Où le ciel et la mer se confondaient
Sur le pont d’un voilier
Dans le cœur d’un marin
Qui était triste et chantait. »
José Regio
Livres sur le Fado
CASTELO-BRANCO Salwa El-Shawan, Voix du Portugal, Actes Sud, 1997. Cote : 781.746 9 CAS
LAFAYE Jean-Jacques, Amalia : le fado étoilé, Mazarine, 2000. Cote : 781.746 9 LAF
MORTAIGNE Véronique, Portugal : Fado : chant de l’âme, Chêne, 1998. Cote : 781.746 9 MOR
Livres sur le Cap Vert
LOUDE Jean-Yves, Cap-Vert : un voyage musical dans l’archipel, photographies de Viviane Lièvre, La Passe du vent, 1999. Cote : 781.766 58 LOU
MORTAIGNE Véronique, Cesaria Evora : la voix de Cap-Vert : biographie, Actes Sud, 1997. Cote : 781.766 58 MOR
Musique du Portugal
Portugal : musiques traditionnelles de l’Alentejo, Manuel Bento, Perpetua Maria, Francisco Antonio, Lionel dos Anjos Guenneiro, Sunset France : Auvidis, 1987. Cote : 071.1 POR
Portugal : Traos-os-Montes : chants du blé et cornemuses de berger, Anne Caufriez, collecteur ; Antonio Evangelista Marao, Antonio das Horas de Sousa, Adelia Garcia, José Franclino, Radio-France : Harmonia Mundi, 1993. Cote : 071.1 POR
Musique du Portugal en vinyles
AFONSO José, Enquanto ha força, L’escargot.
Portugal : Traos-os-Montes : chants du blé et cornemuses de berger, Ocora.
RODRIGUES Amalia, Disque d’or, Columbia.
RODRIGUES Amalia, Lagrima, Columbia.
RODRIGUES Amalia, Ses plus grands succès, Pathe Marconi.
TROVANTE, Sepes, Pathe.
Anthologie du Fado traditionnel
As Senhoras do Fado : Les grandes dames du Fado Lisboa 1925 – 1945, Iris Musique, 1998. Cote : 071.1 ANT
Fado & fadistas, Amalia Rodrigues, Maria Dilar, Miguel Capucho, Madelena de Melo, Antonio Menado…, Iris Music, 2001. Cote : 071.12 ANT
Fado : 1950 – 1999, Night & Day, 2000. Cote : 071.2 ANT
Queens Of Fado, Amalia Rodrgues, Maria Ana Bobone, Cristina Branco, ARC Music, 2000. Cote : 071.2 ANT
Fernanda Maria, Fado…fados !
Tantôt poignante, tantôt enjouée la voix de F. Maria règne sur le fado de la Mouraria, quartier populaire du vieux Lisbonne. Elle partage dans ce disque la vedette avec trois artistes chevronnés : la tendre Maria-Gloria Guedes, la passionnée Lucinda Sobra et le ténébreux Helder Antonio.
Fado … fados !, Fernanda Maria, Helder Antonio, Maria-Gloria Guedes, Lucinda Sobral, Arion : Auvidis, 1989. Cote : 071.1 POR
Les larmes de Lisbonne
Dans cet enregistrement, Paul Van Nevel et l’Ensemble Huelgas explorent avec des fadistas contemporains la saudade, cette fameuse mélancolie de l’âme, que l’on retrouve dans toute la musique portugaise de la Renaissance au fado populaire d’aujourd’hui.
Les Larmes de Lisbonne : Tears of Lisbon : Musique traditionnelle Portugaise:Fado, Pauk Van Nevel ; Ensemble Huelgas ; Béatriz da Conceiçao, vocals ; Antonio Rocha, vocals ; José Manuel,guitarra portuguesa ; José Antonio, viola, Sony Music, 1996. Cote : 071.1 POR
Le Fado Traditionnel
Amalia Rodrigues
La dame en noir, toujours enveloppée dans son immense châle, reste pour beaucoup d’auditeurs l’essence même du fado.
Née en 1920 à Lisbonne, elle vécut son enfance dans la pauvreté. Sa carrière commencée en 1939 connaît rapidement un succès foudroyant. Jusqu’aux années cinquante, elle s’immerge dans l’univers du fado. Ensuite tout en poursuivant ses interprétations magistrales de fados traditionnels, elle enrichit son répertoire de nouveaux fados d’auteurs contemporains. Les années soixante , marquée par sa collaboration avec le compositeur français Alain Oulman, voient s’épanouir la pleine maturité de son talent et sa reconnaissance internationale.
Amalia apporte plusieurs innovations dans sa façon de chanter le fado. Elle utilise des procédés (mélodiques et rythmiques) tels que l’ornementation, le rubato et le glissando pour accentuer l’émotion et la signification des mots et réaliser ce que l’écrivain David Mourao-Ferreira a appelé « la suprême alliance entre la voix, les mots et la musique. »
Lors de son décès en octobre 1999 le pouvoir décréta trois jours de deuil national et lui fit des funérailles dignes d’un chef d’état.
RODRIGUES Amalia, A Rainha do Fado : La Reina del Fado, Blue moon, 1998. Cote : 071.2 ROD
RODRIGUES Amalia, Fados e guitarradas au Portugal, Accord, 1989. Cote : 071.2 ROD
RODRIGUES Amalia, Raizes, Camarillo Music, 1992. Cote : 071.2 ROD
Fernando Machado Soares : le fado de Coimbra
Coimbra ville universitaire est l’autre pôle du monde du fado. Elle a développé une tradition vocale et instrumentale distincte uniquement masculine, synthèse de différents éléments : la musique traditionnelle apportée par les étudiants de leur région natale, le style du bel canto italien, une influence marquée de la musique érudite et de la poésie et bien évidemment le fado de Lisbonne. Fernando Machado Soares est l’un des chefs de file de cette école. De sa voix puissante et douce, très timbrée, à la limite parfois du grandiloquent et du pathétique, il évoque un univers poétique, lyrique, profondément original.
MACHADO SOARES Fernando, Le Fado de Coimbra : Portugal, Ocora, 2001. Cote : 071.2 MAC
Carlos do Carmo : Un parfum de fado vol. 6
Fils unique de la grande fadiste Lucida do Carmo, Carlos do Carmo est né à Lisbonne en 1939. De sa voix chaude et profonde il interprète à la fois le fado traditionnel et le fado-chanson, genre plus contemporain.
CARMO Carlos do, Un parfum de Fado : Portugal. vol.6, Sunset France : Movieplay. Cote : 071.1 CAR
Armenio de Melo & José-Maria Nobrega, Un parfum de fado vol. 5 : fado instrumental
Pendant les soirées de fado, il est de tradition que les intervalles entre le passage des chanteurs soient musicalement comblés par des intermèdes instrumentaux. Ces moments privilégiés sont l’occasion où, libérés du strict rôle d’accompagnateurs les musiciens peuvent développer librement leurs sens de l’improvisation.
MELO Arménio de, Un parfum de fado : fado instrumental. 5, Sunset France : Auvidis, 1993. Cote : 071.1 MEL
VILLAR Maria José & PIMENTEL Joaquim, Fados do Fado, Movieplay, 1998. Cote : 071.2 VIL
Les nouvelles voix du Fado
Cristina Branco
Née en 1972, C. Branco est venue au fado par hasard. Comme tous les jeunes portugais nés avec la Révolution des Œillets, elle est longtemps restée réfractaire à cette musique dont elle avait une vision rétrograde et anachronique. Mais le jour de ses dix huit ans, son grand-père lui offre un disque de chansons inédites d’Amalia Rodrigues ; elle découvre alors sous un jour nouveau l’émotion, la force des sentiments, la passion contenus dans cette vieille musique. Depuis ce temps, elle participe au retour à la lumière du fado qu’elle revitalise par l’authenticité et l’expressivité de son interprétation.
BRANCO Cristina, Corpo illuminado, Universal, 2001. Cote : 071.2 BRA
BRANCO Cristina, Murmurios, Empreinte Digitale, 1999. Cote : 071.2 BRA
BRANCO Cristina, Post scriptum, Numen, 2000. Cote : 071.2 BRA
Misia
Misia est née à Porto mais c’est à Barcelone, où elle séjourne quelques années, qu’elle ressent le désir profond de chanter le fado et de lui redonner un éclat perdu depuis que la dictature de Salazar en avait fait l’un des emblèmes culturels. Elle va apporter au fado une nouvelle jeunesse en y intégrant de nouveau instruments (violoncelle, piano), de nouvelles couleurs en sollicitant nombre de jeunes écrivains contemporains. Grande admiratrice d’Amalia Rodrigues, on a pu dire qu’elle en était l’héritière la plus légitime. Elle assure pleinement le précieux et écrasant héritage de la diva disparue – hommages, reprises, etc. – tout en persistant à suivre sa propre voix.
MISIA, Garras dos sentidos, WEA Europe, 1998. Cote : 071.2 MIS
MISIA, Paixoes Diagonais, Erato Disques, 1999. Cote : 071.2 MIS
MISIA, Tanto menos tanto mais, Ariola : BMG, 1995. Cote : 071.2 MIS
Madredeus
Groupe formé à Lisbonne au milieu des années 80 autour de Teresa Salgueiro, chanteuse à la voix d’une pureté cristalline, héritière de la tradition du fado. Partant des origines Madredeus a su moderniser le fado par l’apport de sonorités actuelles, new-wave notamment, en introduisant le souffle feutré d’un synthétiseur à côté des instruments acoustiques.
Le cinéaste allemand Wim Wenders, séduit par leur musique, leur confie en 1995 la musique de son film » Lisbon story », qui leur permettra d’accéder à la notoriété internationale.
MADREDEUS, Existir, Emi, 1995. Cote : 071.2 MAD
MADREDEUS, Movimento, EMI, 2001. Cote : 071.2 MAD
MADREDEUS, O espirito da paz, Emi, 1995. Cote : 071.2 MAD
MADREDEUS, O Paraiso, EMI, 1997. Cote : 071.2 MAD
Bevinda
Portugaise de France, Bevinda, de sa voix sensuelle et pénétrante redonne corps au fado et à ses rythmes traditionnels disparus de la mémoire des jeunes Portugais de l’hexagone. Auteur, compositeur, interprète et grande voyageuse elle mélange les genres et enrichit ses racines portugaises de sonorités orientales, brésiliennes et cap-verdiennes. Pas étonnant que ses chansons soient aussi une invitation au voyage.
BEVINDA, Chuva de anjos, Celluloid France, 1999. Cote : 071.2 BEV
BEVINDA, Pessoa em pessoas, Mélodie, 1997. Cote : 071.2 BEV
BEVINDA, Terrra e ar, Mélodie, 1996. Cote : 071.2 BEV
Mariza
Mariza a débuté sur la scène du » Tribute to Amalia Rodrigues » et reçoit en 2001 le prix de la meilleure voix du fado. Ses origines – elle est née au Mozambique – son physique et son look, sa voix grave et sensuelle apporte un vent de fraîcheur au nouveau fado.
MARIZA, Fado em mim, World connection, 2001. Cote : 071.2 MAR
Dulce Pontes
Artiste très populaire, à la carrière internationale, Dulce Pontes chante un fado revisité et métissé, qui reprend des chansons populaires portugaises mais aussi des ballades rock aux intonations anglo-saxonnes ou new-age.
PONTES Dulce, O primeiro canto, Polydor, 1999. Cote : 071.2 PON
AFONSO Joào, Barco voador, Universal Music, 1999. Cote : 071.2 AFO
Fado tropical : le chant du Cap Vert
Poussières d’îles battues par les vagues de l’Atlantique et désolées par la sécheresse, le Cap Vert a connu cinq siècles de colonisation portugaise jusqu’à l’indépendance de 1975.
Son identité musicale et poétique s’est forgée à travers les vicissitudes de l’exil, seul moyen pour ses habitants d’échapper aux rigueurs d’une terre ingrate. La saudade a pris au Cap Vert la forme du départ, moment désiré et craint, où l’on pense à ceux qui restent et à comment on va les retrouver un jour. L’absence, le mal du pays, le déchirement des séparations et la joie des retrouvailles, s’incarnent dans la morna, chant doux et mélancolique, et dans la coladeira, plus dansante et enjouée. Au début des années 90, Césaria Evora » la diva au pieds nus » du Cap Vert va répandre dans le monde entier les mélopées langoureuses de son pays. Chanteuse de bar et de gargotte pendant trente années de vaches maigres, elle connaît ses premiers succès internationaux la cinquantaine passée. Elle devient tout à coup la première femme africaine à vendre autant de disques çà travers le monde. Le public occidental découvre, bouleversé, l’émotion et l’infinie nostalgie contenues dans sa voix profonde et chaleureuse.
Anthologie
Adventures in Afropea. 3, Afro-Portugal telling stories to the sea, Bonga, Vum Vum, Césaria Evora…, WEA Music, 1995. Cote : 017.2 ANT
Cape Verde, Ana Firmino ; Tito Paris ; Boy Gé Mendes…, Harmonia mundi, 1999. Cote : 017.2 ANT
Douceur du Cap Vert, Césaria Evora ; Tito Paris ; Bana …, Sony Music, 1998. Cote : 017.2 ANT
Indépendencia ! : 1975 – 1995 : Cap Vert, Angola, Guinée-Buissau, Mozambique, Sao Tomé & Principe, Césaria Evora ; Bonga ; Sum Alvarinho…, Mélodie, 1995. Cote : 017.2 ANT
O espirito de Cabo Verde = L’esprit du Cap Vert, Cesaria Evora ; Bau ; Boy Gé Mendes…, Lusafrica, 1998. Cote : 017.2 ANT
Raiz de Djarfogo : Cap Vert : Traditions de l’Ile de Fogo, Harmonia mundi, 1999. Cote : 017.1 CAP
Artistes
BANA,Gira sol ; Ramiro Mendez,guitares éléctriques,acoustique & cavaquinho ; Carlos Monteiro « Kalu »,batterie & percussion ; Djim Job,basse. – Iris Musique, 1998. Cote : 017.2 BAN
BAU Ruferio Almeida, Blimundo, BMG, 2000. Cote : 017.2 BAU
BAU Ruferio Almeida, Inspiraçao, Lusafrica, 1998. Cote : 017.2 BAU
Cabo Verde Show, Liberdade ; Joana, Desde quel dia… Cote : 017.2 CAB
CHANTRE Teofilo, Rodatempo, Lusafrica, 2000. Cote : 017.2 CHA
EVORA Césaria, Cabo Verde, BMG, 1997. Cote : 017.2 EVO
EVORA Césaria, Café Atlantico, BMG, 1999. Cote : 017.2 EVO
EVORA Césaria, Cesaria, BMG, 1995. Cote : 017.2 EVO
EVORA Césaria, La Diva aux pieds nus Cote : 017.2 EVO
EVORA Césaria, Miss Perfumado, Arcade France, 1992. Cote : 017.2 EVO
EVORA Césaria, Sao Vicente di Longe, BMG, 2001. Cote : 017.2 EVO
FRANCA Lena, Amornado, Wagram Music, 1999. Cote : 017.2 FRA
HERMINIA, Coraçon leve, Mélodie, 1998. Cote : 017.2 HER
LOBO Ildo, Intelectual, BMG. Cote : 017.2 LOB
PARIS Tito, Graça de tchega, chant et guitare, Mélodie, 1996. Cote : 017.2 PAR 2
SIMENTERA, Raiz, Mélodie. Cote : 017.2 SIM
TITINA, Titina chante B.Leza : Musica de Cabo Verde, Mélodie. Cote : 017.2 TIT