Musique en bibliothèque : la fiancée du pirate ? (pour lire l’article complet ouvrir ou télécharger le fichier ci-associé)

  • Par administrateur
  • 6 juillet 2007
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La question n’est pas tant aujourd’hui de savoir ce que ces bibliothèques seraient en droit de faire en matière de nouveaux services aux usagers (numérisation des collections pour une consultation sur place, services de téléchargements à distance…), que d’essayer de comprendre ce qui est en jeu à travers les nouveaux usages d’écoute et de partage de la musique, et de quelle manière elles pourront dans le futur remplir leur mission essentielle : documenter musique au service de leurs publics.

Si c’est bien la notion d’oeuvre ou de création qui est ré-interrogée aujourd’hui, une autre question tout aussi essentielle, est celle de la place de l’oeuvre et des créateurs dans nos sociétés, dans nos villes ou dans nos quartiers.

(cf. La Fiancée du pirate (1969) un film de Nelly Kaplan)

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Plan détaillé de l’article

Des années 1970 à la fin des années 1990 les bibliothèques musicales ont permis aux amateurs de musique de construire et de varier leur goût pour la musique. Ces fiançailles se déroulaient à l’ombre du régime de la copie privée. Douce piraterie dira-t-on, qui n’a jamais mis en péril l’équilibre économique de la filière musicale, bien au contraire : les bibliothèques pouvaient être perçues comme de véritables vivier de mélomanes.

Seulement aujourd’hui le goût de l’aventure est ailleurs : l’accès à des ressources musicales qui semblent illimitées sur Internet célèbre de nouvelles fiançailles auxquelles les bibliothèques sont à peine conviées.

A) Une nouvelle façon d’écouter la musique

1) L’écoute : être infidèle à l’oeuvre ?

Si l’on dit que la vérité avance voilée, on pourrait ajouter que la musique n’existe que si elle est dérobée. Acte de piratage ? Oui en ce sens que chaque écoute altère l’oeuvre, en fait autre chose, jusqu’à devenir méconnaissable si cette écoute est marquée par de nouveaux outils qui permettent de filtrer ou transformer les sons. Instrumentalisations de l’écoute, qui sont autant de « stratégies de mise en disposition de soi-même » Antoine Hennion.

2) L’écoute : se laisser absorber par l’oeuvre, et savoir différer

Si en bibliothèque nous sommes du côté des auteurs, des compositeurs, des interprètes, rappelons que nous sommes aussi du côté des lecteurs, des auditeurs. De ceux qui introduisent, créent la différence, le décalage dans l’oeuvre.

3) La partition : le passage à l’oeuvre jouée

4) Le disque : le passage de l’oeuvre à l’enregistrement

5) De la collection de disques au fantasme de complétude

6) La culture ? Se donner une vue d’ensemble ? Comprendre les relations de voisinage entre les oeuvres ?

7) La valeur de l’objet se déplace du disque au dispositif d’écoute

Si l’on a pu concevoir jusque dans les années 2000 le disque comme « médiateur principal de ce qu’est l’activité musicale » ou comme « révélateur privilégié de ce que sont les modalités du goût aujourd’hui », il faut bien reconnaître qu’Internet, à travers tous les dispositifs qui lui sont associé, est en passe de devenir le médiateur principal de l’activité musicale. Principal, et non pas exclusif.

8) Une écoute domestique… qui envahit l’espace public ?

B) Toucher à la musique, partager ses écoutes…

Aux marque-pages familier des bibliothécaires, succèdent des outils « marque-plages ».

1) Echanger ses écoutes

La richesse des dispositifs d’écoute est donc celle de marquer les oeuvres, les écoutes. La richesse d’Internet est non pas tellement d’échanger les oeuvres (d’où la rengaine sur le piratage) que d’échanger ses écoutes ou ses lectures d’une oeuvre ou dans l’oeuvre.

http://www.lastfm.fr/about/

http://www.blogmusik.net/

2) Mobilité, fluidité de l’information, des contenus…

A travers cette mobilité / fluidité la musique s’inscrit dans un réseau, se retrouve de moins en moins de façon isolée, mais emportée par un courant (au débit de plus en plus puissant), un flux, au milieu d’autres musiques, au milieu des discours que l’on peut porter sur elle, mais aussi au milieu d’autres contenus.

C) Notre métier chiffonné ?

1) La digitalisation des connaissances

2) Sacrifier le disque face au livre : naïveté d’une hypothèse légitimiste

« L’idée de la lecture finit par se dissocier de celle de livre matériel, pour renvoyer à celle de rencontre, laquelle peut tout à fait s’opérer avec un objet immatériel. » Pierre Bayard

3) Les facilités d’écoute rattrapent aujourd’hui les facilités d’écriture et de lecture

Virtual DJ
http://ccmixter.org/

4) Dérive de l’écoute dans l’oeuvre

D) Comment reprendre la main ?

1) Numériser nos collections ?

a) Numérisation des phonogrammes tombés dans le domaine public ?

b) Numérisation des phonogrammes dont une instutition culturelle ou audiovisuelle est considérée comme producteur associé ou intégral

http://www.ina.fr/archivespourtous/

Extranet de la Cité de la musique

c) Numériser les collections courantes en bibliothèque ? Lié, à ce jour, au seul service de consultation sur place ?

« Tout ce qui est techniquement possible n’est pas forcément légal ».

d) Base de donnée musicale constituée par nos soins (développement du fonds local)

2) S’abonner à des ressources musicales disponibles en ligne ?

a) Bases de données musicales : Une offre alternative propre aux bibliothèques ?

Exemple 1 : Naxos

Exemple 2 : Ithèque

Exemple 3 : Tempolia / Euclydia

www.les-independants.com

b) S’abonner à des ressources documentaires musicales

Le Grove sur Internet : www.grovemusic.com

3) Entrer de plein pied « l’âge de l’expressionnisme généralisé » ?

Outil n° 1 : Fils RSS

Ex. de http://www.netvibes.com/

Outil n° 2 : Podcast (baladodiffusion)

Outil n° 3 pour recevoir de l’information : les blogs

Moteur de recherche qui indexe les blogs et leur contenu :

http://technorati.com/

http://biblio.wikia.com/wiki/Biblioblogs

Ex. Mediamus, un blog musical

http://mediamus.blogspot.com/

Outil n° 4 : wiki

http://fr.wikipedia.org/wiki/Portail:Musique

Nous entrons à la suite de nos usagers dans l’âge de « l’expressivisme généralisé ».

Conclusion générale :

a) Mutualiser ?

b) Rechercher une abondance de solutions : le tournis de l’offre documentaire

c) En attendant les premiers frémissements de la loi (ses décrets…), nous connaissons déjà le vertige du saut à l’élastique.

Devenir des contorsionnistes de l’information ?

Tester l’élasticité de notre cadre juridique ?

Puisque nous ne pouvons plus donner accès aux oeuvres, pourquoi le pas donner accès aux auteurs eux-mêmes ?

d) La fin de l’amateurisme

e) Les bibliothèques face aux îles désertes de l’Internet

Arsène Ott