La bibliothèque publique aujourd’hui : nouveaux services, nouvelles compétences

  • Par administrateur
  • 15 décembre 2009
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Compte rendu rédigé par Jean Palomba

Objectifs : appréhender les évolutions récentes les plus marquantes du contexte dans lequel s’exerce le métier de bibliothécaire. Mesurer la nécessité de définir et de mettre en œuvre de nouvelles pratiques professionnelles. Enrichir sa réflexion au regard d’expériences significatives menées en France et à l’étranger.

Programme : LA BIBLIOTHÈQUE PUBLIQUE AUJOURD’HUI : UN NOUVEL ENVIRONNEMENT (politique et administratif, sociétal, social et culturel, technologique) / LA BIBLIOTHÈQUE PUBLIQUE AUJOURD’HUI : UN NOUVEAU MODÈLE ? (lieu de culture , de loisir, d’information, de formation. Mais aussi…de rencontre, de sociabilité, de plaisir. Espaces, service, collections, mutualisation et partenariats, « dissémination ».

Par : Catherine Clément, directrice du développement culturel de la ville d’Argenteuil et Aline Girard, directrice département de la coopération – BNF

Puis table ronde sur LA BIBLIOTHÈQUE PUBLIQUE AUJOURD’HUI : UN NOUVEAU MÉTIER EXERCE PAR UN NOUVEAU PROFESSIONNEL, avec :

Les intervenants précédents ainsi que Matthieu Rochelle, directeur de la BDP des BDR, Sophie Perrusson, directrice de la bibliothèque de Levallois, José Cucurullo, directeur des médiathèques de Cannes.

Brève introduction de Jenny Rigaud (conseiller formation, animatrice du pôle compétences bibliothèque et centres documentaires – ENACT Nancy (École Nationale d’Application des Cadres territoriaux de N)) : elle présente tout un programme de formation sur les mutations et les enjeux émergents)

1/ L’intervention du duo de première partie :

But : provoquer des questions, réflexions.

A/ TENDANCE ET ÉVOLUTION des conception, place et missions de la bibliothèque.

Mise en perspective de la bibliothèque comme un outil. 1976 : création de la DLL, direction du livre et de la lecture. (Rattachement des bibliothèques au ministère de la culture. Elles passent du champ éducatif au champ culturel.) Missions : formation, information, éducation, loisirs.

Politique de lecture publique, qu’est-ce ?
Une politique pour « un service public de lecture » de la médiathèque. Promotion de développement de la recherche. Mais la bibliothèque est-elle la seule concernée ? Une politique de lecture, n’est-ce pas trop restrictif ?
Aujourd’hui, la bibliothèque est au carrefour d’un ensemble de politiques d’insertion, éducation, formation, sociale… il s’agit de redéfinir le champ politique d’intervention de la bibliothèque. Sortir de la politique culturelle pour aller vers le social.

2002 : les ¾ des communes de France sont en intercommunalité. 45 millions d’habitants sont donc répartis sur des territoires intercommunaux . Ces intercommunalités héritent donc de la compétence « culture ». Et 45% des dépenses de l’intercommunalité concerne la lecture publique. (cf Emmanuel Néguier, synthèse sur « problématique de l’intercommunalité »). Nombreux sont les impacts liés à ce changement, car le territoire bouge. Aussi le public. On passe de la ville à l’agglomération.

Difficulté d’appréhender les publics dans ce contexte (en dehors de la banque de prêt). On n’en a qu’une vision restrictive. A peine 30% de la population est inscrite en bibliothèque. Vision restrictive du public. L’enjeu de cette conséquence : s’adresser à tous ces publics de l’agglomération qu’on a jamais vus.

La question de la définition des publics et des territoires.

La logique de la concurrence.

Le service public va donc s’effectuer dans un environnement de plus en plus concurrentiel.

La concurrence externe :
Grandes surfaces spécialisées ou pas (FNAC, Leclerc…), vente en lignes (1er modes d’accès aux biens culturels), téléchargements. Accès aux biens + rencontres événementielles (ex : FNAC ayant aménagé leur espace avec des coins de lecture gratuite). Il est toujours plus facile, selon le duo d’intervenantes, de pousser la porte du Leclerc que celui de la médiathèque.

La concurrence interne (cf enquête du CREDOC) : Amélioration des espaces et des services rendus par les bibliothèques universitaires et les CDI . Les 20-24 ans désertent les BM pour leur préférer les BU. Manque de réseau des BM. De plus, les BM se concurrencent entre elles (centre / périphérie). Les BMVR nouvelles entraînent une chute de la fréquentation des autres bibliothèques.

Effet pervers :

Concurrence + situation financière contrainte, endettement , hausse de la fiscalité locale (+9% à Argenteuil).

Résultat : les élus regardent plus que jamais la manière dont l’argent public est dépensé. Car il y a un gros impact de la masse salariale sur les budgets (ex : elle constitue 70% du budget de fonctionnement d’Argenteuil).

Ambiance : rendre des comptes. Qui fait quoi ? Pourquoi autant d’agents dans les bibliothèques ?

Contrainte : mutualisation des ressources et des moyens, y compris des ressources humaines. D’où l’intérêt financier stratégique que représente l’intercommunalité.

Évaluation : c’est l’exigence actuelle. Comment définir une politique, une stratégie d’évaluation des bibliothèques ? Qu’évalue-t-on, l’efficacité, l’efficience, le rapport entre les moyens et les résultats ?

Constat : Manque de formation et de sensibilisation des bibliothécaires à ces questions-là. Ne pas s’en emparer, c’est laisser les élus évaluer eux-mêmes !

Un exemple de changement dans les mots et notions :
Aujourd’hui, on passe du « service public » au « service au public » = service chargé de répondre à la demande. [Je rajouterais, moi, JP : répondre à la demande individuelle ou collective ? Car est-ce répondre à la consommation frénétique dont a besoin le système économique, ou répondre aux besoins du public carencé culturellement et socialement ?]

Quelques grandes tendances :

Nouvelles mobilités / nouvelles temporalités

Quels nouveaux comportements des individus ?

Nouveaux territoires, nouveaux rythmes…

Avant : on naissait et grandissait dans le même village. Aujourd’hui : déplacements permanents (travail / habitat). Il y a une nouvelle prise en charge des territoires par les habitants.

Comment être au croisement des trajectoires ? Une visibilité de la médiathèque à proximité des transports en commun ? Des parkings dans l’environnement proche ?…

Dé-synchronisation des rythmes : la ville 24h sur 24 ; ouverture le dimanche.

Il n’est plus possible de ne pas s’interroger sur l’adéquation de la bibliothèque au territoire dans lequel elle est implantée (cf ouverture entre 12 et 14h, …etc.)

Communautarisation / logique d’individualisation

En France, prime une logique de transcendance des caractéristiques individuelles, au contraire de la logique anglo-saxonne qui identifie des communautés linguistiques, culturelles…

Mais aujourd’hui, on note une influence de ces modes de vie à l’anglo-saxonne, une exigence des publics. Cette logique d’individualisation est favorisée par les réseaux numériques (cf Twitter…). Chacun définit ses critères d’appartenance. Tendance qui s’accentue.

Les pratiques culturelles (cf Olivier Donat : « Les pratiques culturelles à l’heure d’Internet »)

Livre et lecteurs : le déclin se confirme.

Diversification des formes de lecture.

On lit moins et on lit moins de façon continue. Lecture discontinue de la presse, des magazines, de l’Internet. Cependant, si l’on tient compte de ce changement dans les pratiques de lecture, une régression du nombre des non lecteurs est notable.

Or, pour les bibliothécaires que nous sommes, les lecteurs sont toujours des cultivés du livre (de fiction, des documentaires), et non pas des picoreurs multimédia. La preuve, dans les années 80, la médiathèque était un produit d’appel pour le livre. Autre preuve : les critères d’évaluation de la bibliothèque : on y compte les lecteurs de fiction, alors qu’ils sont de moins en moins nombreux.

On est sur des équipements qui restent basés sur une culture légitime. Or cette culture légitime décroît chez les jeunes.

Eclectisme culturel et diversification des pratiques chez un même individu (ex : un thésard peut être fanatique de jeux vidéo).

Difficulté d’identifier les besoins de ces publics à facettes. Cependant, cet éclectisme est plus développé chez les riches. Les pauvres restent plus « enfermés » dans leurs pratiques. (Pauvres pauvres).
Cette tendance éclectique est renforcée par le numérique et la privatisation qu’il implique.

La privatisation des pratiques

Difficulté d’appréhender ces pratiques. On ne peut se baser que sur du « déclaratif ».

Développement des « cultures nomades ».

Ex : le I-phone. Logique d’intégration. Un seul appareil portable pour tout. Développement d’une culture nomade. Celle de la liberté et de l’immédiateté (aha). L’accès là maintenant et tout de suite . Culture du zapping.
Renforcement de l’individualisation et de l’atomisation des pratiques culturelles. Tout est à la demande. D’où une offre adaptée qui propose du « où on veut, quand on veut ».

Exigence qui transforme l’usager des services publics en consommateur.

Or, la bibliothèque française est un archétype du service public. L’usager est repoussé de l’autre côté de la banque de prêt.
Aujourd’hui : logique de co-construction (oa).
Faire faire au consommateur ce que le service lui proposait (CQFD. Ex : l’inciter à s’auto-détrousser, puis s’auto-vilipender pour qu’il s’auto-éduque ou s’auto-punisse, mais surtout faire en sorte qu’il ait la sensation de toujours jouir [NDR])

D’où : nécessité d’adapter les horaires au public. Notre offre à sa demande.

L’ancien modèle est en recul

1972 : offrir à tout citoyen un service public répondant aux besoins du public. Mais l’ambiguïté résidait en ce que la bibliothèque ne devait pas se contenter de répondre à une demande…
Aujourd’hui : question de la satisfaction des usagers. A relier à la question des critères d’évaluation des services publics et des moyens à donner pour ce faire.

Aujourd’hui, question fondamentale : les publics au cœur de la stratégie des bibliothèques.

Les aspects technologiques

Internet ; web ; réseaux.

Nouveaux outils professionnels pour les bibliothèques. (SIGV, portails…la réservation en lignes des documents devrait être le minimum).

Robotisation, RFID, étagères intelligentes, logiciels libres…

Internet
Remise en cause de l’avenir des bibliothèques et des bibliothécaires ? (cf enquête du CREDOC : le 1er outil de recherche aujourd’hui, c’est l’Internet).

A ce jour, une difficulté majeure : la confusion régnant entre l’information, la connaissance et le savoir.

Le bibliothécaire peut jouer un rôle en terme d’accès à la connaissance et de développement d’une logique d’accompagnement.

Péremption des « vedettes-matières »

Avant, c’était pour le bibliothécaire autant de clefs d’accès qu’il était en mesure de créer. Aujourd’hui, il y a d’autres logiques, telles que les tags, mots au coeur du texte en ligne… que devient la logique du mot-matière dans ce contexte ?

Le web 2.0 (les spécialiste contre les généralistes ?)

Il développe des logiques collaboratrices avec les blogs, les wiki, etc., qui concurrencent les capacités des bibliothécaires à valider des informations. D’autant que le bibliothécaire se définit comme un généraliste de la connaissance, par opposition aux spécialistes. Alors qu’il se pourrait qu’on lui demande à l’avenir, justement de se spécialiser dans un domaine.

Dématérialisation des supports / Age de l’accès

L’âge de l’accès = « le partout, tout le temps ». Car l’accès a remplacé l’acquisition d’un bien. C’est l’ ère du néo-capitalisme au sein de laquelle est rendu payant ou pas l’accès à un bien. (Ex : la V.O.D.). Ce qui importe pour le public, c’est la facilité d’accès en tout lieu et par tous les temps (autre ex : Wifi). Un tel désir d’ubiquité interroge la bibliothèque.

Or, la bibliothèque est dans une logique de gestion de stock ( !), de collections physiques. Mais aujourd’hui, ce qu’il faut gérer, ce sont les accès. On est dans une gestion de la fluidité. (cf D. Lahary : passage à une ère de l’abondance).

Avec l’essor des médiathèques, on a assisté à une hausse de la démocratisation qui visait à donner accès à des biens culturels. L’accès à la discothèque et à la vidéothèque était alors sans concurrence. Aujourd’hui, la question de la démocratisation de l’accès aux documents s’est déplacée vers celle du téléchargement légal ou pas. (Car on assiste à une accessibilité totale des films et de la musique, et bientôt des livres, avec les e-books.)

Le mythe de la médiathèque s’effondre pan par pan. (A Argenteuil, est constaté une baisse de 10% par an des prêts en discothèque).

Une étude : « Google Génération »

(= les enfants nés après 1993).

Ce que cette génération utilise le plus, ce n’est pas un catalogue de bibliothèque en ligne, mais un moteur de recherche.

L’enjeu pour l’école de la république et les bibliothèques publiques réside en leur capacité à gérer l’accès à l’information, car il demeure que ceux qui ont la plus grande capacité à le faire sont les individus ayant fréquenté une bibliothèque.

Une autre étude : « La génération C »

(=celle des adolescents d’aujourd’hui. Leurs aînés : la « génération Y » = les trentenaires individualistes).
3 verbes pour la génération C : « créer, communiquer, collaborer ».

B/ NOUVEAUX SERVICES / NOUVELLES COMPETENCES

. Tour du monde des bibliothèques [extraordinaires] .

NB : comme on le verra, les bibliothèques en question sont toutes issues du modèle anglo-saxon ou d’Europe du Nord.

Les espaces
Positionner autrement la bibliothèque dans la société.

Une bibliothèque tournée vers le public et ses besoins.

— Évolution des espaces, des horaires. Décalage de l’activité professionnelle et urbaine vers le soir.

Ouverture des « bureaux du temps ». Nouvelle utilisation du temps social et collectif.

(Ex : Bibliothèques du nord. A Amsterdam, 84 heures d ‘ouverture.)

Aujourd’hui, la bibliothèque autorise ce qu’elle interdisait : parler, discuter, manger, boire, jouer.

Un environnement de qualité : confort, esthétique, originalité…autant d’atouts pour distinguer les bibliothèques dans un environnement concurrentiel.

Que la bibliothèque soit un 3e lieu entre la maison et le travail (ou l’école), un repère fort entre vies sociale, professionnelle et vie privée.


L’exemple de la Bibliothèque Publique de Rotterdam


Les pays Bas sont le paradigme des bibliothèques aujourd’hui.

Variété des aménagements intérieurs.

Offrir aux publics des ensembles spatiaux qui leur conviennent. Confort des sièges et du décor.

Flexibilité : rayonnage à roulettes.

Lieu de vie : intégration d’un théâtre. Un espace « restauration ».

Dématérialisation de la musique.

Invitation d’artistes renouvelant le « look » du lieu et les oeuvres exposées.

Un espace « conférences ».

Le « Rotterdam pass » : A retirer à la bibliothèque pour toutes personnes désirant réserver des places de spectacles ou autres.

Jeux d’échec (géants), ou à taille normale dans des espaces réservés à cet effet.

« Fête des lecteurs » : Où la bibliothèque devient une boîte de nuit, où l’on rencontre des auteurs, et où l’on danse.

Rendre ludique la bibliothèque.

L’exemple de la bibliothèque de Seattle (Etats-Unis)

Aussi immense que celle de Rotterdam.

Gros budgets.

Grand soin apporté à l’esthétique et au confort.

Rayonnages bas. Circulation évidente. Escalators jaunes fluo. -Omniprésence d’oeuvres d’art.

Starbucks Coffee.

L’exemple de la bibliothèque d’Helsinki

Le réseau d’Helsinki recycle ses bibliothèques en fonction des attentes du public.

Concept actuel : salles équipées pour les groupes de musique, studios d’enregistrement…

Une bibliothèque « son / musique / voyage / image ».

Espaces « débats » et « restauration ».

L’exemple de la bibliothèque de Delft

Son directeur vient de la TV. Il a un concept « médias ».

La bibliothèque comme un lieu de plaisir. (Contrairement à nous, bibliothécaires de la France, où nous sommes considérés comme des gens de devoir).

Juxtaposition d’ensembles transparents (vitres).

Flexibilité des mobiliers et des espaces. Il est convenu de pouvoir « se poser » à peu près partout avec son mac ou son pc. Présence de wifi. -Rayonnages à roulettes. Ergonomie. Grande visibilité des collections.

Ludothèque en jeunesse.

Jeux vidéo en accès libre.

Espaces typés : « romans à l’eau de rose »…

Espace « photocopies ».

Convivialité : mise à disposition de zones de détente de toutes natures (du petit bar au grand restaurant) au milieu des espaces de lecture publique. « Branchitude ».

L’exemple de la bibliothèque de Singapour

La bibliothèque a demandé à ses « lecteurs jeunesse » quel espace ils voulaient, puis les a écoutés. D’où il résulte que les enfants et adolescents disposent d’espaces pour se vautrer à même le sol, y faire des graffiti, de la musique…

Espaces modulables. Délimitation de zones à l’intérieur même des espaces de lecture publique. Bulles transparentes pour s’isoler…juxtaposition de salles silencieuses avec des salles de loisirs et des salles de farniente.

Un slogan : « la médiathèque de Singapour : a sexy place to be ! »

Conclusion après survol de ces bibliothèques « extraordinaires » :

l’usager est chez lui dans ses bibliothèques. Et il s’agit de le lui faire savoir.

La bibliothèque est une structure faite pour les publics, non pour les bibliothécaires.

Des espaces publics étendus le plus possible, au détriment des espaces anciennement dévolus aux tâches intérieures, lesquelles ne peuvent que décroître.

Utiliser des « messages de bienvenue » à même les murs et portes d’entrée de la médiathèque.

On ne construit plus des bibliothèques « finies ». Elles doivent être adaptables et en constante évolution.

On conçoit un lieu pour 10 ans maximum. C’est le discours à tenir aux tutelles, qui jusqu’ici étaient dans des logiques sur 30 ans.

Le/la bibliothécaire s’expose, n’est plus protégé(e) par la banque de prêt. Accessibilité maximum recherchée.

Des automates pour toutes les transactions (prêt / retour avec robots trieurs, consultation de compte, inscription, paiement automatisés). On ne consacre plus de temps de « ressource humaine » à des tâches répétitives sans valeur ajoutée. Les bibliothécaires forment les usagers à l’utilisation de ces automates, lesquels sont également agrémentés de modes d’emploi évidents (cf RFID).

Présence de boîtes de livres en self service… ; « armoires intelligentes à livres prêteuses », ouvrables avec cartes d’usagers. Documents automatiquement inscrits sur compte après ouverture.

La bibliothèque comme un lieu évident, induisant des pratiques d’urbain moyen : autonomie, pas de temps d’attente. Démultiplication des points d’accès. (réponse explicite à la motricité binaire de l’urbain moyen ainsi formulable par lui-même : « on s’ pose / on bouge » ; variante : « on s’ cale / on trace »).

Les services
(Vision du film promotionnel de la bibliothèque de Brème.)

a/ La bibliothèque pour tous mais aussi pour chacun

Une bibliothèque pour tout individu, même à besoins spécifiques, quelque soit sa condition, son parcours professionnel…

Des services sur site équivalant à une 2e bibliothèque. L’usager doit pouvoir faire en ligne ce qu’il fait dans la bibliothèque.

Les « services multi-culturels »

(schéma anglo-saxon = par segment culturel).

Ex : la bibliothèque de Toronto

Page d’accueil de bienvenue en 15 langues. Répondre aux besoins de la population mixée, multi-culturelle. Aide à l’orientation dans le vie locale ; services publics canadiens dans la langue pratiquée par l’émigré. Proposition de collections en plusieurs langues. Spécialisation des collections par groupe linguistique correspondant à une annexe. Journaux en ligne pour toutes les populations émigrés. Réservation d’ordinateurs pour accès web par langue, avec claviers adaptés, et formation par des personnels recrutés en fonction de leur compétence linguistique. Présence d’interprètes, de personnels spécialisés. Aide à l’usager pour préparer son « examen de citoyenneté » ; mise à disposition gratuite d’équipements informatiques Mac / Pc, scanners… sur réservation ; location de salles pour augmentation des ressources de la bibliothèque et rentabilisation des équipements utilisés ; location d’espaces pour exposition ; sites web déclinant les offres et services destinés à tous les publics. Utilisation multimedia pour communiquer : son, vidéo…

Ex : la bibliothèque de New York

aide aux devoirs des enfants proposée en ligne (ils sont re-dirigés vers des associations ou services spécialisés, lesquels sont pris en charge par un service social permettant la gratuité de l’accès aux répétiteurs).

Ex : la bibliothèque de Las Vegas

Aide aux vieillards. Sites et services dédiés. Recueil de la mémoire organisée par la bibliothèque, puis mise en accès de cette mémoire recueillie. Vente de produits dérivés (valorisation des produits « médiathèque » pour rentabilité).

Ex : la bibliothèque de Seattle

boutique cadenassée mono bloc et sur rails, qui, ouverte, se répartit en modules qui deviennent des étals et des rayonnages disjoints.

Circulation des documents

Les documents sont restituables n’importe où dans la bibliothèque. C’est la poste qui assure la circulation des documents dans tout le réseau. Un marché a été passé pour un coût faible et garantissant une qualité de transport maximale. Les livres sont traités comme des petits colis.

Explosion du concept de collections

Dé-sacralisation du concept de collection du point de vue des bibliothécaires.
Il s’agit de donner le bon document au bon moment à l’usager, et non plus de construire une collection comme un bloc. Une telle conception nécessite cependant des ré-équilibrages réguliers. Le prêt inter est très sollicité pour des usages ponctuels.

Savoir personnaliser le service, la relation à l’usager grâce à une mise en scène du bibliothécaire par lui-même. Son but : attirer et répondre aux attentes de l’usager. Un avatar est en ligne, qui est un clone du bibliothécaire.

Conclusion
C’est plus par le service que par la collection que l’on distingue le bibliothécaire. Celui-ci se doit d’aller au devant du public, y compris à l’extérieur. (Réseaux, et tout autre lieu non conforme à ses pratiques).
Nécessité d’être pro-actif et intrusif.

Les collections

L’exemple des « livres vivants » = des individus typés culturellement, ethniquement et socialement. Le public est invité à « emprunter » sur place un de ces livres vivants pour converser avec lui. Mais le mode d’accès et de conversation est très balisé. Ce type de « lecture » se pratique au nord de l’Europe, au Japon et en Australie. Mais une expérience a été tentée en Meurte Moselle lors de l’événementiel « Fraternités, agissez ! »)

Aujourd’hui, ce sont les contenus et non pas les contenants qui comptent. Les bibliothécaires sont dès lors surtout pressentis comme des médiateurs accompagnateurs. Une remise en cause du métier est nécessaire car on assiste à une grande dé-stabilisation de la profession. Les réponses ne sont pourtant pas encore écrites et restent à trouver.

Un nouveau modèle ? La mutualisation des partenariats

Ne pas refaire ce qui existe déjà, à savoir : le catalogage et l’équipement.

Car il existe des services nationaux aux bibliothèques. (récupération de notices, équipement, reliure… Consortia, Carel, Couperin, Rénove livres…)

L’exemple de la NBD Biblion (Pays Bas) : société à triple financement : éditeurs, état, bibliothèque. Elle propose une sélection hebdomadaire des parutions (Livre Hebdo n’a pas son double batave), soit 88% des 21000 titres publiés aux Pays Bas. Cette sélection est envoyée aux bibliothécaires qui font alors leur choix puis passeront à NBD une commande qui leur sera retournée cataloguée, équipée, prête à mettre sur les étagères.

Par ailleurs, les coûts engendrés par NBD sont 25% inférieurs au prix public car il existe un accord entre les éditeurs et NBD.

NB : intégrer la masse salariale des bibliothécaires payés à équiper revient plus cher que faire appel à une société de service.

Il existe en France des réseaux de coopération (BPI, BNF…), mais à quand un service national de questions / réponses mutualisé ?

Dissémination

Aller chercher le public partout où il est. Aller au devant de lui.

Ex : bibliothèques sur plages ; postes d’accès Internet dans un certain nombre de lieux publics (ex « les pompes à essence » de Rotterdam, le métro à Madrid. Le slogan de Stokholm : « métro+bibliothèque= grand amour ». Des bibliothèques existent sur le toit des stations. La première a ouvert sans personnel). Des petites bibliothèques de 200 m2 dans des centres commerciaux, avec des livres physiques ou à télécharger. Les bibliothèques de métro proposent 2 services : le « fast food » = au moyen d’une carte de lecteur logé dans le distributeur, on retire des livres ; le « slow food » = on a accès à une sélection de livres faite par les bibliothécaires présentée dans des « sacs à thèmes ». Est proposé aussi un espace pour les enfants.

Signaler les bibliothécaires dans les réseaux sociaux (Twitter, Myspace, Facebook…) ;

Promotion de la bibliothèque sur Amazon.

Publicité sur la barre d’outil de Google.

« Whichbook.net » (Grand Bretagne)

Propose un choix de livres par le biais d’un curseur (livre qui soit drôle, long…). Et le site sélectionne des documents correspondant au souhait de l’internaute lecteur. Il s’agit ensuite de sélectionner la région où l’on habite, de réserver, puis de se faire livrer.

« Second life »

Les bibliothèques y pullulent. Des services y sont attachés. (De quelle manière utiliser Second life dans le travail quotidien du bibliothécaire ?). Site ressource.

QUESTIONS

La bibliothèque virtuelle est-elle plus adaptée que la bibliothèque physique que nous proposons ? Quel est notre rôle dans cette bibliothèque à venir ?

Slogan de la bibliothèque de Stokholm : « Quand un citadin en mouvement rencontre une bibliothèque en mouvement, tout est possible. »

La question des ressources

Comment ?

Optimisation des ressources. Re-ventilation des banques de prêt. Augmentation de l’amplitude horaire.

Car on va vers l’inconnu. Comment remplacer la taxe professionnelle ? Par le mécénat ? Mais les bibliothèques sont mal positionnées pour ce type de solution.

Il s’agit d’optimiser nos ressources, car il n’y a pas de pistes pour de nouvelles ressources.

Montrer aux élus que la bibliothèque veut faire plus pour la collectivité.

Mais c’est difficile car la bibliothèque est repliée, en repli par rapport au discours des élus. Montrer que nous pouvons être un atout pour le dynamisme et l’image de la commune.

L’exemple de Levallois :

Enjeu politique de la bibliothèque. D’où : extension des services et des financements.

Comment rechercher de la recette ?

Car on est entré dans une « culture de recettes ».

Par la location d’espaces.

Gratuité ?

En Hollande : 25 euros l’inscription. Ce qui ne suscite aucun blocage. Les recettes liées à l’inscription représentent à Rotterdam 15% des recettes.

Mais en France, on n’a pas cette culture-là. D’où l’on reste dans du « symbolique ».

La question de la ressource est incontournable.

Il y a d’abord le sens, la politique, la mission, puis les moyens.

Nécessité de remise en question des dispositifs déjà créés.

Remise en question, pertinences ?

Redéploiement des bibliothèques.

La question de la communication

Dans ce tour des « bibliothèques extraordinaires », comment la communication se fait-elle pour être connue ?

Elle est VISIBLEMENT incontournable et reconnue.

Ex : logique promotionnelle du supermarché, et dans le supermarché : « Si vous achetez telle boîte de soupe, vous pouvez avoir une idée d’accompagnement grâce à tel livre empruntable à la bibliothèque ». Mise en circulation de pass pour accéder à des lieux de la ville, depuis la bibliothèque.

Ce qu’il faut proposer : une politique globale de promotion de la bibliothèque.

Deux alternatives : soit le bibliothécaire devient un salarié du privé, employé pour sa spécialisation par un gros fournisseur ; soit il travaille à valoriser les services tels que l’accueil, la satisfaction des besoins de l’usager….

2/ Table ronde avec les 2 intervenants précédents augmentés de leurs coreligionnaires présentés ci-dessus

Les débatteurs font part de leur expérience sur la façon dont ils ont traduit leur réflexion en actes, avec les difficultés rencontrés.

A/ Les nouvelles exigences politiques

(Postes d’encadrement et de direction)

Voir film « la blonde à la bibliothèque »

Problématique des regroupements, profils et compétences.

L’expérience de la médiathèque de Cannes

Organiser de grandes opérations sur la ville vers de nouveaux publics, jeunes en particulier.

« Grande journée culturelle pour la rentrée : saison 2009-2010 » conviant les services municipaux, associations, théâtres subventionnés par la ville, donc : l’ensemble du tissu culturel sur une journée à la médiathèque. (ancienne villa du XIXe avec jardin). Pas de possibilité de construction de médiathèque moderne à cause de la pénurie du foncier dans le sud -est. Mais il y a un jardin que loue la médiathèque pour faire entrer de la recette.
(ex : 50 000 euros pour 2 jours à une boîte de films).

Programmation électro en soirée à la médiathèque, devenant une antenne des « plages électro de Cannes ».

Logistique :

Appel à des gens pour mettre en place les interventions extérieures. Buvette, sono, stands, 2 scènes. Des professionnels ont été appelés pour la mise en place. Le conservateur a convaincu la direction des affaires culturelles pour que ça se fasse à la médiathèque. Partenaires : les gens du spectacle. Réseau cinéma (Cannes Cinéfil), ayant une expertise sur les opérations d’envergure, ainsi que disposant de tout le personnel lié à la manutention technique. (Compétence inconnue des médiathèques). Pour les sièges, recours aux transats concédés par la ville aux plagistes, pour optimiser le look de la garden party électro. Mise à disposition d’un gamelan au public avec possibilité d’initiation par les artistes, et intervention d’une troupe théâtrale pour animation dans la foule du public présent. Un coin « garderie » enfants a été aussi proposé. Le tout pendant un jour d’ouverture. Le personnel fut divisé en deux : une partie au service public, une autre sur l’événementiel dans le jardin, en plus des « extérieurs ». But : toucher les 18-30 ans sous la forme d’un « bal des lecteurs » en clôture des « plages électro » qui attirent chaque année 15 000 personnes. Programmation assurée par des DJ associatifs de 20h30 à 24h. Succès relatif car public présent dans le jardin de la médiathèque : 600 personnes. Relative déception due à un problème de communication (flyers jolis mais peu lisibles). Mais gain : les gens venus n’étaient pas des lecteurs habituels. Pour ce qui est de la sécurité, a été fait appel également à des « extérieurs ». Echo de l’opération : « les apéros électro » de façon régulière se tiennent entre 12h et 14h à la médiathèque. Message : faire savoir que cette musique est valable et a sa place en médiathèque.

Quel retour sur investissement ? Y a-t-il eu des inscrits ? Réponse : ce n’est pas le problème du conservateur de Cannes. Cette animation selon lui trouve sa finalité en elle-même. Animer, ce n’est pas inscrire des gens, même si c’est une opportunité pour montrer que l’électro trouve sa place dans les bacs de la médiathèque.

NB : le livre devient un médium comme un autre, malgré son positionnement en haut de la pyramide des supports de la bibliothèque.

2e NB : un produit publicitaire est perçu s’il y a un besoin. Quelqu’un qui voit une publicité sur les livres, s’il ne lit pas, il ne la retiendra pas. En revanche, dire à quelqu’un par le biais d’une manifestation qui l’intéresse que la bibliothèque existe, ça peut marcher…(mais dans ce contexte, quid de l’évaluation de l’événement sur le plan des ressources humaines investies ?)

L’expérience de la médiathèque de Levallois / Perret

« Ma soirée à la médiathèque », animation se tenant le samedi soir, en dehors des heures d’ouverture. Thème 2009 : « Mots à croquer ». Avec spectacle théâtral, ateliers cuisine pour adolescents, ateliers pour les bébés. « Un grand moment de bonheur pour le public et les collègues ! » Mais absence de critères d’évaluation qualitatifs et quantitatifs : combien de membres du personnel pour quelle fréquentation publique ?
« Levallois universalis » : conférences sur les pistes de réflexion, les clés pour agir en citoyens avisés face aux mutations actuelles. Intervenants : Attali, Coppens…

Travailler à une recherche des publics pour croiser le travail des professionnels en amont sur la thématique à creuser avec l’intérêt desdits publics.

Changement du profil des bibliothécaires à Levallois : pas de recrutement externe. Donc, critères de recrutement en interne : agents ayant une maîtrise de l’ informatique, avec un profil d’animateur. Selon le cadre qui s’exprime = « un apport de sang neuf ».

Intervention d’une bibliothécaire de la médiathèque de St Raphaël
-Cité balnéaire dont la médiathèque est « en retrait ». Animation « lectures » initiée pour désenclaver la médiathèque : lectures nomades du bord de mer vers la médiathèque avec halte et station sur des points stratégiques de la ville. Lecture faite par une troupe de théâtre chargée de drainer derrière elle au cours de son périple un groupe croissant d’auditeurs à guider vers la médiathèque.


L’expérience de la BDP 13


« savoir / savoir faire / savoir être » : 3 compétences parmi lesquelles, Matthieu Rochelle, conservateur, privilégie la 3e : le savoir être. Lorsque ses agents (ou ceux qu’il va recruter) font état d’une expérience professionnelle, il leur demande ce qu’ils ont valorisé dans leur travail. Car il dit vouloir du « sang neuf », lui aussi, des spécialistes.

Des agents spécialisés dans la communication, l’informatique. Il parle d’un « glissement de profil ». Son problème : comment travailler avec des équipes recrutées depuis lurette (qu’il considère comme « hors du coup », sans pour autant ouvertement le dire), en prenant en compte ce changement de profil, selon lui, incontournable ?

Les bibliothécaires de son département « collections » (ceux qui, j’imagine, gèrent les collections, sont maintenant enjoints à concevoir et à aider à faire de la médiation. Trois tâches : acquisition, traitement intellectuel, médiatisation. Il déplore que nombre d’agents n’aillent pas jusqu’à la médiation. Voici ses mots, parlant de son service : « raffermir en toilettant et créant, formant ». Son projet après avoir été embauché en tant que directeur de la BDP des BDR pour dit-il (entre autres) sa qualité de non-bibliothécaire : re-positionner les tâches ( !), car il s’est trouvé en présence d’une équipe dont les agents accomplissaient les mêmes tâches sans aucune connaissance de l’organigramme. Il a créé un département « actions culturelles et publics » et a initié un re-positionnement des cadres pour que soit porté un projet d’établissement.

Intervention d’une chargée de communication dans le village de Tourette

Elle dit « s’éclater ». Ne pas être bibliothécaire mais en possession d’un BTS tourisme. Elle invite l’assistance dont elle fait partie à se poser la question : « dites-vous à vous-mêmes : je suis bibliothécaire, mais à part ça, je sais faire quoi ?…il faut se remettre en cause. Que savez-vous faire d’autre ? Faites une liste de ces choses que vous savez faire et qui vous appartiennent et attribuez-leur des mots-clés. Et vous allez trouver comment vous re-positionner. ! »

Intervention de Catherine Clément :

Il faut que l’équipe soit consciente des mutations du métier. Qu’elle se pose la question (elle invite l’assistance à se la poser) : C’EST QUOI LES SAVOIRS IRRÉDUCTIBLES POUR ÊTRE BIBLIOTHÉCAIRE ?

(Mais un silence lui est servi pour toute réponse).

Intervention de Franck Queyraud (ABF PACA, groupe de travail sur « les bibliothèques hybrides »), depuis l’auditoire :

Il parle de gestion de flux, de documents numériques à associer aux collections traditionnelles, et se pose la question du comment faire vivre cela dans les communes et autres collectivités territoriales. Il insiste sur la problématique Internet qui induit une auto-formation toujours recommencée. Il invite à aller voir « bibliolab.fr », un tutoriel d’aide. Voir également « Babelio », qui est un outil très appréciée des petites structures. Enfin, il souligne une des nouvelles tâches incontournables du bibliothécaire : faire de la veille sur plate-forme mutualisée par le biais des flux RSS, en insistant toutefois sur le fait que ceci ne demeure qu’un outil.

Est dit de cette intervention qu’elle comporte « une forte problématique manageriale » qu’il convient « d’attraper ».

Plus généralement, voici ce qui émerge de la discussion finale issue de la table ronde :

Le CNFPT propose des formations d’équipe en intra, compatibles avec les individuelles. But : rompre l’isolement des individus au sein des équipes.

Problème de l’amplitude horaires d’ouverture réduite pour cause de travail interne. L’automatisation permettrait de libérer des agents pour accompagner le public, être plus présent dans les rayonnages. Il faudrait tendre vers 50h d’ouverture au public.

Quels moyens ?

Revoir les modalités d’organisation. L’exemple de la médiathèque de Béziers : livres et autres supports arrivent tout équipés. Ouverture le dimanche.

Mise à disposition des locaux pendant la fermeture de la médiathèque. Mutualisation des équipements. Mais les agents municipaux ne sont pas perméables à ce genre de mutualisation. S’ouvrir aux associations, aux autres services de la Ville pour retours sur investissement.

L’intercommunalité : Nouvel engagement ? Quelle recherche de synergie ?

BDP : « les bibliothèques départementales furent créées pour mourir ». Aujourd’hui : apparition de la 2e génération des BDP. Une fois les communes et petites agglomérations « innervées » en lecture publique, quelles sont leurs missions restantes ? 1/ intégrer les formations à l’intercommunalité ; 2/ relations aux communes. Prospective des BDP (cf colloque ADBDP) : quelles nouvelles missions pour les BDP ? Re-positionnement vers des plate-formes de service. Quelles propositions pour l’intercommunalité ? Sachant qu’une des missions en chute des BDP est la desserte, car les bibliothèques communales ont des collections surnuméraires à présent, d’autant plus qu’aucun désherbage n’est constaté.

Les raisons de l’essoufflement du modèle français des médiathèques :

lors de leur apparition, les médiathèques étaient porteuses pour soutenir un développement culturel accéléré. Aujourd’hui qu’il a eu lieu, il y a une panne de ce modèle. Il s’agit pour le régénérer de mettre les territoires et les publics au coeur du développement à venir des médiathèques.

Quel nouveau bibliothécaire ?

Lui serait demandé des savoir faire et des « savoir être », car il ne saurait être inconscient de ses nouvelles responsabilités.

Il ne serait plus un généraliste, mais devrait entrer dans une logique de spécialisation, et maîtriser l’outil technologique afin de parvenir à le dépasser.

Il devrait être un propagateur (cf marketing, médiation, réseaux…)

Il se devrait d’être ouvert sur l’extérieur et être absolument communiquant.

Bref, un être évolutif, sans cesse auto-remis en question.

Quelle nouvelle bibliothèque ?

Une bibliothèque qui s’expose.

Une bibliothèque dotée d’une logique de changement permanent.

Comment ?

Agir sur les politiques publiques, le diagnostic des territoires et des publics.

Gestion et évaluation.

Technologie de l’information et de la communication.

Système d’information professionnelle.

Médiation valorisation et production d’informations.

Création de services.

Coopération.

Relations avec le public dans et hors de la bibliothèque.

Passer d’une logique de face à face à une logique de côte à côte (suppression des banques de prêt, etc.)

Conclusion(s)

A la tête des équipements, ne plus recruter des bibliothécaires mais des administratifs et des gestionnaires.

Mettre en place des projets d’établissement et être prêt à se former, car, comme pour les libraires, les instituteurs, les journalistes,… il y a urgence à se re-positionner afin de pouvoir continuer à exercer le métier nouveau de bibliothéc…(mais de quoi en fait ?).