Mathieu Ferraro présente « La Fabrique de la musique » à la Bibliothèque de Toulouse : entretien avec un Hybride #4

  • Par administrateur
  • 18 mai 2012
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Remerciements à Amandine Minnard et à Coline Renaudin, participantes au projet de « La Fabrique de la musique », qui ont collaborées à la réalisation de cet entretien.

1. Qu’est-ce que la « Fabrique de la Musique » ? Comment se déroule cette activité ?
Destinés aux classes, du collège à la terminale, les séances de la « Fabrique de la musique » ont pour objet de faire découvrir aux élèves les procédés de fabrication de la musique : la musique amplifiée, les musiques électroniques, ainsi que construire des ponts entre la musique savante et la musique populaire.
Ces séances se déroulent en deux temps et durent chacune 2 heures :

– Une première séance se déroule à la Bibliothèque d’Étude et du Patrimoine, où il s’agit plus spécialement de musique savante, du Moyen Âge à nos jours (instrumentarium, invention et évolution de l’écriture musicale, manuscrits anciens…) avec diaporama, extraits sonores et présentation d’ouvrages anciens (des manuscrits et des imprimés dont la messe de Toulouse).

– Une deuxième séance se déroule à la Médiathèque José Cabanis, durant laquelle il est question plus particulièrement de musiques actuelles via un diaporama participatif : blindtests, questions/réponses, quizz, histoire des progrès techniques depuis le XIXème siècle, démonstration en direct d’un sampler, d’un thérémine, des outils de M.A.O. (Musique Assistée par Ordinateur), sensibilisation aux droits d’auteur… La séance se poursuit par une visite du pôle musique avec recherche de CD dans les bacs pour comprendre comment la musique s’influence.

Explication détaillée des diapositives ici

2. Quels étaient vos objectifs en développant ce projet ?

L’objectif était double : d’une part tisser des liens avec la Bibliothèque d’Étude et du Patrimoine, et d’autre part attirer le public adolescent.

Pour la deuxième séance à Cabanis :

Au départ, nous n’avions pas d’idée précise ou préconçue sur la forme que prendrait le projet. Puis l’idée est venue de partir des artistes que les élèves connaissent déjà et de leur montrer les liens avec les musiques traditionnelles et classiques. Par exemple, on découvre que Lady Gaga utilise des samples de musique traditionnelle hongroise et que Michael Jackson utilise des samples de musiques classique russe.

Le deuxième objectif était de faire découvrir les fonds musicaux de la médiathèque aux élèves de la sixième à la terminale, qui viennent peu à la médiathèque, à travers la pratique et la découverte des outils de fabrication moderne de la musique. En effet, les CD recherchés dans les fonds servent d’exemples lors de la séance.

Nous souhaitions également faire découvrir aux élèves le catalogue, ses diverses fonctionnalités, et les techniques de la recherche documentaire.

3. A quelle date avez-vous préparé la mise en place du projet ? A quelle date avez-vous lancé le projet ?

Pour la séance 2, ce projet était inscrit dans les objectifs 2011 du pôle musique (Élargir les publics de la BMVR). Il a fait l’objet d’un groupe de travail composé de 2 adjoints, 1 assistant, le bibliothécaire et le conservateur. 5 réunions se sont tenues. Elles ont été suivies de restitutions et de concertations en équipe. La préparation de ce projet a été lancée le 13 avril 2011. Nous devions commencer en juin (puis septembre, puis novembre) pour finalement nous avons réalisé un premier accueil le 16 novembre,  puis le 23 novembre 2011. Depuis, nous avons fait un accueil le 15 mars et un autre est programmé pour le 13 juin 2012.

4. Avez-vous bénéficié d’un support et d’un accompagnement technique de la part des services informatiques (ou d’autres services et partenaires) dans la réalisation de votre projet ?

Le DIY (Do It Yourself) a guidé notre démarche. Nous avions les ressources et les compétences en interne grâce à des collègues compétents, pratiquant la musique au quotidien (création musicale, des musiciens autodidactes, mais aussi formés au conservatoire). Nous avons à notre disposition des régisseurs qui mettent en place le dispositif de diffusion sonore dans l’auditorium lors des séances :

  • possibilité de brancher un portable sur un vidéo projecteur
  • une petite table de mixage
  • un câble double RCA vers la table de mixage
  • un petit jack stéréo vers la table de mixage
  • un ampli et baffles sur scène

5. Ce projet a-t-il été accompagné d’une démarche de médiation et de communication à destination du public et des décideurs (élus, responsables administratifs) ?

Le service patrimoine de la BEP possède une riche expérience d’accueil de classe patrimoine qui nous a permis d’être plus à l’aise et d’accueillir des groupes déjà préparés à ce type d’accueil, mais aussi de bénéficier de leur carnet d’adresses.

Le programme a été envoyé début septembre aux profs que la BEP connaît déjà.

Comme ce projet a été réalisé totalement en interne, aucun cadre juridique n’était nécessaire pour l’exécution du projet. Nous avons par conséquent bénéficié d’une totale liberté.

Tout au long de la préparation de ce projet, l’équipe a été tenue informée et son avis sollicité lors de réunions mensuelles du pôle musique.

La Fabrique de la musique bénéficie aujourd’hui des retombées positives d’un bouche à oreille qui fonctionne bien. Cela monte donc en puissance.

6. Quels ont été les freins principaux à la mise en place de ce projet (techniques, administratifs, juridiques,…) ?

Le caractère nouveau et expérimental de ces accueils de classe musicale a suscité de nombreuses interrogations au sein de l’équipe et a permis de sérieusement s’interroger sur l’évolution du métier de bibliothécaire musical, en marge de ses activités d’acquisition de CD. Un assistant, au fur et à mesure de l’avancement du projet, a souhaité finalement se désengager car ce projet ne relevait plus à son avis du travail de bibliothécaire musical.

7. Quels sont les retours de la part des publics touchés ?

« C’est stylé ! » pour les élèves : ils en gardent un souvenir agréable et durable. Et du coté des professeurs, ce fut une réelle surprise quant à la richesse du contenu de l’animation, bien loin des stéréotypes parfois forgés sur l’univers des bibliothèques.

8. Quels conseils ou recommandations formuleriez-vous à des collègues qui voudraient se lancer dans une aventure similaire ?

Si les compétences en interne existent, foncez ! Il s’agit de se faire plaisir et d’avoir envie de partager une envie, une passion musicale.

9. Avez-vous des projets pour développer ou faire évoluer cette action ?

Pour le moment, nous avons réalisé 2 versions de la séance 2. Une version longue, sans recherche de CD, pour les élèves captifs (classes à horaires aménagés musique, classes de techniques de danse et de musique…) et une version courte pour les jeunes publics avec recherche de CD dans l’objectif d’apporter une dynamique et de capter leur attention, tout en stimulant leur intérêt tout au long de la séance.

Pour l’action culturelle de la BMVR de Toulouse, l’année 2013 sera l’année de la musique. Une grande exposition sur les instruments de musique se tiendra dans différents lieux culturels de la ville. A cette occasion, nous pourrions envisager une extension de la « Fabrique de la musique » à un plus large public.

10. Quels sont vos goûts musicaux ? Quels disques écoutez-vous actuellement ?

Nos goûts musicaux sont  éclectiques

En écoute en boucle en ce moment :

Thierry : Kindness – Swingin party

Mathieu :  Hecq – I am you

Amandine :  Basto – Again & again

Eléonore : The Chap – We are nobody

11. Combien de personnes ont participé à la Fabrique de Musique ?

Ce projet a mobilisé : Jocelyne Deschaux, Eléonore Dumas, Valérie Dumoulin, Mathieu Ferraro, Patrick Hernebring, Alexandre Jury, Amandine Minnard, Thierry Moreira, Coline Renaudin

12. Références et bibliographie

Les liens :
Le site de Bibliothèque de Toulouse
Le site de la musique à la Bibliothèque de Toulouse BibliOzik