Compte-rendu RNBM 2012 : Atelier « Mutualiser l’action culturelle »

  • Par administrateur
  • 14 avril 2012
  • 2
  • 464 Vues

Vous trouverez ci-dessous le compte-rendu de l’atelier « Mutualiser l’action culturelle » qui s’est déroulé durant les Rencontres Nationales des Bibliothécaires Musicaux 2012 à Montreuil le lundi 19 mars 2012.

Vous pouvez visualiser ce document en plein écran (en bas à droite de la visionneuse) ou le télécharger.

Intégralité du compte-rendu :

Restitution de l’atelier « mutualiser l’action culturelle »

Cet atelier a débuté par la présentation de quatre expériences.

Tout d’abord, Marie Ségues de la Sonothèque de Tournefeuille a présenté un projet porté par le Centre Régional du Livre Midi-Pyrennées et le groupe des Bibliothécaires musicaux de Midi-Pyrennées (groupe régional de l’ACIM).

Le point de départ de ce projet est la volonté des bibliothécaires musicaux de Midi-Pyrennées de proposer des concerts et showcases dans leurs locaux. Cette intention est malheureusement compliquée par le fait qu’ils ne possédent pas de ressources, d’outils et de bases de données qui permettent de repérer les musiciens susceptibles d’intervenir en médiathèques. Il est donc difficile pour les bibliothécaires musicaux de Midi-Pyrennées d’organiser des concerts alors que les musiciens souhaitent se produire dans leurs locaux et être plus visibles.

Les bibliothécaires musicaux de Midi-Pyrennées ont donc créé un groupe pour pallier à cette difficulté.

Chaque bibliothécaire impliqué a proposé au groupe des musiciens évoluant sur son territoire.

Ils se sont ensuite réunis pour une préselection fondée sur différents critères: variété de genres, capacité à intervenir en médiathèque (fiche technique légère), formule adaptable à toutes les bibliothèques du réseau … Il est resté au bout du compte neuf groupes.

Une nouvelle journée sera organisée à Toulouse le 24 avril. Y sont présents bibliothécaires musicaux, chargés d’action culturelle, élus, … pour choisir les musiciens qui se produiront dans leurs structures.

Cette journée répond à différents objectifs:

  • fédérer un réseau de structures variées (BM, conservatoire, CE, …)

  • monter des projets qui puissent concerner toutes ces structures, y compris celles qui ont peu de moyens

  • répondre au besoin des musiciens de se produire

Patrick Goczkowski de la BDP du Val d’Oise et Hervé Duret de la bibliothèque d’étude et d’information de la Communauté d’Agglomération de Cergy-Pontoise nous ont présenté le dernier projet du Comité image et son du Val d’Oise.

La coopération entre les bibliothèques de ce département est favorisée par le travail de l’association Cible 95. Un comité image et son est créé au sein de l’association en 2006 et soutenu par la BDP. Il est ouvert à toutes les bibliothèques qui souhaitent s’y investir. Dès le début, 19 bibliothèques ont intégré le comité. L’essentiel de son travail porte sur l’organisation d’une manifestation d’envergure par an, et de formations.

Le programme de cette manifestation organisée par le Comité image et son n’est pas conçu comme un catalogue dans lequel chaque bibliothèque pioche, c’est le fruit d’un travail de coopération entre chacune d’elle.

Tout d’abord, chaque bibliothèque participe au choix du thème. Cette sélection se fait très en avance pour se donner un maximum de temps pour préparer la manifestation. Ainsi, en 2012 c’est la culture brésilienne qui sera à l’honneur, en 2013 l’électro et les cultures celtiques en 2014.

Une fois le thème choisi, chaque médiathèque cherche et propose des animations: expositions, ateliers, conférences, projections, spectacles de danse, spectacles de contes, … La programmation est donc très variée.

5 réunions en 2011 auront été nécessaires aux 12 bibliothèques impliquées pour préparer le programme sur le Brésil. Elles se tiennent dans différentes médiathèques, y compris les plus excentrées.

Cible 95 finance les outils de communication pour un budget global de 5000 euros.

Le travail de mutualisation mené par le Comité image et son permet de proposer des animations de qualité à des coûts qui peuvent être négociés avantageusement lorsqu’une action est programmée plusieurs fois à différents endroits. La coopération permet également de faire avancer les projets plus rapidement et de rendre visibles les évenements.

Il est, cela étant, parfois difficile de mettre tout le monde d’accord, et l’implication de chaque structure est variable.

Vincent Bouteloup de la Bibliothèque intercommunale d’Argentan a présenté 2 expériences de mutualisation sur la musique vivante.

La première est un travail mené avec le service culturel de la ville d’Argentan qui programme régulièrement des concerts de musiques actuelles.

Le principe de cette coopération est simple. Lorsque le service culturel programme un concert d’un musicien d’envergure, la bibliothèque organise une rencontre avec l’artiste en amont.

Pour ce faire, le service culturel transmet l’avant-programme à la bibliothèque pour qu’ils décident ensemble de l’artiste qui sera invité à la bibliothèque.

Le service culturel s’occupe de toute la partie administrative et financière et la bibliothèque de la technique et de la communication.

La deuxième expérience est un travail mené avec l’association Face B qui programme régulièrement des concerts de musiciens locaux en soirée. Une fois par trimestre, la bibliothèque s’insère dans l’évènement en organisant un mini-concert des mêmes groupes dans le courant de l’après-midi.

L’association prend en charge le cachet et la bibliothèque gére l’évenement et la communication.

Le but de cette mutualisation est, pour la médiathèque, de mettre en avant le fonds local et, pour l’association, de faire connaitre le concert.

Elle permet également de construire des animations culturelles complémentaires et cohérentes sur le territoire.

Enfin, Véronique Doussot de la Médiathèque de Metz a présenté les Petits Déj musicaux.

Le principe est de faire intervenir, les samedis matins une fois par mois, des partenaires extérieurs (responsables de salles, patrons de labels, musiciens locaux, …) au sein de la bibliothèque. Le public est invité à participer activement. Il peut, en effet, présenter ses propres documents sur tous supports et faire part de ses propres expériences. Il y a donc ici une mutualisation des ressources et des connaissances au service de tous.

Chaque Petit Déj musical est relayé sur le blog Miss média et les réseaux sociaux, accompagné de playlists.

La Médiathèque de Metz travaille également en étroite collaboration avec le service culturel de la ville. A titre d’exemple, elle a prolongé la nuit blanche avec une rencontre sur le thème « chansons rares pour nuit blanche » et s’implique également dans Metz Plage.

Le travail de médiation est globalement un axe fort pour la Médiathèque de Metz.

De nombreux points ont été abordés lors du débat qui a suivi ces présentations. Nous ne ferons ici état que de ceux qui nous ont semblé les plus importants.

Il a tout d’abord semblé à de nombreux collègues qu’il était important de mettre en place des projets de mutualisation qui permettent à chaque partenaire de trouver un positionnement pertinent et d’être complémentaires. Il s’agit de ne pas empiéter sur le territoire d’autres acteurs culturels. La médiathèque, la SMAC, le service culturel, … doivent tous pouvoir garder leurs spécificités.

Il semble ressortir que la médiathèque peut être un pivot entre partenaires d’un territoire donné. Il est donc particulièrement important de bien le connaitre.

La mutualisation permet par ailleurs un gain de temps, de moyens, de compétences et de visibilté mais il est difficile de garder des partenariats pérennes car ils tiennent essentiellement aux gens qui les ont élaborés. Même si les rapports humains sont dans ce travail primordial, il semble y avoir necessité à mieux formaliser (voire contractualiser) la mutualisation et les partenariats. Mais c’est un travail lourd et qui prend beaucoup de temps.

L’implication des BDP et des CRL peut donner une certaine légitimté à la mutualisation sur un territoire donné et faciliter le travail.

La difficulté pour les collectivités et les élus à autoriser le travail de mutualisation a également été pointée. Cela dit, ils sont intréressés par la visibilté qu’elle permet.

Les nouvelles technologies facilitent également le travail de mutualisation car elles permettent, entre autres, de travailler à distance avec des partenaires et de mettre en avant les réalisations.

La mutulisation avec les publics semble également une piste intéressante à développer.

Enfin, un appel à mettre en avant les expériences, outils et méthodes de mutualisation sur le site de l’ACIM a été lancé. Il suffit pour cela d’envoyer article à l’adresse suivante : jean-raphael.rondreux@cg60.fr

2 commentaire(s) sur “Compte-rendu RNBM 2012 : Atelier « Mutualiser l’action culturelle »