Compte-rendu RNBM 2012 : Atelier « Mutualiser les outils »

  • Par administrateur
  • 11 avril 2012
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Vous trouverez ci-dessous le compte-rendu de l’atelier « Mutualiser les outils » qui s’est déroulé durant les Rencontres Nationales des Bibliothécaires Musicaux 2012 à Montreuil le lundi 19 mars 2012.

Vous pouvez visualiser ce document en plein écran (en bas à droite de la visionneuse) ou le télécharger.

Animation/Modération : Nicolas Blondeau et Xavier Galaup

Intervenants : Catherine Lanoë (Amply.fr) et Jean-Michel Jung (Radios collaboratives du portail MusicMe de la Bibliothèque Départementale du Bas-Rhin)

Intégralité du compte-rendu :

L’Atelier : l’introduction

Nicolas Blondeau expose quelques problématiques liées à la mutualisation :

« Mutualisation, coopération, collaboration, partenariat, des termes synonymes ? »

Les différents périmètres d’une mutualisation :

  • Au sein d’une bibliothèque ou d’un réseau de bibliothèques (municipales, intercommunales)
  • A l’échelle d’un département ou d’une région (coordination bdp ou agence régionale)
  • A l’échelle nationale ou internationale (associations Abf, Acim, Iabd, Aibm…)

Les outils existants : le site de l’Acim, la liste discothécaires, les comptes de l’ACIM sur les médias sociaux (Facebook, Twitter, Netvibes, Scoop.it…)

Une mutualisation doit-elle être institutionnalisée (conventionnée) ou informelle ?

Des outils pour quoi faire :

  • ne pas rester isolé, savoir ce qui se fait ailleurs, participer à une réflexion en réseau,
  • partager la veille, échanger sur les bonnes pratiques, avoir une assistance de ses pairs,
  • associer pour avoir plus de poids, pour porter des actions, être reconnu comme interlocuteur,
  • Garder des traces de ces échanges : biens communs (revues pro, sites, archives, blogs…).

Comment encourager l’engagement et la participation ?

Une mutualisation corporative (entre bibliothèques) ou transversale (intégrant d’autres acteurs de la filière musicale (Conservatoire, salles de concerts, labels, journalistes, artistes, musiciens…) ?

Développer des outils sur des plates-formes indépendantes ou sur des médias sociaux (Google, Facebook…) ?

L’Atelier : le compte rendu
L’atelier est consacré à trois types d’outils, les outils de veille, les outils de communication et les outils de diffusion.
En l’absence de Catherine Brétéché, qui devait nous présenter l’utilisation de l’outil de veille Scoop.it au sein du réseau de bibliothèques du Finistère, Nicolas Blondeau et Xavier Galaup ont alors pris le relais.

  1. Présentation de Scoop.it
  1. Scoop.it est un outil de veille documentaire qui permet d’agréger sa veille sur une page internet et de la diffuser sur le web. C’est un outil en ligne dit de « curation », développé par une start-up française.

Ce service permet de filtrer, canaliser, exploiter des informations sous forme de liens ou de pages web. Ces liens sont ensuite organisés et diffusés sous la forme de petits journaux thématiques.

Il permet d’intégrer des liens manuellement via la barre d’outils grâce à un bookmarklet.

Tout comme avec Netvibes, la veille est de préférence thématique. On choisit nos thèmes de veille puis on sélectionne les adresses que Scoop.it devra surveiller. Celui-ci avertit ensuite de la présence de nouveaux articles dans une page d’administration. Il ne reste plus qu’à sélectionner celles que l’on souhaite publier sur son scoop.it et on les publie d’un clic.

Scoop.it les agglomère sur une page, sous la forme de petites fenêtres contenant une image et un texte résumant l’article. Le lecteur peut ainsi deviner l’essentiel du contenu de l’article et décider ou non de cliquer sur la fenêtre pour faire apparaitre la page internet correspondant à cet article.

Contrairement à Netvibes, Scoop.it ne se contente pas de simplement afficher les nouveaux articles d’une source. Il va chercher uniquement les articles correspondant aux mots clés restreignant la veille à un sujet bien précis. Plus les mots-clés sont pointus plus le Scoop.it est pertinent.

Scoop.it permet de chercher de l’information sur Facebook, Twitter, Digg, sur les applications Google, Youtube…etc

  1. Diffusion de la veille

Il y a deux façons d’utiliser Scoop.it.

Pour une simple veille personnelle, on s’inscrit simplement sur le site et on s’abonne aux scoop.it qui nous intéressent. On reçoit les mises à jour de ces scoop.it par mail.

Mais Scoop.it n’est pas seulement un outil de veille personnelle, il permet aussi de la partager largement. Il suffit pour cela de créer son propre scoop.it, sur une thématique particulière. On peut ensuite poster tous les liens jugés utiles, mais également reprendre du contenu sur les scoop.it consacrés à la même thématique (sur le modèle du Retweet de Twitter) ou encore proposer des liens à des autres administrateurs de Scoop.it consacrés à ces mêmes sujets.

Exemples de Scoop.it de bibliothécaires musicaux :

http://www.scoop.it/t/musique-en-bibliotheque

  1. Questions et partage d’expérience : Echange avec la salle
  • Michaël Reichhard de la BM de Massy nous a fait part de la mise en place d’un Scoop.it sur le livre numérique. Mis en place par un de ses collègues pour faire de la veille partagée au sein d’un service, le Scoop.it peut être alimenté par toute l’équipe.
  • Peut-on retrouver les Scoop.it via les moteurs de recherches de type Google ?

Oui, il suffit de taper une thématique + scoop.it dans le moteur.

Le blog Mediamus propose un répertoire recensant les Scoop.it consacrés à la musique :

http://mediamus.blogspot.fr/2011/10/la-musique-sur-scoopit-un-repertoire.html

On peut aussi aller sur la page de Bibliopedia – Bibliothèques Musicales Hybrides – Outils de curation – Scoop.it, qui recense les Scoop.it de bibliothèques musicales.

Nicolas Blondeau souligne que la page Bibliothèques Musicales Hybrides a pour objet de recenser tous les outils numériques et Internet utilisés par les bibliothèques musicales, une bonne adresse donc pour se tenir au courant des pratiques innovantes des collègues.

http://www.bibliopedia.fr/index.php/Biblioth%C3%A8ques_musicales_hybrides

  • Y-a-t-il un travail de curation via Scoop.it mais en direction des publics de bibliothèques ?

Netvibes est plutôt l’outil privilégié pour l’instant pour ce type de veille partagée. Cependant Xavier Galaup rappelle l’importance grandissante de proposer des portails thématiques attractifs plutôt que nos sempiternels portails généralistes. Il lui semble que Scoop.it est le bon outil pour ça.

  • Quid de la pérennité du travail effectué sur Scoop.it ?

Si la société qui gère Scoop.it ferme ses portes, tout pourrait disparaitre. Une sauvegarde est néanmoins possible sur le site. A la BM de St Fons, les Scoop.it sont rebasculés sur un blog WordPress dans un but d’archivage.

Conclusion de Xavier Galaup sur ce partage d’expérience sur Scoop.it :

Scoop.it a le gros avantage de ne demander aucun effort à l’abonné car toute l’information vient à lui par mail sans même avoir à ouvrir sa page Scoop.it. Nicolas Blondeau ajoute que l’on peut également s’abonner au fil RSS d’une page Scoop.it pour en recevoir les mises à jour dans son agrégateur.

  1. Autres outils de veille partagée
  • Paper.li

Paper.li est un service de veille en ligne qui permet de créer un journal quotidien composé d’articles agrégés, issus de comptes Twitter que l’on suit.

Il faut pour cela être abonné à Twitter et suivre plusieurs comptes intéressants. Cela marche également avec Facebook.

Pour filtrer les résultats, on établit une thématique, paramètre la récupération des comptes ou des différents hashtags sélectionnés.

Paper.li configure ainsi un journal par jour et nous prévient de sa parution par tweet. Ce journal aura remis en forme de manière sympa et conviviale notre timeline basique.

Le Paper.li du Discolab : http://paper.li/Discolab

  • Pearltrees

Pearltrees est un service en ligne qui permet de collectionner, organiser et partager des pages web de façon visuelle, sous la forme de bulles d’informations reliées entre elles sous la forme d’une arborescence :

Bibliothèque musicale de Rungis http://www.pearltrees.com/bmas

Le Pearltrees de la BM de Tours consacré à la scène musicale locale

  1. Les outils de communication : Amply, le blog collaboratif des bibliothèques musicales de la région lyonnaise.
  1. Présentation d’Amply.fr

Catherine Lanoé, Bibliothèque Municipale de Décines, est venue nous présenter Amply.fr.

Amply est né de la prise de conscience que tout le monde dans la région faisait un travail sur la mise en valeur de la scène locale. La volonté de créer une base de données commune à la région lyonnaise, consacrée à la musique locale, était présente chez les bibliothécaires musicaux.

Il y avait également une demande du public, des artistes, donc des réunions de réflexion sur le sujet sont nées autour des BM de Lyon, Deycines, St Fons, Chassieux, Rillieux la Pape et Villeurbanne.

L’idée d’un blog pour valoriser la scène lyonnaise s’est vite imposée.

Amply est hébérgé chez One & One, V.D.L., l’association des Vidéothécaires-Discothécaires de la Région Lyonnaise, a payé les frais d’hébergement annuel.

6 personnes alimentent le blog, 1 par bibliothèque. Un calendrier de publication a été établi, il faut obligatoirement un article par semaine. Cela fait donc un article toutes les six semaines pour les blogueurs.

http://www.amply.fr/

  1. Questions et partage d’expérience : Echange avec la salle
  • Qu’est ce qui définit l’appellation « groupe local » ?

Tous les artistes lyonnais, professionnels, pro-amateurs, amateurs.

Le contenu traite des sorties discographiques, des concerts, festivals et propose du texte, de la vidéo et des extraits sonores.

Chaque blogueur est indépendant et publie ce qu’il veut.

La modération est faite à posteriori.

Amply permet un véritable partage d’informations sur la scène locale entre bibliothèques voisines.

  • Y-a-t-il un lien avec les sites internet des différentes bibliothèques ?

A Lyon et Décines, Amply est relayé sur les sites des bibliothèques.

  • Quel type de communication est-elle faite autour d’Amply ?

Un tractage a été prévu autour des salles de musiques actuelles de la région ainsi qu’un faire-part de naissance du blog dans la presse et les médias régionaux.

Conclusion : Amply n’en est qu’à ses débuts et a pour vocation au final d’accueillir un maximum de bibliothèques de la région lyonnaise parmi ses contributeurs.

Des retours d’expériences du même type ont été évoqués, tels que la Démothèque de la Bibliothèque de Cachan ainsi que la E-Music Box de la BFM de Limoges.

Ensuite Nicolas Clément, des Bibliothécaires musicaux d’Aquitaine (BIMUDAQ) a présenté l’expérience de la Girondemusicbox.

Les Bibliothécaires Musicaux d’Aquitaine (BiMuDaq) ont constitué un groupe pilote de discothécaires issus de 7 médiathèques de Gironde (Talence, Mérignac, Bordeaux, Gradignan, Pessac, Cestas et la BDP 33) afin de travailler en réseau sur le projet GirondEmusicbox.

Ayant tous fait le constat de la nécessité de mutualiser le travail fait autour des différentes scènes locales, les BIMUDAQ ont décidé de lancer un projet de répertoire numérique qui a pour objectif de donner une visibilité à un maximum de groupes de la région bordelaise et du département, dans tous les registres musicaux (sur le modèle de l’e-music box lancé à Limoges http://www.lemusicbox.bm-limoges.fr.

Le tout se matérialise sur le net avec un portail, un Myspace et une page Facebook.

Pour en savoir plus sur la Girondemusicbox : http://www.bimudaq.acim.asso.fr/?p=93

Quels sont les points cruciaux à penser avant de mettre en route ce type de projets ?

  • Tout d’abord, il est crucial d’obtenir une validation de la hiérarchie et des élus. Il est en effet important de faire reconnaitre ce travail, comme faisant partie intégrante du travail d’un bibliothécaire musical. La tenue d’un blog et d’un répertoire sur la scène locale ne doit pas passer pour un hobby.
  • Ensuite il est primordial de s’affranchir des questions de droits de diffusion de musique enregistrée. Pour cela, il y a deux solutions. Soit on fait une déclaration à la SACEM, soit on demande aux groupes de déposer leurs morceaux en licence creative commons via un contrat spécifique avec la Musicbox. Cette dernière solution a été retenue par les BIMUDAQ.

Nicolas Blondeau rappelle l’existence de la plateforme Noomiz : http://fr.noomiz.com/. Cette plateforme indépendante réunit artistes, public et professionnels de la filière musicale pour une diffusion plus large de la musique indépendante. Une fonctionnalité bienvenue permet de faire des recherches par région, ce qui permet de garder un œil en permanence sur l’actualité musicale locale.

Cyrille Michaud de Lyon a parlé de Bandcamp qui proposerait la même chose

http://bandcamp.com/

  1. Mutualisation de l’offre de musique en ligne au sein du réseau des bibliothèques alsaciennes.
  1. Présentation

Jean-Michel Jung, de la Bibliothèque départementale du Bas-Rhin, est venu nous présenter l’offre de musique en ligne au sein du réseau des bibliothèques alsaciennes.

Suite à l’appel à projets sur les services numériques culturels innovants du Ministère de la Culture, Xavier Galaup de la Médiathèque départementale du Haut-Rhin a eu l’idée de lancer une offre de musique en ligne pour les bibliothèques alsaciennes.

Après avoir convaincu ses voisins du 67, un partenariat a été initié avec la plateforme de téléchargement et d’écoute de musique en ligne Music Me.

Les deux médiathèques départementales ont été rejointes par les médiathèques de la ville de Mulhouse et Strasbourg.

La médiathèque du Haut-Rhin met donc désormais à disposition de son réseau de bibliothèques, un accès à Music Me via son catalogue départemental en ligne Calice 68. Quant à la bibliothèque départementale du Bas-Rhin, elle a mis en ligne une page dédiée à cet accès appelée Mediason67.

Voyons plus en détail, l’expérience bas-rhinoise :

La BDBR a lancé son offre avec 4 bibliothèques municipales volontaires : Benfeld, Erstein, Monsviller et Seltz.

Le contrat avec Music Me est négocié à l’année. Un forfait est calculé par tranches d’abonnés susceptibles de se connecter :

EX : De 1 à 250 inscrits = 4000 euros / an en illimité.

La plateforme offre 6 millions de titres dans lesquels les discothécaires peuvent faire une sélection et une éditorialisation via la proposition de web radios thématiques ou playlists. Il est aussi possible de choisir les albums mis en avant sur la page d’accueil et sur les pages consacrées à chaque genre musical.

Chaque bibliothèque a pour ce faire un canal permettant de diffuser une web radio. Mediason67 permet également l’accès à un canal supplémentaire de diffusion commun.

B. Echange avec la salle

  • Y-a-t-il un budget spécifique à la BDBR pour cette offre ?

Oui, une ligne budgétaire est allouée spécifiquement. Par contre, à la Médiathèque départementale du Haut-Rhin, le budget d’acquisition de la discothèque est mis à contribution, la baisse des prêts de CD justifiant la réorientation d’une partie du budget vers le numérique.

  • Quelle communication est-elle faite autour de cette offre par la BDBR ?

En plus de l’habituel tractage, des ateliers de création de playlists avec les usagers ont été initiés dans les bibliothèques du réseau.

  • Comment est réglée la question des droits de diffusion de la musique en bibliothèque ?

Music Me paie les producteurs et les ayant-droits pour une diffusion sur le web. La diffusion sur place relève du contrat habituel avec la SACEM.

  • Quelle est la politique éditoriale mise en place par les bibliothécaires musicaux ?

La musique mise en avant est ouverte à tous les courants musicaux.

  • Quelle est le format et la qualité du son émis par Music Me ?

Les fichiers lus sont en MP3, avec un taux de compression de 320 kbps.

  • Y-a-t-il de la publicité sur le portail Music Me de la bibliothèque ?

Non, cela a été refusé expressément dans le contrat.

  • Comment l’usager de la bibliothèque peut-il se connecter à Mediason 67 ?

Il faut se rendre sur Mediason 67, puis se connecter en rentrant son n° d’adhérent (celui de sa carte de lecteur) et le nom de sa bibliothèque.

  • Quels sont les retours sur l’utilisation de la ressource ?

La gestion des statistiques est un des points faibles de Music Me. Mais le bilan d’expérience fait au bout d’une année d’utilisation au niveau régional a néanmoins pu dégager certaines grosses tendances. 40 % des inscrits semblent utiliser les web radios et la moyenne d’âge des utilisateurs dépasse largement la trentaine.

  • A qui faut-il s’adresser pour contacter Music Me ?

Music Me est une petite entreprise de 12 salariés. Ils ont donc décidés de sous traiter la partie commerciale et administrative à d’autres prestataires tels que Bibliomédias, GAM Annecy et CVS. (peut-être même CDMAIL?)

  • Est-il possible d’enrichir le catalogue de sa bibliothèque avec des extraits sonores issus de Music Me ?

C’est possible mais ça demande que son SIGB ou son portail soit capable de développer des webservices. Des développements informatiques sont nécessaires et doivent être demandés à son prestataire. Music Me fournit un API (un programme qui permet d’interroger et d’afficher sa base de données)

Conclusion de l’atelier :

Les outils de veille, de médiation numérique sont des éléments chronophages qui nécessitent donc une mutualisation du travail, du partage et de l’échange autour des expériences.

Un bel exemple encore de cette mutualisation tant désirée est le métablog collaboratif Chermédia (http://chermedia.com/), tenu par les bibliothécaires du réseau départemental du Cher. Comment avec peu de moyens, réussir un travail collectif au niveau départemental ? Avec la mutualisation et le travail autour d’un outil commun.

Le dernier échange avec la salle a permis aux participants de pointer le manque de structures départementales ou régionales, du type « Agences du Livre » mais adaptée à la filière musicale.

Les exemples alsaciens, aquitains et rhodaniens montrent clairement une voie envisageable, qui est celle de la montée en puissance des groupes régionaux de bibliothécaires musicaux.

Pour conclure l’atelier, Xavier Galaup a rappelé notre premier outil de mutualisation, la liste Disco-fr ! Mutualiser l’information sur nos projets, nos retours d’expérience et autres réflexions sur l’évolution du métier nous permettra d’avancer ensemble plutôt que chacun de notre coté.

Christophe DANIEL

MDP70

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