Présenter la musique savante en bibliothèque publique

  • Par administrateur
  • 20 février 2006
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“Notre héritage n’est précédé d’aucun testament” René Char.

Sans testament, ou, pour élucider la métaphore, sans tradition – qui choisit et nomme, qui transmet et conserve, qui indique où les trésors se trouvent et quelle est leur valeur – il semble qu’aucune continuité dans le temps ne soit assignée et qu’il n’y ait humainement parlant, ni passé ni futur…


Hannah Arendt, La crise de la culture, 1954.

Par une citation poétique placée en exergue de ses essais d’interprétation critique, H. Arendt pointe la nature de la crise que
rencontre la société au lendemain de la 2ème Guerre Mondiale et revient, en la commentant, sur la responsabilité traditionnellement assignée au politique et au philosophe au sein de la cité.

Rapportés à nos missions de modestes bibliothécaires musicaux, – et
tant pis si la transition opérée est abrupte – ces propos trouvent une
résonance étrangement familière. Choisir (sélectionner et acquérir),
nommer (cataloguer, indexer, classer), transmettre et conserver (donner
accès aux collections en étant garant de leur pérennité), indiquer où sont les trésors et quelle est leur valeur (orienter, renseigner, conseiller, médiatiser, faire connaître). Voilà, l’essence d’un métier noblement résumée !

Mais point d’angélisme béat, la crise annoncée il y a cinquante ans est
bien installée. Les enquêtes statistiques révèlent que la fracture
culturelle ne se réduit pas malgré l’engagement de la puissance publique. En effet, ni l’élan idéaliste de démocratisation culturelle
engagé par André Malraux [1] inaugurant la Ve République, ni l’euphorie
d’une culture festive et démocratique scénographiée par Jack Lang
n’ont pu modifier en profondeur l’ordre social qui prévaut en matière
de pratiques culturelles [2].

Pour entrer au coeur du sujet, celui de la transmission d’une musique
savante, ou d’un savoir musical en bibliothèque, on pourrait se demander si nous défendons l’héritage de la Discothèque de France
dont la mission était “de mettre la grande musique à la portée de tous,
et d’aviver le goût du public par des oeuvres musicales de qualité.” [3]

Sans doute, l’expression grande musique aujourd’hui dérange par sa
désuétude un peu guindée, car elle s’accorde une primauté, une
marque de distinction aux accents peu égalitaires.

D’ailleurs et heureusement, les bibliothèques publiques proposent
depuis très longtemps à leurs usagers des collections musicales
éclectiques constituées dans une visée pluraliste et encyclopédique.
Mais à contrario, ne donnons-nous pas parfois une part trop belle à la
diffusion des musiques actuelles déjà largement médiatisées, en
délaissant le travail de mise en valeur de la musique classique ou
contemporaine ?

Plus que jamais, nous voilà perplexes devant le sens à donner à notre
mission de service public : entre les dangers d’une exigence élitaire
engendrant l’exclusion des publics, et ceux d’une trop grande
complaisance à la production commerciale – la musique assimilée à un
loisir et à une distraction – existe-il une troisième voie ?

Comment penser la médiation de la musique en bibliothèque ?

Comment constituer et développer une collection de musique savante
pour en présenter toutes les richesses ?

Comment nourrir la curiosité et l’appétit d’un public en attente de
repères et d’initiation pour une musique qui donne à penser autant qu’à
s’émouvoir ? Comment transmettre le goût du savoir musical ?

Mais aussi, quel lien nouer avec le patrimoine musical écrit de nos
bibliothèques ? Quelles relations développer avec les partenaires de la
pédagogie musicale, les professeurs des conservatoires et des écoles de
musique de nos collectivités ? Enfin, quelle formation pour les acteurs
de l’éducation musicale que nous sommes – dans la mesure où nous
revendiquions cette légitimité ?

Autant de questions appartenant au champ bibliothéconomique et se
rapportant à la politique documentaire, à l’organisation et à la
valorisation des collections, à la médiation des publics… ayant toujours en point de mire la formation des bibliothécaires musicaux. Il n’est certainement pas possible d’apporter à toutes ces questions des réponses immédiates. Mais pour amorcer ce débat où chacun devra
faire entendre sa voix par l’exposé de ses pratiques et par l’expression de ses conceptions du métier, je formule ici trois propositions relatives à la gestion d’une collection de disques classiques et contemporains.

La collection vue en 3D

Traditionnellement la constitution d’une discothèque idéale s’opère
d’après 3 critères principaux :

- Le choix du compositeur : distinguer le grand génie du petit maître
(Wolfgang Amadeus Mozart avant Francesco Salieri)

- Le choix de l’oeuvre : distinguer le chef d’oeuvre, de l’oeuvre de
jeunesse, de l’oeuvre de circonstance, de l’oeuvre inaboutie (La flûte
enchantée avant Idoménée, roi de Crète)

- Le choix de l’interprétation : c’est à l’élection de la version de
référence d’une oeuvre que le mélomane attache souvent le plus de
soin. (Ferenc Fricsay avant Herbert von Karajan)

Mais le bibliothécaire musical n’épouse pas exactement les préoccupations du mélomane.
En bibliothèque publique, l’enjeu ne se restreint pas à constituer une
collection sur des critères d’excellence. La problématique se tient plutôt dans la maîtrise d’une collection dans une visée de cohérence,
d’équilibre, et de représentativité : comment rendre compte du patrimoine musical classique et contemporain dans sa pluralité ?
Maîtriser le développement d’une collection, c’est d’abord envisager le
corpus des oeuvres musicales selon 3 paramètres structurels :

- La forme musicale et l’instrumentation : Quelle part la collection
ménage-t-elle à la musique instrumentale, à la musique de chambre,
à la musique orchestrale, à la musique religieuse, à la musique vocale,
au théâtre lyrique, etc. ? [4]

- La période historique et son esthétique : quelle est à l’intérieur de
la collection, la proportion respective accordée à la musique ancienne, baroque, classique, romantique, moderne et contemporaine.
Ces choix ont-ils été réalisés consciemment ou ont-ils été induits par le marché, par les guides de sélection ?

- Le style national : A quelle entité géographique appartiennent les
oeuvres constitutives de la collection et dans quelle proportion ?
Chaque pays, chaque aire régionale possède une esthétique propre.
La tradition musicale s’inscrit souvent dans un contexte culturel
local : Liszt, Bartok et la Hongrie, Moussorgski, Stravinski et la Russie, Falla, Albéniz et l’Espagne, etc.

Ne pas prendre en compte, ni évaluer les composantes formelles,
historiques et géographiques des oeuvres sélectionnées, revient à
constituer une collection qui ne sera qu’une représentation déformée –
une image anamorphosée – du patrimoine musical.

Le classement de A à Z est un non-sens [5]

Le classement alphabétique de la musique savante (classe 3) au nom du
compositeur n’a aucun sens, parce qu’il n’est pas porteur de sens. Que
peuvent avoir en commun Jean-Sébastien Bach et Jean Barraqué, Guillaume Dufay et Pascal Dusapin, Guillaume de Machaut et Gustav
Mahler ? Ce voisinage hétéroclite favorise – pour reprendre la formule
du Comte de Lautréamont – “la rencontre fortuite sur la table de
dissection d’une machine à coudre et d’un parapluie”. Concernant les
musiques du monde (classe 9), imaginerait-on un tel classement
alphabétique au nom du musicien sans considération d’une localisation
géographique ? Inconcevable.

Le classement alphabétique aujourd’hui pratiqué pour la musique
savante, est le moins adapté à la médiation, ne proposant au public
aucun repère, ne donnant à voir aucun système de représentation,
aucune topographie d’un art musical savant qui – à l’image de la
littérature ou de la peinture – s’est constitué sur plus d’un millénaire.

Il apparaît pour cela nécessaire de présenter la musique savante dans sa dimension historique, sur la base d’un classement par grandes périodes musicales : musique médiévale (5e-15e), musique de la Renaissance (16e), musique baroque (17e-18e), musique classique (fin 18e), musique romantique (19e), musique moderne (début 20e), musique contemporaine (fin 20e).

Ce mode de classement a de plus le mérite de révéler les déséquilibres
probables d’une collection : (sur-représentation de la musique
romantique, sous-représentation de la musique ancienne et
contemporaine). Les médiathèques de Dole et de Soultz ont adopté ce
système dans la présentation de leurs collections depuis 2004.

Le petit bac de musique

En médiathèque, les collections de disques classiques ont comme
caractéristiques communes avec les collections de littérature imprimée
de dérouter le néophyte par la profusion de l’offre disponible. Là où
nous voyons richesse et diversité, le visiteur occasionnel ne perçoit
souvent que confusion, embarras et accumulation asphyxiante. Par quoi
commencer ? Comment s’orienter dans un tel dédale ? Je ne pourrai
jamais tout connaître. Je n’aurai jamais le temps de tout écouter. Dans La nausée de Sartre, le narrateur Roquentin, fait la connaissance d’un habitué de la bibliothèque, qu’il surnomme ironiquement l’Autodidacte. Celui-ci, n’ayant par reçu d’instruction s’est donné pour tâche de se constituer une culture en lisant consciencieusement tous les livres de la bibliothèque dans l’ordre alphabétique. [6]

Pourquoi ne pas présenter à l’usager un bac “découverte de la musique
classique”. Cette collection relativement restreinte, entre 50 et 100 CD, composée d’enregistrements de préférence récents, proposant des
oeuvres du répertoire appréciées du grand public (Les quatre saisons, la Symphonie Fantastique, Casse-Noisette, la Symphonie Pastorale, …),
ou des oeuvres interprétées par des artistes estimés (Natalie Dessay,
Martha Argerich, Hélène Grimaud, Roberto Alagna, Nigel Kennedy,
Jordi Savall… etc.). Une telle démarche incite à réfléchir au mode de
médiation de la musique savante en direction de différents publics. Le
bibliothécaire choisit les oeuvres et les artistes qu’il juge abordables ou attractifs et dont il souhaite faire la promotion, en y mêlant ses coups de coeur. Le bac “Découverte de la musique classique” joue ainsi le rôle de “vitrine” pour le reste de la collection composée de milliers d’enregistrements …comme une invitation à entrer dans une sphère musicale réputée hermétique.

Ressources bibliographiques

La liste propose 5 pistes pour enrichir sa réflexion sur la transmission du savoir musical en bibliothèque :

- Connaître le marché du disque classique,

- Démocratiser la musique : les voies de la médiation,

- Se construire un savoir musical,

- Transmettre la passion musicale,

- Développer une collection de musique savante en bibliothèque.

Connaître le marché du disque classique

DERMONCOURT Bertrand, GELEDAN Fabien. La vérité sur le disque
classique
. Enquête. Classica-Répertoire, avril 2005, n° 71, pp. 26-33.

Le dossier, loin de tirer des conclusions alarmistes, analyse la crise du disque classique comme le signal d’une mutation en profondeur du marché. Il en décrit en 10 points, les principales tendances et caractéristiques, sur le mode ludique du “vrai” et du “faux” : le disque classique ne se vend plus (f), on publie trop de disques classiques (v), le disque va disparaître au profit du téléchargement (f), Internet va sauver le disque classique(v), le disque classique est trop cher (v), il faut créer de nouveaux disquaires (v),il faut aider les éditeurs de disques classiques (v), le DVD musical va sauver le disque (f), et le SACD aussi (f), le répertoire ne se renouvelle pas (f), la France est une exception (v, f).

GELEDAN Fabien. Que veut le consommateur français de disques
classiques ?
Rapport d’étude. ESPC-EAP, Chambre de commerce et
d’industrie de Paris, 2005, 49 p. Disponible sur : http://www.abeillemusique.com/pdf/etude_cd_classique.pdf

(consulté le 16.02.2006)

Née au sein du Mastère spécialisé “Marketing et Communication” de
l’ESCP-EAP, cette démarche a été soutenue par le distributeur de disques Abeille Musique et le magazine Classica-Répertoire, du groupe Express-Expansion. Habitée par la conviction qu’une utilisation raisonnée du marketing est aujourd’hui indispensable à l’intelligence du marché du disque classique, la présente étude veut répondre à un véritable besoin : donner aux professionnels du secteur des informations claires et concrètes sur leur cible afin de leur permettre d’y adapter au mieux leur offre. L’étude, s’appuyant sur une enquête, permet de mieux cerner les goûts de l’amateur : “Le consommateur de disques classiques est à la recherche d’une musique exigeante et réflexive faisant partie d’un patrimoine culturel. Les musiques des époques classiques et romantiques sont appréciées par la quasi-totalité de l’échantillon alors que la musique baroque séduit des individus moins nombreux et plus jeunes. La musique du XXe siècle est aussi appréciée sans être l’apanage d’une classe d’âge particulière. Plus limité demeure le public de la musique contemporaine.”

BRICARD Louis. Vingt préconisations pour la survie des disques de musique classique. Rapport remis le 15 décembre 2003 à Monsieur Jean-Jacques AILLAGON, ministre de la Culture et de la Communication, 126 p.
Disponible sur : [http://www.culture.gouv.fr/culture/actualites/rapports/bricard/rappor
t2004.pdf


(consulté le 16.02.2006)

“L’offre de disques de musique classique est très importante en France et en augmentation malgré les tendances régulières à la baisse du marché dans ce secteur. Selon l’Observatoire de la Musique, 35.200 références différentes de disques de musique classique auraient été vendues au premier semestre 2003. La banque de données […] TITE LIVE répertorie à ce jour 28.123 références de disques de musique classique disponibles en France.

[…]La base de données DIAPASON recense pour sa part 19.000 disques.
Cette base de données s’enrichit continuellement puisque DIAPASON reçoit chaque mois plus de 300 disques nouveaux dont les deux tiers sont de véritables nouveautés et un tiers des rééditions [p. 38] La production de disques de musique classique se répartit ainsi pour 2002 : 35 % de disques de musique instrumentale et musique de chambre, 30 % de disques de musique pour orchestre, 12 % de disques de récitals d’artistes, 10 % de disques de musique religieuse, 8 % de disques de musique vocale profane, 4 % de disques de théâtre lyrique et musical, 1 % de disques de musique électro-acoustique” [p. 39] Les conclusions du rapport : “La situation est grave mais pas désespérée” : une offre importante sur le marché mais une production française fragile et dispersée dans un paysage musical en constante évolution ; d’énormes inquiétudes sur le réseau de vente en France, des ventes à l’exportation insuffisantes, des réseaux de vente alternatifs peu exploités et des ventes en ligne balbutiantes ; une production
de musique classique passablement présente dans la presse et à la radio
mais très absente à la télévision aux heures significatives d’écoute sur les chaînes du service public.” [p. 124]

ERIKSON Franck. Les nouveaux sillons du classique. L’Express, 17 juillet 2003.

Disponible sur : http://www.lexpress.fr/mag/arts/dossier/classica/dossier.asp ?ida
=398809

(consulté le 16.02.2006)

Après la surchauffe due à l’avènement du compact, le secteur, qui ne
représente même pas 5% du marché, se réorganise. Alors que les majors ont désertés ce marché de niche, les labels indépendants ne cessent de se multiplier : une vingtaine en 1984, 400 en 1992, plus de 500 aujourd’hui.

VINCENT Richard. La diffusion et la promotion du disque classique en
France
. Mémoire de D.E.S.S. de Droit des Relations et Echanges
Culturels Internationaux. Institut d’Etudes Politiques de Lyon, 2003.
Bibliogr.

Disponible sur : http://doc-iep.univ-lyon2.fr/Ressources/Documents/Etudiants/Memoires/DRECI/vincent_r/html/

(consulté le 16.02.2006)

Devant l’opposition entre la culture et le commerce, il faut se demander comment le disque classique qui est destiné à un public de plus en plus confidentiel, parvient à fonctionner dans un système économique qui ne lui est pas favorable ? Quel est l’état du marché du disque classique en France ? Quels sont les structures et les acteurs qui régissent son économie ? Quel est son avenir ? (Résumé)

“Les catalogues classiques pèsent très lourd en nombre de références. Dans un magasin de grande taille où le classique est bien représenté, le nombre de références classiques peut facilement égaler le nombre de références de tous les autres rayons réunis. Pourtant la rotation (rapport entre le stock et la vente) est très faible en classique. L’idéal, aujourd’hui, est d’arriver à vendre le plus de disques possible sur le moins de références possible (on appelle cela également le vingt/quatre vingt, c’est à dire, 20% de références
vendues pour 80% du chiffre d’affaire).”

“Une maison de disque comme la major EMI vend un disque classique sur
deux à la Fnac , tout comme la maison de disques indépendante Naïve. La
Fnac est donc l’interlocuteur privilégié de tous les éditeurs classiques qu’ils soient majors ou indépendants. Ceci lui donne un pouvoir énorme sur ce secteur d’activité. La Fnac s’aligne sur les techniques des hypermarchés avec une masse salariale minimum pour la mise en rayon. On connaît les avantages et les inconvénients de cette évolution générale de la distribution pour le consommateur : baisse des prix et perte dans la qualité du service proposé. Pour acheter de la musique classique, il faut des personnes capables de guider ou de renseigner les clients, sinon cela devient trop compliqué pour des personnes qui seraient désireuses de découvrir ou de commencer une collection de disques de ce genre musical.” (extraits)

WEYER Julien, ZILLER Etienne. La diffusion des enregistrements de
musique classique en France
. Rapport d’étude. AMOC – IESIM (Institut
d’Etudes Supérieures en Industrie Musicale), 2003, 44 p.

Disponible sur : http://julien.weyer.9online.fr/difmusclass_rapport_jw030901.pdf

(consulté le 16.02.2006)

Une distance s’est créée entre le disque classique et son public. Le manque de clarté de l’offre est de loin l’aspect qui nous a le plus marqués, même s’il faut reconnaître que cette constatation est en partie subjective et n’est peut-être pas la plus dommageable. Sachant que l’offre souffre également d’une baisse de son exposition en linéaire et d’une promotion souvent limitée aux supports spécialisés, quel contraste avec certains enseignements du sondage ! Besoin d’un très large choix chez les mélomanes, besoin d’accompagnement chez les néophytes, diversité des goûts, des approches et soif d’informations quasi-généralisée…

DAMBRE Nicolas, LEFEUVRE Gildas, MOLLE Nicolas. Le marché du
disque classique.
Dossier. Musique Info Hebdo, 3 mai 2002, pp 27-32.

Après avoir compté pour près de 15 % des ventes avec le boom du CD, le
classique affiche un recul constant [autour de 5 %]. Quelles en sont les raisons et les logiques ?. Quelles sont les problématiques d’exposition et de distribution de ce marché particulier, voir “atypique” pour certains ? Pour quel public et avec quelles perspectives ?. Les statistiques sont dopées par la vente des compilations et des artistes crossover. L’exposition du classique : Autrefois, quand on ouvrait son poste de TV à 20h30, il y avait
Le grand Echiquier une fois par mois, et tous les dimanches après-midi
Jacques Martin passait deux séquences de classique. Aujourd’hui, où
quelqu’un qui ne connaît pas la musique classique peut-il la découvrir ? Les problématiques de la distribution : [aujourd’hui à peu près 1 disque de classique sur 2 est acheté à la Fnac]. L’érosion du fonds de catalogue : Les indépendants mettent en avant la disponibilité constante de leurs références sur une longue durée, alors que les majors soumises à des critères plus drastique de rentabilité et de rotation ont tendance à les supprimer de
leurs catalogues. Quelles perspectives ? Les intervenants évoquent plusieurs pistes pour valoriser le disque classique, notamment l’idée d’un top des ventes, voire de quotas en radio.

GERVASONI Pierre. Musique contemporaine : comment CD ?
Résonance, mars 1994, n°6.

Disponible sur : http://mediatheque.ircam.fr/articles/textes/Gervasoni94a/
(consulté le 16.02.2006)

Aujourd’hui comme hier, la musique contemporaine demeure le parent
pauvre de l’édition phonographique. Étroitesse du public, paresse des
médias, désintérêt des distributeurs et des producteurs ? La situation est telle en tous cas qu’elle oblige de plus en plus les studios à assurer euxmêmes leur propre production.

Centre de documentation de la musique contemporaine [en ligne].

Disponible sur : http://www.cdmc.asso.fr/

(consulté le 16.02.2006)

Dans le carnet d’adresse de la musique contemporaine, on trouve la liste des contacts des labels en France et l’étranger, des distributeurs, des magasins spécialisés.

Démocratiser la musique : les voies de la médiation

VIAL Béatrice. Du classique pour toutes les oreilles. Au-delà des codes de l’élitisme. Mission de stage réalisé à l’Orchestre National du Capitole de Toulouse. Mémoire d’IUT Métiers des Arts et de la Culture. Université d’Avignon, 2003, 109 p.

Disponible sur : http://81.255.23.80/memoires/Object/DownloadAttachedFile.asp ?
(consulté le 16.02.2006)

La musique classique est une catégorie peu commune dans les genres de
musiques. Quand on écoute “de tout”, la musique classique est quasiment
toujours absente (voire omise) de la liste. Pour comprendre les particularités de la musique classique, la musique est tout d’abord envisagée comme révélatrice d’une classe sociale – quelles que soient les catégories de classes sociales. Face à ces considérations théoriques, il s’agit ensuite de revenir au cas de la musique classique et son traitement, son existence dans la société ; une sorte de définition ou de description du “monde de la musique”. Enfin, et il s’agit là de la finalité de ce mémoire commandité par l’Orchestre
National du Capitole de Toulouse, des stratégies de communication puis de programmation sont proposées pour tenter de séduire un nouveau public, notamment le public étudiant. Le but n’étant pas de réduire à zéro les différences sociales dans les pratiques culturelles, mais d’offrir la possibilité au plus grand nombre de choisir – ou non – la musique classique. (Résumé)

CARDOZE Valérie. Innover pour une musique savante vivante. Essai
d’identification au nouveau dans le champ de la musique savante. Illusion ou nécessité ?
Mémoire de DESS. Université Lyon 2/Arsec, 2003, 118 p. Bibliogr.

Disponible sur : http://socio.univ-lyon2.fr/IMG/pdf/doc-313.pdf

(consulté le 16.02.2006)

La notion d’innovation est au coeur de la demande politico-sociale, dans une société qui adule le nouveau, les produits nouveaux, l’innovation technologique permanente… mais qui connaît aussi, dans les périodes de morosité et de difficultés économiques une régression sur le plan de l’idée et l’envie de se réfugier dans les valeurs rassurantes du passé. Le spectacle vivant se doit de ne pas lasser son public, de renouveler sa formule en permanence, de répondre à ces désirs contradictoires du nouveau et du passé.

La musique savante incarne par excellence un héritage culturel patrimonial que l’on se doit de transmettre avec fidélité, mais qui doit aussi être lu et compris dans notre société contemporaine. Innover apparaît une nécessité, dans la forme comme dans le fond, pour séduire et renouveler un public attiré par d’autres sirènes de consommation ! (Résumé)

MORET Elisabeth. Succès public pour la musique classique : la Folle
Journée. Une voie nouvelle vers la démocratisation de la musique classique
? Mémoire de DESS Développement culturel et direction de projet. Université Lyon 2/Arsec, 2002, 101 p.

Disponible sur : http://socio.univ-lyon2.fr/IMG/pdf/doc-470.pdf

(consulté le 16.02.2006)

La situation semble paradoxale : la musique classique sérieuse, savante, pure, seule objet de la musicologie et du goût de l’élite que l’on oppose aux musiques populaires, musiques orales, métisses, marchandes, faciles, écoutées pour le plaisir, génère à Nantes un formidable engouement auprès du public. (Résumé)

Musiques actuelles, musique savante. Quelles interactions ? entretiens réalisés, réunis et présentés par Eric Denut. Paris : L’Harmattan, 2002 (Musique et musicologies. Les dialogues).

Un ouvrage stimulant construit sur le mode de l’échange avec de jeunes
compositeurs de musique savante, ayant aussi une grande connaissance
des musiques actuelles. Quelques citations parfois provocantes :
“Selon vous, quelle musique pourrait-on qualifier aujourd’hui de musique savante ? Comment vous situer vous par rapport aux catégories, définies par le Ministère, de musique savante et de musiques actuelles ? Je trouve cela un peu absurde et en tout cas ambigu. Cela sous-tend une hiérarchie entre une musique qui serait accessible à des gens qui ont étudié, et qui peuvent la comprendre […] et des musiques actuelles qui seraient réceptibles par tous. Cette distinction stérile, inutile, et tendancieuse implique un phénomène de hiérarchie sociale “(Jacopo Baboni Schilingi).” Peut-être la musique savante est-elle simplement une musique écrite, et qui fait appel à une certaine complexité quant à sa construction.

[…] il est clair que des années de formation dans les conservatoires mènent tout de même à un savoir.” (Yan Maresz) “Je trouve formidable que la techno se revendique de Pierre Henry, tout comme le jazz se revendiquait de Ravel et de Debussy. Cela prouve qu’ils ont trente-cinq ou quarante ans de retard. Toutes les musiques populaires commerciales ont toujours “un retard à l’allumage” qui est fascinant. Elles devraient plutôt revendiquer Ligeti ou Grisey, c’est plus récent. […] En ce qui concerne la politique du Ministère, je ne comprends pas qu’on puisse subventionner une musique à laquelle on a de toute manière donné d’ores et déjà tout le pouvoir : télévisions, radios. Donner les moyens de s’exprimer médiatiquement est peut-être plus important aujourd’hui que donner des subventions. […]
Dans trois accords de Gérard Grisey, il y a plus de modernité que dans
quarante kilos d’électronique. La modernité n’est pas une affaire de
kilomètres de câbles. “(Philippe Hurel)” Le problème des musiques savantes n’est pas un problème de création mais de diffusion. Du point de vue social, elles n’existent tout simplement pas. […] Qu’est-ce que les médias ont consacré à la mort de Gérard Grisey après l’avoir ignoré toute sa vie ? Quasiment rien ! Evidemment, s’il s’était agi de Johnny… A la radio, en concert ou sur disque l’audience du plus célèbre des compositeurs, mettons un Ligeti ou un Adams, n’est pas même comparable avec celle du plus petit groupe de pop à la mode“. (François Narboni)

HENNION Antoine, MAISONNEUVE Sophie, GOMART Emilie. Figures
de l’amateur. Formes, objets, pratiques de l’amour de la musique
aujourd’hui.
Paris, La Documentation française, 2000, 278 p.
(Questions de culture)

Qu’est-ce qu’un amateur de musique classique ? Comment vit-il sa
passion ? De quels dispositifs s’entoure-t-il pour la provoquer et l’atteindre ?

Quelle est sa place dans le développement moderne de la musique ? Voilà
les questions que les auteurs de ce livre mettent au centre de leurs
recherches et de leurs réflexions. A travers une minutieuse enquête de
terrain et au moyen d’hypothèses de travail aussi audacieuses que
solidement étayées, c’est à une vaste révision de nos conceptions classiques qu’ils nous invitent.

PASTOR, David. Le bal des casse pieds. Considérations du rapport au
public dans l’évolution du concert de musique classique
. Mémoire de DESS Développement culturel et direction de projet. Université Lyon 2/Arsec, 2000, 94 p.
Disponible sur : http://socio.univ-lyon2.fr/IMG/pdf/doc-419.pdf

(consulté le 16.02.2006)

Il semble bien que la représentation de la musique dite classique soit prise en tenaille par la tradition du concert et le désir de ses acteurs d’inventer de nouvelles formes d’exposition de la musique, plus à l’écoute du public. Mais au fait, est-ce bien le public qu’il faut écouter ? Le bal des casse pieds se veut une réflexion sur la constitution du concert et les tentatives de s’en écarter.
Public et artistes s’y livrent au jeu du passe-passe, se cherchant et se défilant. Qui veut changer quoi, c’est bien là, la question. (Résumé)

Se construire un savoir musical : quelques pistes

ZYGEL Jean-François. La leçon de musique. Réalisation Marie-Christine
Gambart. Paris, TELESCOPE, distribution Naïve, 2004. 1 DVD vidéo
(disponible à l’ADAV)
Une série de 8 titres : Maurice Ravel, Gabriel Fauré, Frédéric Chopin, Bela Bartok, Dimitri Chostakovitch, Felix Mendelssohn-Bartoldy, Claude Debussy, Amadeus Mozart

Jean-François Zygel, pianiste et pédagogue hors pair, présente une
leçon de musique, illustrée au piano. Une heure de paroles et de
musique, pour entrer dans la pensée musicale des compositeurs.
Chaudement recommandé.

DENIZEAU Gérard. Comprendre et identifier les genres musicaux. Vers une nouvelle histoire de la musique. Paris : Larousse, 1997, 240 p.

Voici un petit livre absolument indispensable pour qui cherche à se
familiariser avec les différents termes, époques, styles et compositeurs du monde musical. Divisé par époques, allant de l’Antiquité jusqu’à aujourd’hui, le livre offre des résumés assez complets sans être trop exhaustifs de la plupart des termes musicaux, des plus connus (passacaille, symphonie, impromptu, poème symphonique, etc.) au plus obscurs (gymel, conduit, trait, etc.). (La Scène musicale)

LHOPITEAU-DORFEUILLE Michèle. Toutes les clés pour explorer la
musique classique. De l’Antiquité à nos jours
. [Latresne] : Le Bord de l’eau,1998, 155 p. + 2 disques compacts

Entendre ou écouter : c’est dans ce passage d’un mot à l’autre que se glisse le précieux guide de Michèle Lhopiteau…Les trésors musicaux de chaque époque y sont clairement décrits, les tableaux récapitulatifs permettent de fixer les connaissances de base, et surtout les exemples musicaux sont choisis et commentés avec une justesse si remarquable qu’on a le sentiment de l’évidence. (Alain Duault)

LHOPITEAU-DORFEUILLE Michèle. Toutes les clés pour explorer la
musique classique. Concertos, symphonies, ballets… La musique
instrumentale sous toutes ses formes
. Latresne : Le Bord de l’eau, 2001, 188 p. + 3 disques compacts

Les instruments de musique sont omniprésents dans notre culture. Cela ne signifie malheureusement pas que naviguons avec aisance au milieu des Bois, Percussions et autres instruments à Cordes, qui sont la base de notre environnement musical. (Note de l’éditeur)

Easyclassic : la musique classique à portée de tous [en ligne].
Disponible sur : http://www.easyclassic.com/W/EZ/site/

(consulté le 16.02.2006)

Ce site attrayant, certes affilié à une librairie en ligne, propose de
nombreuses ressources (références, extraits musicaux, portraits,…)
permettant de monter une discothèque de base en musique classique.
A découvrir en priorité la “discothèque idéale”, mais aussi : “Portraits sonores”, “Magic Audio” et “Music quiz”.

Transmettre la passion musicale

FAUCHET Benoît. Comment faire aimer la musique aux enfants. Dossier.
Diapason, mars 2005, n°523, pp. 26-39. Discogr.

Prenant acte du phénomène de société engendré par le film Les Choristes, la revue propose aux parents mélomanes une série de 10 conseils, un carnet d’adresses et une discographie pédagogique.

CHARVET Pierre. Comment parler de la musique aux enfants. La musique
classique.
Paris : Adam Biro, Scérén-CNDP, 2003, 157 p. (+ 1CD)

L’ouvrage propose des conseils pour susciter l’envie, éviter que la musique ne paraisse “ennuyeuse”, et des recommandations simples : où et comment écouter de la musique classique, faut-il ou non écouter des “tubes” du classique ?… Des rubriques permettront également aux adultes de répondre aux questions que les enfants – voire eux-mêmes – se posent sur le style et la forme (pourquoi dit-on de telle musique qu’elle est romantique, baroque ?…), sur la théorie musicale (pourquoi les musiciens doivent-ils s’accorder avant de jouer ?…), d’expliquer avec des mots clairs le métier de musicien, de compositeur, ainsi que le monde des instruments de musique. (Note de
l’éditeur)

AGOSTINI-GHERBAN Cristina. L’éveil musical. Une pédagogie évolutive.
Paris : L’Harmattan, 2000 (Sciences de l’éducation musicale). Bibliogr.

Voulant introduire le lecteur à l’éveil musical commencé dès la naissance (et même avant) et poursuivi à travers diverses pratiques spécifiques jusqu’à l’âge adulte, cet ouvrage insiste sur la conception de l’éveil musical non pas en tant qu’initiation à la musique ou animation sonore, mais comme une vraie et nouvelle pédagogie musicale. (Note de l’éditeur)

SCHNEIDER Corinne. L’enseignement de la culture musicale dans les
conservatoires
. Paris : Cité de la musique, 2000, 135 p. Bibliogr.

Par ses tâches comme par ses objectifs, la culture musicale est diverse : elle apparaît aujourd’hui au sein des établissements spécialisés d’enseignement musical comme un faisceau d’activités qu’il était nécessaire de recenser et de décrypter. Afin de découvrir les spécificités de cette discipline – voire ce champ pluriel de disciplines -, l’auteur interroge les directives pédagogiques
du ministère de la Culture, les finalités d’un tel enseignement et les
pratiques réelles du terrain, notamment grâce à une enquête réalisée
spécialement pour cet ouvrage. Sans autre but que d’engager une réflexion collective sur ce sujet, Corinne Schneider s’appuie sur quelques éléments de son expérience personnelle pour montrer que la culture musicale, même si elle est souvent affaire de spécialistes, ne vit pas que par eux. Musicologue, Corinne Schneider est professeur d’histoire de la musique et d’esthétique au CNR de Paris. (Note de l’éditeur)

PARMENTIER-BERNAGE Bruno. De la musique pour tous. Ecouter pour
aimer
. Paris : Magnard, 1996, 200 p. (Les guides). Bibliogr.

Ce livre destiné aux enseignants musiciens et non-musiciens, propose des démarches d’écoutes musicales, des analyses variées de soixante oeuvres diverses tant par leur complexité que par leur époque. L’auteur veut transmettre aux enfants sa passion de la musique, il veut leur “apprendre à ouvrir les oreilles”. (Note de l’éditeur)

Développer une collection de musique savante en bibliothèque

BLONDEAU Nicolas. Réflexions pour l’élaboration d’une charte des
collections musicales en médiathèque publique. Actes des rencontres des
bibliothécaires musicaux, Strasbourg 2003
[en ligne].
Disponible sur :
http://60gp.ovh.net/ acim/article.php3 ?id_article=77

Présentation détaillée des 5 missions qui doivent conduire la politique documentaire d’une section musicale – intégrée à celle de la médiathèque dans son ensemble : assurer l’accès des citoyens à l’information, à la documentation, à la formation, à la culture, et au divertissement.

POIRIER Alain. Éléments d’une culture musicale aujourd’hui. BBF, 2002, t. 47, n°2, p. 42-44.
Disponible sur :
http://bbf.enssib.fr/sdx/BBF/pdf/bbf-2002-2/07-poirier.pdf
(consulté le 16.02.2006)

Les modes de diffusion propres à notre époque peuvent conduire à un
éclatement de la notion de culture, en particulier musicale. Le risque
d’uniformisation et de non-hiérarchisation des données qui en découle est un facteur qui doit être pris en compte notamment dans l’éducation
musicale au sens large. La convergence des analyses sociologiques,
sémiologiques, économiques ou pédagogiques montre combien cette
culture gagne en richesse ce qu’elle perd en cohérence. (résumé)

BIOUJOUT Jean-Philippe, FARDT Pascal. Guide des CD récompensés
par la presse et les grands prix. Musique classique
. Ed 2002. Bleu Nuit Editeur, 2001, 320 p.

Ne sont présentés dans ce guide que les CD ayant au moins reçu une
récompense majeure : Diapason d’or, 10 de répertoire, Choc du Monde de
la Musique, ffff Télérama, Joker de Crescendo, Timbre de platine d’Opéra international, Classique d’or RTL, Victoires de la musique, Prix de l’Académie Charles Cros, en tout 2000 références, pour 500 compositeurs qui – et voilà la grande idée ! – sont classés par grandes périodes musicales (Moyen Âge, Renaissance, Baroque, Classique, Romantique, Moderne, Contemporain). Un excellent outil de travail pour la constitution d’une collection de base équilibrée.

ALIX Yves, PIERRET Gilles, dir. Musique en bibliothèque. Avec la collab de Bertrand Bonnieux, Alfred Caron, Elisabeth Giuliani… [et al.]. Paris, Cercle de la librairie, 2002, 362 p. (Bibliothèques)

Petite révolution copernicienne, l’ouvrage présente la nouvelle version
de la classification musicale (PCDM 4) qui fusionne 2 classes
précédemment distinctes la classe 300 -Musique classique et la classe
400 – musique contemporaine depuis 1945 en un seul continuum : la
classe 3 musique classique (musique savante occidentale).
L’ouvrage propose également quelques conseils pour l’acquisition des
phonogrammes de musique classique et contemporaine : “Pour sa
diffusion, la musique classique a plus que jamais besoin des discothécaires.

En effet, les ventes de disques compacts classique ont subi en quelques
années une baisse importante. […] Même si l’on doit évidemment tenir
compte des attentes du public concernant les musiques actuelles, il ne
faudrait pas pour autant sacrifier sur l’autel de la facilité et de la démagogie
réunies les multiples développements d’une musique construite en plusieurs siècles d’histoire. En s’appuyant sur un certain nombre d’ouvrages de référence, l’opération la plus importante consiste en la constitution d’un fonds de base structuré et équilibré…” [p. 283] (Gérard Nicollet, Jean Palombat)

SINEUX Michel, dir. Musique en bibliothèques. Avec la collab. de Yves
Alix, Dominique Bertrand, Alfred Caron… [et al.]. Paris, Cercle de la
librairie, 1993, 315 p. (Bibliothèques)

Concernant la politique d’acquisition en musique classique : “L’arrivée du compact et la déferlante du baroque ont sensiblement bouleversé le domaine jusqu’alors bien tranquille du disque classique. Rééditions et nouveaux enregistrements se suivent à un rythme sans rapport avec les capacités d’absorption du marché. […] Dans ce pandémonium, il n’existe guère qu’un échappatoire, la presse musicale spécialisée, dont les critiques sont certes contestables, mais qui seule permet d’y voir clair. L’échelle des
valeurs restant malgré tout assez stable dans ce secteur, on aura tout
intérêt à développer un solide fonds de base centré sur le grand répertoire avant de commencer à diversifier : mieux vaut sans doute avoir plusieurs versions de Carmen avant d’acheter Les Pêcheurs de perles […] Certains secteurs, peu médiatisés mais attirant des micropublics fidèles doivent faire l’objet d’une sollicitude particulière : citons le chant grégorien, la musique ancienne, la musique pour guitare, la musique contemporaine…” [pp.
263-264] (Dominique Bertrand)

DAUDRIX Jean-Marie. La Discothèque de France : une aventure
culturelle
. Paris : Discothèque de France, 1985, 123 p.

“Le bibliothécaire – Mais quelle difficultés particulières présentait alors la création d’une discothèque de prêt ?

J.M.D. – La première concerne ce que nous appelons “le catalogue de
l’édition phonographique”. Il s’agissait de faire une collection de
microsillons : une collection, c’est tout le contraire d’une juxtaposition, d’une accumulation d’objets à dénominateur commun. […] L’objectif était bien entendu, d’organiser autant que possible la collection la plus représentative de l’histoire de la musique […] Il suffit de se reporter aux catalogues d’éditeurs de l’époque pour comprendre que des pans entiers de l’Histoire de la Musique seraient obligatoirement absents de la discothèque, parce que non enregistrés. [pp. 10-12]. La Discothèque de France préconisait depuis toujours, et pratiquait sur une moindre échelle, le prêt des partitions musicales en même temps que celui des oeuvres enregistrées. Mais pourquoi ne pas offrir également au public la consultation des périodiques et ouvrages sur la musique et les musiciens […] Le principe en est vite acquis et se dessine la constitution d’une sorte de “bibliothèque musicale populaire”, je veux dire “ouverte à tous”, et non conçue pour des
spécialistes.[p. 71] La discothèque peut être ou devenir n’importe quoi, si c’est n’importe qui qui en a la charge. Au contraire, elle peut (et doit) être un lieu exceptionnel de diffusion culturelle musicale, à l’échelle de la plus petite collectivité comme de la plus grande cité, à la condition que ceux qui en ont la responsabilité soient formés et recrutés comme il convient.” [p. 95]


[1] “Rendre accessibles les oeuvres capitales de l’humanité, et d’abord de la France, assurer la plus vaste audience à notre patrimoine culturel, et favoriser la création des oeuvres de l’art et de l’esprit qui l’enrichissent” (décret no59-889 du 24 juillet 1959)

[2] DONNAT, Olivier.- Les Français face à la culture : de l’exclusion à l’éclectisme.- Paris : La Découverte, 1994.- 368 p.

[3] La Discothèque Marigny, première réalisation de la Discothèque de
France, a été inaugurée le 10 mars 1960.

[4] De ce point de vue l’exploitation statistique des indices des PCDM (plan de classement des documents musicaux) est un révélateur précieux pour l’évaluation d’une collection.

[5] La proposition suivante n’est pas en contradiction avec les principes de classement des documents musicaux applicables aux collections de prêt (PCDM 4). Celle-ci prévoyant des notations chronologiques spécifiques (3.09) dont l’utilisation est cependant réservée au classement des anthologies historiques.

[6] “…Lambert, Langlois, Larbalétrier, Lastex, Lavergne. Aussi passe-t-il brutalement de l’étude des coléoptères à celle de la
théorie des quanta, d’un ouvrage sur Tamerlan à un pamphlet
catholique contre le darwinisme.”