Synthèse de l’enquête sur la politique documentaire musicale

  • Par administrateur
  • 10 janvier 2003
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Politique d’acquisition des collections et missions des bibliothèques musicales

Pourquoi une telle démarche

Cette synthèse est le fruit d’une cogitation collective : 34 réponses à un questionnaire lancé sur la liste Discothécaires-fr. en automne 2001 avec une relance mai 2002.
Il s’agit d’engager une réflexion commune pour nous amener à un positionnement clarifié de la mission des discothécaires, en rapport avec les bibliothécaires qui entreprennent également ce travail de réflexion.

La nature des collections des bibliothèques musicales

Les documents sonores constituent bien sûr la base des bibliothèques musicales. L’essor des discothèques en France correspond au lancement du disque compact après 1983. Le volume des collections se situe dans une assiette de 5000 à 20000 documents sonores. Pour la desserte de 20 000 habitants, la DLL préconisait en 1984, une collection de 7500 cd. Si les bibliothèques musicales sont d’abord des discothèques de prêt, constituer un fonds local de conservation des documents sonores est une préoccupation largement partagée.

Si la présence de livres documentaires sur la musique dans les bibliothèques musicales semble assez satisfaisante, il n’en est pas de même pour la musique imprimée. M. Peirano de la BM de Chambéry analyse les raisons de ce retard.
Les vidéos et les cd-rom musicaux sont disponibles dans la majorité des établissements. Il conviendrait de s’interroger sur leur apport et leur complémentarité aux supports sonores et imprimés.

Les sources d’acquisition

Les périodiques consacrés à l’actualité musicale sont les principaux outils d’acquisition des discothécaires.
Les médias audiovisuels sont peu cités, la radio toutefois davantage que la télévision. Les discothécaires réalisent aussi leur sélection à partir de catalogues d’éditeurs indépendants, et commencent à utiliser Internet essentiellement comme outil de recherche et d’identification des références discographiques.

Les mobiles d’acquisition

En bons professionnels des bibliothèques :), les discothécaires sont soucieux de travailler sur la constitution d’un fonds de base comme sur l’actualisation de ce fonds, en associant acquisitions courantes et rétrospectives.
Les discothécaires affirment également leur rôle de prescripteur en déclarant que leurs choix sont motivés tant par leur culture musicale que par leurs goûts personnels.
Les suggestions des usagers sont prises en considération, puisque presque tous nos collègues affirment accéder aux demandes du public (dans la mesure où bien sûr celles-ci cadrent avec la politique d’acquisition de leur établissement !)

Les critères d’acquisition

Lorsqu’ils ont été définis, ce qui ne semble pas fréquent, les critères d’acquisitions sont rarement formalisés par écrit.
Une déclaration de principe se dégage de manière consensuelle : ces critères doivent se fonder sur la légitimité des documents (leur qualité) et sur leur adéquation à la collection, à l’établissement et au public.
Quelques critères positifs et négatifs sont également cités. Il apparaît cependant qu’il est difficile d’établir de tels critères et de les respecter à la lettre.

L’évaluation statistique des collections et des publics

Si une majorité d’établissements déclare exploiter leurs statistiques, ces réponses positives peuvent cacher toutefois des méthodes de comptage et de diagnostic très hétérogènes.
On peut en effet distinguer différents comptages statistiques tous utiles à l’analyse :

L’état des collections, par l’évaluation bibliométrique du fonds

La nature qualitative des collections. Voir à ce sujet la communication d’Arsène Ott de la BM de Strasbourg

L’état des prêts par classe documentaire, par support, …

L’analyse des publics par catégorie socio-professionnelle. Quant à savoir « qui emprunte quoi », il faut s’en remettre aux enquêtes existantes sur les publics de la musique.

Le développement des collections

Une croissance quantitative des collections ne semble pas constituer une préoccupation majeure. Par la volonté de maîtriser le développement des collections, est évoquée la nécessité d’établir des procédures rigoureuses de désherbage.

La promotion des fonds musicaux

L’animation et la mise en valeur des collections sont souvent citées comme des moyens importants de promotion des fonds. La formation du personnel, en particulier des dépositaires des BDP est également évoquée. Le travail de collaboration avec les autres sections de la bibliothèque ou de partenariat avec des institutions musicales extérieures est moins souvent mentionné.
Le problème du manque de temps, de savoir-faire ou de moyens matériels et financiers sont aussi cités comme des obstables préjudiciables à la qualité des animations.

Comme composante de la médiathèque, la bibiothèque musicale doit répondre aux besoins de la population qu’elle dessert en terme d’accès à l’information, à la documentation, au savoir et la culture, au divertissement, et à la formation.
Des objectifs multiples et parfois antagonistes : Eveiller la curiosité du public, soutenir la création musicale de qualité, veiller à l’éclectisme et à l’encyclopédisme des collections, s’affirmer comme une institution pédagogique, suivre l’actualité, répondre à la demande du public, encourager la pratique musicale, …quel beau métier !