Compte rendu du webinaire « Médiation et valorisation de la musique en bibliothèque : de l’espace physique à l’espace numérique »

  • Par Vincent
  • 17 décembre 2020
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Journée organisée par Musique et Danse en Loire-Atlantique en partenariat avec la Bibliothèque départementale de Loire-Atlantique.

Rencontre du 3 décembre 2020 | Musique et Danse en Loire-Atlantique

Par Damien Poncet, Médiathèque Musicale de Paris,

Restitution : Sylvie Cathala, bibliothécaire, responsable de l’action culturelle à la Médiathèque Départementale du Tarn, Patricia Giry, assistante, référente musique à la Médiathèque Départementale du Tarn, Patricia Boutounet, assistante, référente numérique à la Médiathèque Départementale du Tarn.

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Présentation de la médiathèque musicale de Paris

La musique est entrée dans les bibliothèques dans les années 1960 sous forme de vinyles, et les CD à la fin des années années 1980. Une histoire des discothèques françaises à lire par ici : https://bibliotheques.paris.fr/60-ans-de-discotheques-publiques.aspx

A la Médiathèque Musicale de Paris, un projet de réaménagement de la salle ouverte public est en cours.

L’abonnement pour emprunter des imprimés (livres, partitions…) est gratuit, de 30,50 euros pour les CD et de 61 euros pour les CD et DVD.

Trois types de publics fréquentent ce lieu :

  • les mélomanes : CD, DVD, coffrets (40 000 CD)
  • Les musiciens : partitions, méthodes (10 000 documents)
  • Les étudiants / journalistes / chercheurs : documentaires, biographies etc.

La MMP est aussi une bibliothèque patrimoniale :

  • Environ 100 000 disques vinyles
  • 78 tours
  • Partitions feuillets du XIXe siècle
  • 500 titres de presse

C’est un lieu de concerts, de conférences, d’ateliers ouvert au grand public. Ce n’est pas une salle de concert à proprement parlé car pas d’estrade MAIS une salle acoustique et avec une sono de bonne qualité.

Problématiques 

  • repenser la place de la musique en bibliothèque 
  • importance de la médiation de la musique en bibliothèque 

Ne pas réduire la musique au seul prêt de documents. Il ne faut pas abandonner la collection mais viser sa médiation. Il faut replacer la médiation au cœur de l’établissement :

– pour faire face à la baisse des prêts de CD

– pour palier la chute des prêts de tous les documents musicaux, chute de 30% en six ans, près de 50 % en 10 ans,

– il ne faut pas céder à la tentation d’abandonner les collections les accompagner avec de la médiation

– il faut trouver des partenaires :

  • Pour aller vers de nouveaux publics,
  • Pour trouver de nouveaux lieux,
  • Pour avoir de nouveaux regards sur la musique.

Quatre personnes sont dédiées à l’action culturelle, dont un poste de médiateur musical spécifique pour l’accès numérique : Damien Poncet.

Un budget d’environ 10 000 € est consacré à l’action culturelle (4 à 5000 € par semestre). Les évènements sont organisés sous la forme de cycle de 2 à 4 mois sur un thème en particulier, pointu généralement. Ces cycles permettent de faire une médiation vers les collections. Ils sont toujours pensés en partenariat et couplés d’une proposition numérique.

Budget d’acquisition (CD, livres, vinyles etc.)

A / La médiation physique

  • bien cibler son projet = bien cibler son public
  • adapter le public à l’action culturelle envisagée

1/ Les expositions sont la pierre angulaire des cycles proposés :

  • avec des documents en vitrine, issus du fonds patrimonial + documents en prêts,
  • accompagnées par des conférences sur des sujets précis, très divers, pointus, de niche

Les conférences permettent de renouveler le public, d’attirer de nouvelles personnes.

2/ Concerts, écoute musicale qui prennent différentes formes :

  • pour un public de niche

ex. musique pour smartphone, jeu avec le public et s’adapter au téléphone

ex. les BD concerts

ex. les concerts et jeux vidéos

ex. les ciné concerts (vidéoprojecteur + écran) et des musiciens en live

  • concert pressé = le midi, pause déjeuner, environ 30 minutes
  • concert couché = le soir, avec un public allongé dans le noir (piano/voix)
  • concert promesse = partenariat avec le conservatoire, les écoles de musique

3/ Ateliers :

  • Deux types d’ateliers MAO avec tablettes (Ipad), pour faire découvrir les fonds
  • Création de sonnerie de portable avec l’application Garageband pour les grands débutants
  • les 78 tours numérisés, à remixer avec des sample avec l’application DrumMachine1 (DM1) = boîte à rythme (pour les plus avancés) https://mediathequemusicaledeparis.bandcamp.com/
  • Atelier Écriture de chansons sur le principe de l’atelier d’écriture avec un auteur compositeur
  • Atelier Contribution à Wikipedia pour rédiger, compléter des notices sur des sujets pointus avec les fonds de la médiathèque. Le rôle du bibliothécaire étant de rendre l’usager autonome dans la recherche d’informations, de confronter les sources

4/ Partenariats, sans quoi l’action culturelle n’existe pas :

  • avec des professionnels comme le Centre de Liaison de l’Enseignement et des Médias d’Information (CLEMI) = idée de faire une émission de radio sur les rencontres ayant lieu à la médiathèque

Présentation des cycles thématiques

Atelier de critique musicale

Création d’un jingle radio

Construire un article

Aboutir à une émission radio

  • avec des musiciens, des écoles de musique etc.
  • avec des amateurs éclairés, ou non = participatif

ex. de deux actions « Prendre le temps » et « Vinyle et théine »

on sort des vinyles selon la thématique du moment

on discute autour d’un sujet, de 13h à 18h, partager ses connaissances

on écoute de la musique ensemble, on peut partager un repas ensemble

5/ Résidence d’artistes

6/ Favoriser la pratique amateur avec le prêts d’instruments :

  • question du prêt en BM aujourd’hui : c’est un investissement (la MMP n’en prête pas), il faut gérer les prêts et retours, cela nécessite un contrôle des instruments
  • question sur la numérisation des fonds vinyles, les 78 tours : la MMP a fait appel à un prestataire
  • il n’y a pas d’aide financière pour démarrer un fonds vinyles : il faut choisir une direction (jazz ou autre)

B / La médiation numérique

A chaque cycle correspond une proposition numérique associée. Il faut défendre la musique grâce à des outils numériques appropriés. Le but de la médiathèque/bibliothèque n’est pas de se comporter comme une plateforme en ligne, de concurrencer le secteur privé : Spotify (1er dans le monde), Deezer (1er en France) ou encore YouTube. Ces plateformes répondent à un modèle économique intégré à notre époque = système d’abonnement. musicMe ou 1Dtouch sont des plateformes proposées aux bibliothèques mais les chiffres de l’ACIM montrent que seulement 2% des usagers les utilisent. Il faut profiter des points faibles de ces plateformes.

Ainsi Spotify développe un algorithme, qui permet d’écouter de la musique non encore vues sur la plateforme, à partir de nos recherches.

Spotify se transforme en radio sur mesure.

Spotify est loin des albums, ne s’intéresse qu’aux nouveautés et enferme dans une « bulle d’écoute » selon nos intérêts.

Spotify n’a pas de fonds catalogue, même si il propose de vieux albums.

Spotify ne permet pas d’éditer une discographie depuis la plateforme.

De même aux USA, en 2020, il s’est vendu plus de vinyles que de CD = ce support n’est plus la norme.

Le but de la médiathèque/bibliothèque est de parler aux gens, qui préfèrent être informés. L’enjeu pour la médiathèque/bibliothèque est de créer des outils numériques pour se positionner, pour faire de la médiation numérique autour de nos collections musicales.

La médiation numérique efficace est à double sens :

  • les usagers qui découvrent en ligne peuvent décider de se rendre à la médiathèque, pour voir « en vrai »,
  • et inversement, ceux qui voient en vrai peuvent avoir envie de compléter leur écoute, en ligne.

On doit trouver sur les réseaux sociaux, sur le site internet, via une newsletter, des sélections (playlists) musicales, des expositions virtuelles, des visionnages de conférences etc.

Si on a pas de budget dédié, on peut toujours utiliser la version gratuite des outils mis à disposition sur le web.

Les réseaux sociaux 

La présence numérique se fait sur les réseaux sociaux. Plus de 59% des Français sont sur les réseaux sociaux et 84% des moins de 40 ans.

Selon que l’on est sur Facebook, Instagram, YouTube, Twitter etc. le contenu est différent car ils ne s’adressent pas aux mêmes personnes.

La première question à se poser est celle des contenus : réfléchir à ce qu’on veut présenter, construire un scénario. Les réseaux sociaux sont avant tout une vitrine des contenus que l’on va créer.

Présence réfléchie et le scénario de positionnement = contenu du bibliothécaire :

  • articles
  • interviews
  • des vidéos
  • des quizz

etc.

YouTube, pour diffuser des playlists

  • Avoir une chaîne au nom de la médiathèque
  • Version plus sobre : music.youtube.com (enlever http://www)

Audacity ou Reaper sont des logiciels gratuits pour créer des mix qu’on peut ensuite poster sur Mixcloud.

Mixcloud, ne permet pas de créer des playlists mais de créer des mix.

  • Proposer du contenu propre au fond
  • Nécessite de numériser son fonds, au coup par coup, en interne, avec Audacity par ex.
  • Création de mix à partir du fond propre de la médiathèque

ex. à Paris : 1 mix par mois à partir des vinyles numérisés

Bandcamp est une plateforme d’écoute et de téléchargement notamment pour les groupes indépendants. La MMP y a mis en ligne des 78 tours numérisés.

Les vidéos

  • Outil incontournable pour faire de la médiation numérique (appareil photo, téléphone, tablette)
  • Témoignages, échos ; des actions culturelles à l’intérieur de la médiathèque

Ne pas hésiter à filmer pour diffuser sur le site. Cela augmente l’audience : ceux qui viennent assister aux événements et ceux qui les regardent en ligne. A partager sur les réseaux sociaux, dans des groupes (Facebook). A titre d’exemple à Paris, les vidéos les plus regardées, sont les conférences les plus pointues.

Les expositions en ligne

Les outils existent. L’important est de réfléchir au contenu, au propos de l’exposition que l’on veut faire et la structurer. Exemples : cartes interactives, focus audio sur des disques présentés en vitrine, cartes postales sonores, interviews complémentaires à l’exposition…

Liste des outils en ligne à disposition pour mettre en valeur les collections, animer nos communautés et intégrer cette pratique dans notre métier

Des  sites recensent les ressources et outils numériques en ligne :

https://outilstice.com/

http://classetice.fr/

Pour faire de l’édition et du montage audio : http://audacity.fr/

Pour mettre des mixs et podcasts en ligne : https://www.mixcloud.com/

Frises historiques :
https://timeline.knightlab.com/
http://www.myhistro.com/

Cartes interactives :
https://storymap.knightlab.com/

Jeux, quizz, QCM, vrai/faux :
http://www.playbuzz.com
https://www.proprofs.com/quiz-school/
https://www.quizz.biz

Audioguide :
https://izi.travel/fr

Outils pour faire des mini-sites thématiques, expositions en ligne :

Genial.ly : présentations, affiches interactives :  https://www.genial.ly/fr

Padlet.com : « mur » interactif et collaboratif : https://padlet.com/

Thinglink.com : créer des images interactives : https://www.thinglink.com/

Atavist : Permet d’organiser et mettre en forme du contenu Multimédia de toute sorte : https://atavist.com/
ReadyMag : Un outil efficace, peut-être un peu plus complexe à prendre en main : https://readymag.com

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